Rencontre entre Al Thani et Hollande; Crédits : Kenzo Tribouillard/AFP
Le Qatar fait souvent figure d’exemple dans le domaine économique : le pays est richissime grâce aux mannes du pétrole - selon l’autorité du fonds d’investissement qatari, 130 milliards de dollars provenant de l’or noir devraient être investis dans les cinq prochaines années. Le Qatar détient notamment des parts dans plusieurs grandes entreprises françaises (pour ne citer qu’elles : EADS et Lagardère).
Le pays de l’émir Al Thani vit certes aujourd’hui sur les rentes du pétrole et du gaz mais prépare déjà l’après-pétrole. Pour preuve, le pays accueille cette année la conférence des Nations Unies sur le climat (COP18), et a organisé son troisième sommet annuel des investisseurs dans le domaine des énergies alternatives (ou sommet mondial des énergies futures).
On parle cependant beaucoup de la Libye ces jours-ci, qui pourrait investir de par son fonds souverain dans une raffinerie française actuellement en liquidation judiciaire. Le fonds libyen avait d’ailleurs déjà investi dans la Société Générale du temps de M. Kadhafi. La France cherche à consolider ses liens avec les partenaires arabes, comme en témoigne la visite du président Hollande en Arabie Saoudite début novembre, qui semble intéressé par l’énergie nucléaire.
Clôture du sommet islamique
On peut voir dans cette ruée vers l’Europe un désir d’investissement dans les énergies renouvelables et leurs contraires, celles dites non conventionnelles (comme le gaz et le pétrole de schiste dont les sols européens regorgent), par des pays largement dépendants économiquement du pétrole, dont on sait que les réserves ne sont pas inépuisables. Le ministre de l’Energie qatari a récemment déclaré à la revue The Oil & Gas Year être prêt à répondre aux défis lancés par l’expansion du gaz de schiste sur le marché mondial. Plusieurs pays du Golfe se fixent des objectifs en matière d’énergies renouvelables, à l’instar des Emirats Arabes Unis (notamment pour ce qui est de la production d’énergie solaire).
A l’heure où l’Europe est en crise, les pays producteurs de pétrole investissent massivement dans le secteur des énergies, et se préparent à affronter un monde de demain, sans pétrole.