Upside Down, une tentative renversée

1 Mai 2013



Pour son deuxième film, le réalisateur argentin Juan Solanas a pris le pari ambitieux de mettre en scène une histoire d'amour dans deux mondes à la gravité opposée. Un film d'une renversante médiocrité.


Upside Down, une tentative renversée
« Adam (Jim Sturgess) est hanté par le souvenir d’une belle jeune fille venant d’un monde voisin, Eden (Kirsten Dunst). Dans cet univers, son monde se trouve juste au-dessus du sien. Cette proximité est trompeuse, il est interdit d’aller dans le monde du Haut et la gravité va rendre périlleuses toutes tentatives. »

Pour son deuxième long métrage, Juan Solanas, signe une mise en scène d’un nouveau genre. On découvre des plans spectaculaires où deux mondes parallèles s’entrecroisent. Chaque scène est millimétrée afin de rendre réaliste cet univers contemporain futuriste. Le réalisateur a eu le culot de filmer des scènes à l’envers, ce qui n’est pas fréquent, mais cela renforce l’aspect premier du cinéma en tant que 7e art. Le film est donc plus une œuvre d’art que l’on contemple à chaque scène.

Le souci du détail

Chaque détail a son importance dans ce genre de film. Dès le générique, le film commence par une narration expliquant comment et pourquoi deux mondes parallèles se sont créés, avec des schémas en toile de fond. Ces quelques minutes narratives permettent de mieux rentrer directement dans le vif du sujet.

L’histoire est somme toute banale, un amour impossible entre une fille vivant dans le monde du haut, et un garçon habitant le monde du bas. Pour le héros, tous les moyens sont bons pour retrouver sa dulcinée. Seule la forme innovante du film va venir élever le niveau artistique, sans cette habile mise en scène, le film aurait été très plat et très déjà-vu.

Le film parait simpliste au premier abord, car il présente une belle histoire d’amour à la Roméo et Juliette, entre un pauvre vivant dans le monde d’en bas et une riche vivant dans celui du haut. Malgré tout, le film va beaucoup plus loin, la science va venir s’immiscer à la trame du film, par le biais de la gravité dont le personnage principal va essayer de résoudre les mystères.

Les jeux de couleurs vont jouer un rôle majeur dans la distinction entre ces deux mondes. Le monde du bas se voit disposer d’un univers sombre qui va renforcer la mélancolie du personnage. Le monde du haut est plus coloré, plus riche.

Une bonne intention sans scénario

Juan Solanas a voulu innover en voulant filmer ces deux mondes avec de beaux plans à l’envers, malheureusement, il ne pousse pas jusqu’au bout son idée. Le scénario est tellement fade que même la remarquable mise en scène n’arrive pas à relever le tout. Les intrigues auraient pu être florissantes, mais le réalisateur les a délaissées pour se focaliser sur cette idée qui est devenue trop centrale.

La distribution essaie tant bien que mal de s’affirmer dans ce décor, mais le problème du scénario revient toujours. Le couple d’amoureux incarnait par la ravissante, Kirsten Dunst, et le jeune et beau, Jim Sturgess, vont tout faire pour élever le niveau du scénario par leur talent d’acteur qui est à préciser. Ils jouent avec justesse leur rôle, mais cela ne va pas plus loin.

On est très vite déçu par ce film tant attendu par les amoureux de science-fiction et de romance. Espérons que son prochain film sera de meilleure qualité, cela ne peut être pire.

Il faut également préciser que la bande-son ne permet pas d’intensifier le film. Elle est aux abonnés absents ce qui va dénaturer le film et le rend encore plus plat. Le seul visionnage de la bande-annonce peut suffire, car tout y est.

Upside Down est un bon moment de cinéma, divertissant sans prise de tête, avec des plans admirables et jamais vus au cinéma.



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Jérémy BICHON
Rédacteur (étudiant en licence de science politique). Jeune aspirant au développement du... En savoir plus sur cet auteur