Bangladesh, Walmart ou les braises d'une rébellion

18 Décembre 2012



La fameuse chaîne américaine «Walmart» semble être en proie à de sérieux problèmes concernant le droit international. De son slogan «save money, live better», elle semble être plus qu’inspiré. Retour sur une exploitation dévoilée et une rébellion qui ne fait que commencer…


REUTERS, The Associated Press
REUTERS, The Associated Press
Alors que les Etats-Unis sont en proie à une tragédie interne, il semble que notre première puissance mondiale ne soit pas confrontée qu’au problème du second amendement. Sous-traitance, exploitation et contrats illégaux pleuvent chez Walmart. La distribution de la marque Faded Glory dont l’usine de fabrication est située au Bangladesh a brûlé courant novembre et a ravivé les critiques à l’encontre du géant de la grande distribution. Si ce dernier a affirmé avoir rompu tout lien avec l’usine, nous pouvons tout de même émettre quelques doutes sur la véridicité de ces propos. Le directeur du «Workers Rights Consortium», Scott Nova ne lésine pas sur les termes pour qualifier la compagnie américaine : «  ce qu’ils veulent c’est uniquement une main d’œuvre à bas coût afin de s’établir rapidement sur le marché et pouvoir entrer en concurrence directe avec leurs compétiteurs en ayant les prix les plus attractifs du marché ! ». Qualifiée de « plaisanterie » par le journal thaïlandais The Nation, le système interne de «Walmart» fait scandale depuis l’incident qui a tué 112 travailleurs précaires vivant dans des conditions déplorables.

Le manque de moyens, notamment concernant la sécurité des employés clandestins, la violation perpétuelle des droits de l’Homme condamnée par le Forum International des travailleurs a remis sur le tapis la situation du Bangladesh.

Depuis près de deux semaines, l’incendie a déclenché la colère des citoyens et notamment la rébellion des ouvriers du textile réclamant une augmentation de leurs salaires. La situation est d’autant plus incontrôlable que les élections se préparent dans ce pays, classé comme l’un des plus pauvres de la planète selon la banque mondiale.

Bangladesh, Walmart ou les braises d'une rébellion
Les bombes explosent depuis jeudi notamment à Dhaka (centre politique, culturel et économique du pays), où la réclamation d’un salaire mensuel de 30 euros/mois est demandée aux différentes entreprises textiles délocalisées dans cette région du monde. Les clashs entre citoyens et policiers sont de plus en plus nombreux et violents. Selon France 24, plus de 3.5 millions de personnes sont employées dans le secteur textile au Bangladesh, représentant en 2011 80% des exportations du pays. Les Bengalis semblent ne pas seulement réclamer, comme le cite Euronews, « la mise en place d’une administration temporaire pour contrôler le déroulement des élections » mais surtout le droit de protester au nom de leurs libertés bafouées et volées par les entreprises occidentales qui les exploitent.

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Florence CARROT
Etudiante en sciences politiques à l'Université Lyon 2 et ayant la chance de passer un an en Inde,... En savoir plus sur cet auteur