Triwap: Le renouveau du théâtre musical

24 Septembre 2012



"Le Journal International" est allé retrouver Triwap, groupe originaire de Paris. Composé de Emmanuel Lanièce (piano, chant, guitare), Pierre Leblanc (trombone, flûte, chant) et de Martin Pauvert (contrebasse, piano, guitare, chant), le groupe joue la carte de l'originalité, celle du théâtre musical. Rencontre avec nos trois artistes...


Triwap: Le renouveau du théâtre musical

Bonjours à tous ! Alors Triwap, c'est un trio musical original qui existe depuis 3 ans, expliquez-nous comment s'est passé votre rencontre et quel a été votre parcours ?

 

En fait, on s'est rencontré il y a 8 ans, à la fac de Rennes, durant les cours de salsa. On avait envie de partager la scène, de créer un spectacle humoristique. On s'étaient donné rendez-vous à Paris, en 2009, car Martin était parti à Londres donner des cours de musique, Emmanuel était chef de chœur et moi (Pierre) j'étais à Paris

 

Comme l'une de vos chanson le dit, vous êtes loin de votre pays. Pourquoi s'être installé à Paris? Est-ce qu'aujourd'hui, on peut être artiste et ne pas vivre dans la capitale ?

 

Disons que c'est une plaque tournante au niveau de la culture. C'est grâce à Paris qu'on a pu monter notre projet, faire la musique d'une pièce de théâtre, enregistrer en studio. Donc on va dire que Paris facilite la renommée.

 

Et d'avoir d'autres influences!

 

Exactement !

 

Je suis sur que l'on vous à déjà posé cette question, mais pourquoi avoir choisis comme nom de scène Triwap ?

 

Alors au départ on s'appelait Trio Douwap, en référence aux onomatopées que l'on retrouve dans le jazz. Mais on trouvait qu'il y avait un côté trop français, trop gentil. Du coup, on a tout rassemblé et est né Triwap.

 

 

J'ai pu assister à votre spectacle et on voit vraiment qu'il y a une différence avec les autres groupes musicaux, puisque vous utilisez l'humour pour accompagner vos chansons. Comment vous l'expliquez?

 

C'est l'enjeu du groupe. En fait, on avait commencé à jouer ensemble il y a 5-6 ans et on reprenait déjà du Trenet, du Brassens tout en faisant pas mal de petits clins d'œils à certain style de musique. On s'amusait à détourner tout les morceaux que nous avions... C'est comme ça qu'est né le côté humoristique. Maintenant on travaille avec un metteur en scène, c'est donc d'une autre ampleur.

 

Vous parlez de Brassens. Question bateau mais quelles sont vos influences ?

 

On aime beaucoup les paroliers comme Brassens, Nougaro. On aime la couleur qu'il peut y avoir dans leur chansons.

 

Désormais, vous vivez de votre musique ?

 

Oui, nous sommes des intermittents du spectacle. Malheureusement (Rires).

 

Vous faites encore que de petites scènes. Combien de chansons avez-vous dans votre répertoire?

 

De compos, sur les cd il y en a trois. Mais pour nos futurs spectacle on en a cinq-six. Notre registre reste assez à part. Même si c'est musical, c'est aussi théâtralisé. Après nous reprenons pas mal de chansons, qui sont des standards mais réarrangés à la sauce Triwap.

 

Vos chansons ont des titres évocateurs. Que dénoncent-elles ? Sont-elles inspirées par l'actualité ?

 

Peu. On essai de ne pas prendre parti. Nous parlons plus des phénomènes de société. Exemple avec Mange ta soupe, qui parle de la musique commerciale, c'est-à-dire de la soupe. Ou encore Guet-apen nostalgie qui parle des personnes qui nous racontent leurs voyages, alors qu'on s'en fout. On se moque des gens.

 

Vous êtes des chanteurs satiriques...

 

Ah oui ! (rires). C'est de la dérision au 15ème degrés, moqueurs. Mais on sait très bien que nous même pouvons êtres la cible de chansons.

 

Mais alors, comment réagissez-vous par rapport à la musique d'aujourd'hui ? Vous qui vous inspirez de la musique d'autrefois, le fait de voir constamment les albums d'un artiste sortir avec peu de laps de temps ne vous énerve pas ? Peut-on dire qu'il n'y a plus de «tubes» ?

 

C'est ca qui est bien. Il y a une mixité des genres, en comparaison d'avant. Après, on aime ou on déteste, chacun y trouve son compte. Nous, on écoute de tout. On se moque de la soupe, mais on en écoute. On s'inspire aussi bien de parolier d'avant que de Bénabar. Martin écoute bien Beyonce ! (Rires)

 

La particularité de votre groupe, le «théâtre chanté», me fait penser aux Frères Jacques. Une influence pour vous ?

 

Oui oui, il font parti des références. Mais on a pas de collants (Rires). Mais si vous trouvez que notre style musical correspond aux Frères Jacques, alors notre mission est remplis !

 

Y a t-il une limite au théâtre musical ?

 

Oui, la scène. On ne pourra jamais remplir une salle de 10000 personnes. Notre style correspond d'avantage à des petites scènes. En plus, cela permet une interaction avec le public. Il faut imaginer que lorsque vous venez nous voir, c'est comme si vous veniez voir une pièce de théâtre.



Notez


Geoffrey Saint-Joanis
ex-Rédacteur en chef du Journal International, accro à l'histoire des monarchies européennes, aux... En savoir plus sur cet auteur