Berlin est réputée pour être le temple de l’électro. Mais un lieu résiste encore et toujours à l’envahisseur : le Yaam (Young and African Youth Culture), invite le reggae au bord de la Spree, en plein quartier alternatif de la capitale allemande. Connu pour son club, le Yaam n’est pas seulement un coin branché berlinois.
Le lieu, même sans aucune aide publique, propose de nombreuses activités. Tandis que les adolescents glissent sur les courbes du skatepark, les bambins s’amusent au jardin d’enfants. Les adultes, du bobo berlinois au touriste averti, se régalent des spécialités caribéennes que propose le restaurant. En été, le Yaam ensablé donne un petit air de plage à Berlin.
Le Yaam a été fondé en 1994 dans une friche industrielle bénéficiant de la politique de “Zwischennutzung” (utilisation intermédiaire). Il est aujourd’hui menacé de fermeture par les pressions immobilières. Son propriétaire, Urova, espère pouvoir revendre le terrain pour le double de sa valeur initiale. Le lieu de rencontres est soutenu dans son combat par la mairie du quartier, qui lui reconnaît des vertus sociales indéniables. Cela ne l’a pas empêché de déménager six fois depuis sa création.
Par chance, il semblerait que les discussions soient sur le point d’aboutir, et que le Yaam puisse bénéficier d’un nouveau terrain dans le même quartier. Le Yaam ne sera pas évacué en décembre, mais la lutte continue, avec une pétition (https://www.openpetition.de/petition/online/yaam-must-survive-petition-zur-erhaltung-des-yaamgelaendes-am-ostbahnhof ) et une manifestation qui a eu lieu le 2 décembre.