200 voitures de luxe, dont 93 BMW, sont à l'origine d'un important différend diplomatique entre l'Allemagne et le Tadjikistan. Volés en Allemagne, ces véhicules ont été retrouvés par géolocalisation dans cette petite République d'Asie centrale. Certaines voitures appartiennent aux proches et aux membres de la famille du président tadjik, Emomalii Rahmon. Les rapports ne précisent pas clairement si le chef de l'État est également concerné. Après la construction de la plus grande maison de thé au monde dans une capitale déjà ornée du plus grand porte drapeau au monde, s'agirait-il que d'une nouvelle facétie du président Rahmon ?
Relations tendues entre l'Allemagne et le Tadjikistan
Avant l'intervention du ministère des Affaires Etrangères allemand, la justice allemande avait, à plusieurs reprises, demandé l'aide judiciaire du Tadjikistan en 2011 et 2012. Face au silence des autorités tadjikes, le ministre de la Justice aurait informé dès mai 2013 l'ancien ministre des Affaires Etrangères, Guido Westerwelle.
Après la découverte de l'identité des nouveaux propriétaires des voitures, l'actuel ministre allemand, Frank-Walter Steinmeier, a convoqué l'ambassadeur tadjik à Berlin. La situation a fait l'objet de nombreux échanges entre les deux États. Sans doute pour éviter de nouvelles réprimandes, le ministre des Affaires Etrangères, Hamrokhon Zarifi, a annulé une visite prévue en octobre.
Les autorités tadjikes réfutent les accusations allemandes et refusent de rendre les véhicules. Le porte-parole du président Rahmon a rétorqué : « De telles accusations sont une grave diffamation envers le président et sa famille. Comment est-il possible de voler 200 voitures en Allemagne et de les transporter au Tadjikistan, alors qu'en Allemagne et dans d'autres pays européens il est impossible de voler une aiguille ? ». L'ambassadeur tadjik évoque une « provocation » visant à ternir l'image de son pays. Selon les arguments de la défense, les voitures auraient eu à passer plusieurs frontières entre les deux pays, et autant de possibilités de repérer le vol. Aux dernières nouvelles, le ministère des Affaires Etrangères du Tadjikistan a déclaré être prêt à coopérer avec les autorités allemandes, mais continue de nier les accusations.
En octobre dernier, un proche du président Rahmon, le fils du président de la compagnie ferroviaire nationale, lui-même un parent de Rahmon, a causé la mort de trois personnes dans un accident de voiture à Douchanbé. Au volant d'une BMW au moment des faits, le jeune homme, Rasul Amonullo, avait rapidement été évacué en Allemagne pour être soigné. L'absence de poursuites judiciaires a provoqué l’ire des citoyens tatdjiks ordinaires sur réseaux sociaux. Cet épisode dramatique atteste de l'impunité totale des élites tadjikes, et accessoirement de son goût pour les berlines allemandes.
Après la découverte de l'identité des nouveaux propriétaires des voitures, l'actuel ministre allemand, Frank-Walter Steinmeier, a convoqué l'ambassadeur tadjik à Berlin. La situation a fait l'objet de nombreux échanges entre les deux États. Sans doute pour éviter de nouvelles réprimandes, le ministre des Affaires Etrangères, Hamrokhon Zarifi, a annulé une visite prévue en octobre.
Les autorités tadjikes réfutent les accusations allemandes et refusent de rendre les véhicules. Le porte-parole du président Rahmon a rétorqué : « De telles accusations sont une grave diffamation envers le président et sa famille. Comment est-il possible de voler 200 voitures en Allemagne et de les transporter au Tadjikistan, alors qu'en Allemagne et dans d'autres pays européens il est impossible de voler une aiguille ? ». L'ambassadeur tadjik évoque une « provocation » visant à ternir l'image de son pays. Selon les arguments de la défense, les voitures auraient eu à passer plusieurs frontières entre les deux pays, et autant de possibilités de repérer le vol. Aux dernières nouvelles, le ministère des Affaires Etrangères du Tadjikistan a déclaré être prêt à coopérer avec les autorités allemandes, mais continue de nier les accusations.
En octobre dernier, un proche du président Rahmon, le fils du président de la compagnie ferroviaire nationale, lui-même un parent de Rahmon, a causé la mort de trois personnes dans un accident de voiture à Douchanbé. Au volant d'une BMW au moment des faits, le jeune homme, Rasul Amonullo, avait rapidement été évacué en Allemagne pour être soigné. L'absence de poursuites judiciaires a provoqué l’ire des citoyens tatdjiks ordinaires sur réseaux sociaux. Cet épisode dramatique atteste de l'impunité totale des élites tadjikes, et accessoirement de son goût pour les berlines allemandes.
Un commerce très lucratif
En Asie centrale, toutes les voitures sont importées. Il n'y a aucune production locale - à l'exception des Ticos en Ouzbékistan - et les modèles d'occasion de toutes sortes s'achètent dans les bazars. Le choix de Mercedes et autres SUV y est impressionnant. L'acheminement de ces véhicules depuis l’Europe ou le Japon est très lucratif. Leur commerce est contrôlé de près par les autorités tadjikes. Le grand bazar automobile près de Douchanbé est géré par des proches du président.
Comment les voitures de luxe en question sont-elles arrivées au Tadjikistan ? Cela reste à éclaircir. Mais un premier élément de réponse se trouve peut-être dans un câble diplomatique américain de 2006 : « L'énorme afflux de voitures pourrait être partiellement généré par les transferts de fonds liés à la migration, mais beaucoup à Douchanbé estiment que cela pourrait découler du trafic de drogues ». Les juteuses recettes du narcotrafic permettraient d’importer ces voitures jusqu’à ce petit pays montagneux et enclavé, tout en passant outre les contraintes administratives et de transport.
Comment les voitures de luxe en question sont-elles arrivées au Tadjikistan ? Cela reste à éclaircir. Mais un premier élément de réponse se trouve peut-être dans un câble diplomatique américain de 2006 : « L'énorme afflux de voitures pourrait être partiellement généré par les transferts de fonds liés à la migration, mais beaucoup à Douchanbé estiment que cela pourrait découler du trafic de drogues ». Les juteuses recettes du narcotrafic permettraient d’importer ces voitures jusqu’à ce petit pays montagneux et enclavé, tout en passant outre les contraintes administratives et de transport.