Comme pressentie dans un précédent article de notre Rédaction, ayant donné la parole à Martine Desjardins (FEUQ) et Blandine Parchemal (ASSÉ) - Sommet de l'Éducation : « six mois de lutte pour ça » - le Sommet sur l'enseignement supérieur fut loin de répondre aux attentes des étudiants mobilisés, au contraire. Ces derniers ont décidé de redescendre dans la rue - en toute logique avec leurs aspirations et leurs revendications. Une manifestation a eu lieu ce mardi 5 mars dans les rues de Montréal, pour contester la décision prise par le gouvernement de Pauline Marois d’augmenter de 3% les frais de scolarité universitaire, une hausse qui avait été bloquée jusqu’à présent, et qui s’élèverait maintenant à 70$ par année. La marche, appelée par les étudiants « Ostie de grosse manif de soir contre la hausse éternelle », a commencé à 20h et a rassemblé près de 4000 personnes (vidéo en bas de l'article). Le Service de Police de Montréal (SPVM) a été très présent dès le début du mouvement, très vite déclaré illégal à cause de l’absence d’informations sur l’itinéraire visé – un déroulement qui n'est pas sans rappeler celui des manifestations du printemps 2012.
La manifestation s’est déroulée pacifiquement jusqu’à 22h, où un ordre de dispersion a été lancé par la police près du Palais des Congrès, suite à des épisodes isolés de violence et de criminalité, comme des agressions armées et des dégâts matériels causés à plusieurs commerçants. L’ordre de dispersion a été globalement suivi par la plupart des manifestants, provoquant un essoufflement partiel du mouvement - à l’exception de quelques groupes impliqués par la suite dans des épisodes de violence. Trois personnes, dont un policier, auraient été blessés au cours de la soirée, celle-ci se terminant par au moins 10 arrestations et 70 personnes interpellées. Reste que c'est surtout le sentiment de colère généralisée qui a clôt cette « drôle » de soirée, un sentiment partagé de la part aussi bien des étudiants, de la police et des commerçants de la ville.
La décision finale d’une hausse des frais de scolarité, prise par la Première ministre lors du Sommet sur l’enseignement supérieur du 26 février, avait déjà provoqué un premier mouvement de protestation, organisé le jour même par l’ASSÉ. Le rassemblement avait regroupé plus de 5 000 manifestants, mais celui-ci s’était lui aussi vite terminé par de nombreux épisodes de violence, marqués par le lancement de grenades assourdissantes par la police et de feux d’artifices par les étudiants.
La manifestation s’est déroulée pacifiquement jusqu’à 22h, où un ordre de dispersion a été lancé par la police près du Palais des Congrès, suite à des épisodes isolés de violence et de criminalité, comme des agressions armées et des dégâts matériels causés à plusieurs commerçants. L’ordre de dispersion a été globalement suivi par la plupart des manifestants, provoquant un essoufflement partiel du mouvement - à l’exception de quelques groupes impliqués par la suite dans des épisodes de violence. Trois personnes, dont un policier, auraient été blessés au cours de la soirée, celle-ci se terminant par au moins 10 arrestations et 70 personnes interpellées. Reste que c'est surtout le sentiment de colère généralisée qui a clôt cette « drôle » de soirée, un sentiment partagé de la part aussi bien des étudiants, de la police et des commerçants de la ville.
La décision finale d’une hausse des frais de scolarité, prise par la Première ministre lors du Sommet sur l’enseignement supérieur du 26 février, avait déjà provoqué un premier mouvement de protestation, organisé le jour même par l’ASSÉ. Le rassemblement avait regroupé plus de 5 000 manifestants, mais celui-ci s’était lui aussi vite terminé par de nombreux épisodes de violence, marqués par le lancement de grenades assourdissantes par la police et de feux d’artifices par les étudiants.
Si plusieurs points positifs avaient été relevés pendant ce Sommet - comme un consensus sur la nécessité d’une augmentation de l’aide financière aux études et une hausse du crédit d’impôt pour les droits de scolarité - la question de la hausse des frais n’a été que partiellement débattue. La question de la gratuité scolaire fut, elle, complètement écartée des discussions provoquant ainsi le boycott de l'ASSÉ. Le Sommet s'est finalement conclu par la décision de la Première ministre de « limiter » la hausse à 3% (contrairement au 75% du gouvernement précédant), ce qui a tout de même laissé encore un profond sentiment d’incompréhension et de déception du coté des étudiants, ceux-ci étant opposés à toute hausse et à toute indexation. Une augmentation des frais de scolarité aurait pour conséquence un important accroissement de l’inaccessibilité scolaire pour de nombreux étudiants, issus notamment des minorités - selon les associations étudiantes.
Si l’objectif du Sommet était celui de concilier la jeunesse et le gouvernement, afin d’arriver à un consensus sur une vision commune de l’enseignement supérieur, cette ultime décision est loin de faire l’unanimité. Les étudiants se disent fortement déçus par les résultats du débat, comme l’a affirmé, après le Sommet, Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
Après avoir mené si activement une lutte contre la hausse des droits de scolarité, étant définie par plusieurs comme une « hausse éternelle », la majorité des étudiants se sent aujourd'hui « trahie » par Pauline Marois, et l’accuse de n’avoir pas tenu ses engagements électoraux, elle qui, auparavant, assurait le maintien du « gel » de ces frais. Pauline Marois justifie désormais sa prise de position, en mettant en avant la nécessité de « trancher » dans le débat, pour laisser notamment place à d’autres questions de « même importance » concernant l’enseignement, et sur lequel le Sommet aurait permis d'ouvrir le débat. Elle dépeint sa proposition comme « raisonnable et juste » en expliquant que l’indexation serait mesurée à partir de la croissance du revenu disponible des familles. Un principe, qui reste contesté par le milieu universitaire car celui-ci ne prend pas en compte le revenu disponible réel pour chaque étudiant.
Dans son appel à manifester pour une éducation libre, accessible, et gratuite du 26 février, l’ASSÉ affirmait que les étudiants devaient « […] défendre les acquis de la grève. Le statu quo est remis en question par l'indexation des frais de scolarité, cette hausse perpétuelle qui enchâsserait définitivement la conception marchande de l'éducation postsecondaire dans notre société. […] Nous n'avons pas fait 6 mois de grève pour ça. »
L’indignation, la déception et le malaise social restent donc très présents chez les étudiants, qui, malgré un essoufflement ces derniers mois du mouvement de contestation, se disent résolus à manifester leur mécontentement, réclamant la rue comme leur « seule voix » face au système.
Une autre manifestation nocturne a en effet été organisée jeudi 7 mars, devant l’Assemblée Nationale de la ville de Québec, reprenant les mêmes revendications de mardi dernier. Une centaine de personnes a pris part au cortège. Déclarée aussi illégale, en l’absence d’un itinéraire préalablement fourni, elle a abouti à deux arrestations, et a impliqué deux autobus de l’unité anti-émeute.
Dans le même mouvement, une autre manifestation serait aussi prévue à Montréal mardi prochain à 20h00, « parce que nous n’avons pas été assez entendu mardi dernier et qu’il faut continuer le combat », peut-on lire sur la page Facebook de l'événement, où 248 personnes ont déjà confirmé leur présence. Un autre « Printemps érable » serait-il de nouveau à l’ordre du jour ?
Si l’objectif du Sommet était celui de concilier la jeunesse et le gouvernement, afin d’arriver à un consensus sur une vision commune de l’enseignement supérieur, cette ultime décision est loin de faire l’unanimité. Les étudiants se disent fortement déçus par les résultats du débat, comme l’a affirmé, après le Sommet, Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
Après avoir mené si activement une lutte contre la hausse des droits de scolarité, étant définie par plusieurs comme une « hausse éternelle », la majorité des étudiants se sent aujourd'hui « trahie » par Pauline Marois, et l’accuse de n’avoir pas tenu ses engagements électoraux, elle qui, auparavant, assurait le maintien du « gel » de ces frais. Pauline Marois justifie désormais sa prise de position, en mettant en avant la nécessité de « trancher » dans le débat, pour laisser notamment place à d’autres questions de « même importance » concernant l’enseignement, et sur lequel le Sommet aurait permis d'ouvrir le débat. Elle dépeint sa proposition comme « raisonnable et juste » en expliquant que l’indexation serait mesurée à partir de la croissance du revenu disponible des familles. Un principe, qui reste contesté par le milieu universitaire car celui-ci ne prend pas en compte le revenu disponible réel pour chaque étudiant.
Dans son appel à manifester pour une éducation libre, accessible, et gratuite du 26 février, l’ASSÉ affirmait que les étudiants devaient « […] défendre les acquis de la grève. Le statu quo est remis en question par l'indexation des frais de scolarité, cette hausse perpétuelle qui enchâsserait définitivement la conception marchande de l'éducation postsecondaire dans notre société. […] Nous n'avons pas fait 6 mois de grève pour ça. »
L’indignation, la déception et le malaise social restent donc très présents chez les étudiants, qui, malgré un essoufflement ces derniers mois du mouvement de contestation, se disent résolus à manifester leur mécontentement, réclamant la rue comme leur « seule voix » face au système.
Une autre manifestation nocturne a en effet été organisée jeudi 7 mars, devant l’Assemblée Nationale de la ville de Québec, reprenant les mêmes revendications de mardi dernier. Une centaine de personnes a pris part au cortège. Déclarée aussi illégale, en l’absence d’un itinéraire préalablement fourni, elle a abouti à deux arrestations, et a impliqué deux autobus de l’unité anti-émeute.
Dans le même mouvement, une autre manifestation serait aussi prévue à Montréal mardi prochain à 20h00, « parce que nous n’avons pas été assez entendu mardi dernier et qu’il faut continuer le combat », peut-on lire sur la page Facebook de l'événement, où 248 personnes ont déjà confirmé leur présence. Un autre « Printemps érable » serait-il de nouveau à l’ordre du jour ?
Manifestation du 5 mars 2013 en image.
À l'occasion de cette article, Le Journal International vous invite à découvrir le travail de Mario Jean / MADOC, artiste photographe montréalais. Découvrez en plus, en consultant son site, madocstudio.
Crédit Mario Jean / printempsquebecois.com