« Le terroriste de l’un, c’est le résistant de l’autre »

30 Novembre 2012



La célèbre formule « le terroriste de l’un, c’est le résistant de l’autre » reprise par Jean-François Revel dans son ouvrage "Le Terrorisme contre la Démocratie", implique des critères relativement subjectifs : user de la violence deviendrait une légitimité pour prouver que l’on est dans son bon droit. Ainsi, des minorités souvent idéologiques revendiquent la répression comme leur liberté d’expression, et jugent parfois que l’utilisation de la violence est nécessaire pour changer le monde. Imposer leur propre vision de la démocratie serait le but ultime des terroristes… Retour sur un phénomène d’actualité.


« Le terroriste de l’un, c’est le résistant de l’autre »
Selon Jean-François Revel, « le terrorisme figure depuis une décennie au premier rang des agents de tension et d’insécurité dans le monde occidental ». La lutte anti-terroriste commence. Après avoir vécu dans les années 80 des frayeurs avec les « guérillas urbaines », situées notamment dans les zones du Proche Orient, la lutte anti-terroriste a pris une dimension internationale et s’est alors envisagée comme une question de défense. Les terroristes ne se privent pas d’encourager la terreur par le biais de vidéos, en annonçant les opérations qu’ils souhaitent éventuellement établir rapidement pour venger certains affronts.

Ce sont les guerres préventives et préemptives définies par Colombe Camus qui ont justifié les guerres de « la défense par l’attaque ». Après avoir changé les règles du droit International, comme il avait été fait auparavant avec l’insertion de l’article VI et demi en 1992, le maintien de la paix, défini par Boutros Boutros-Ghali, consiste à faire usage « de prévention des conflits aussi bien que de rétablissement de la paix ». Les soldats n’ont ainsi aucun droit d’intervenir dans le champ d’action, ils doivent uniquement être là pour stabiliser la situation sans que celle-ci ne dégénère trop dans les futurs pays démocratiques. « Plus récemment pourtant, en Haïti, au Kosovo et au Timor-Oriental, la police a été déployée pour surveiller et former les forces de police locales », et comme les ONG le font remarquer, les Etats des Nations Unies abusent de ce statut. « Éliminer la menace avant qu’elle ne se forme » est tout simplement un critère injustifié qui fait que les nations victimes d’être les nouveaux ennemis, ne peuvent que se braquer contre la communauté internationale.

Les invasions en Irak et en Afghanistan aujourd’hui ne sont perçues que comme des bavures anti-islamistes diabolisant les musulmans. Après le maccarthysme [lutte contre le communisme ndlr], les États-Unis ont trouvé une nouvelle proie. Beaucoup d’Etats utilisent la force, niant ainsi les Conventions de la Haye ou de Genève. Les populations civiles sont donc victimes de nombreuses attaques. Les États considèrent en effet que le combat contre le terrorisme force les populations civiles à faire des sacrifices... Les États commettent de nombreux dérapages et violent les codes instaurés en intervenant militairement, par exemple en Irak ou en Afghanistan, lieux où les terroristes semblent être les plus nombreux. Ce genre de débordements n’est pas récent, au contraire, l’armée française pendant la guerre d’Algérie a abusé de son pouvoir « en combattant au risque de porter atteinte à la population civile ». Cohen s’indigne devant cette liberté prise par les autorités à violer ouvertement les droits de l’Homme. Malgré des condamnations nombreuses par les ONG, il semble « qu’aucune armée, aussi morale soit-elle ne puisse épargner complètement les civils ».
Si le terrorisme semble réduit à une menace islamique, qu’en est-il de pays comme le Sri Lanka en proie à une guerre civile depuis près de trente ans et qui est le lieu de naissance d’un terrorisme d’un genre nouveau ?

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Florence CARROT
Etudiante en sciences politiques à l'Université Lyon 2 et ayant la chance de passer un an en Inde,... En savoir plus sur cet auteur