Sziget 2016 : « Une avancée incroyable dans notre vie », entretien avec Stadiumx

Shirine Zarkan et Ádám Stolcz
30 Août 2016



Le Journal International a rencontré le duo electro hongrois Stadiumx à l'occasion de leur passage au Sziget Festival de Budapest cet été. Interview.


Stadiumx avec Sully (à droite) et Dave. Crédit : Ádám Stolcz
Stadiumx avec Sully (à droite) et Dave. Crédit : Ádám Stolcz

Le Journal International : Pouvez-vous nous raconter vos débuts dans la musique électronique et le mix en général ?

Sully : Je suis actif depuis 1999, je me suis plongé dans la musique quand je n’avais que 12 ou 13 ans. À cette époque, j’ai commencé à fréquenter les disquaires et acheter des CD. Puis j’ai commencé à composer et à créer de la musique avant le début de ma carrière de DJ. Avant même que je ne sois intéressé par la culture électro.

Dave : Vu que je suis plus jeune de 5 ans, je suis actif depuis 2005. En ce qui concerne la composition de musique, moi aussi j’ai d’abord commencé à composer de la musique avant d’entrer dans le monde de l’électro.

S : Et Dave a même appris la musique à l’école. Moi j’ai fait 2 ans de guitare, 2 ans de batterie et 7 ans de clavier.

D : J’ai fait douze ans de piano. Pour nous deux, la musique occupait dès le départ une place très importante dans la vie.

JI : À quel moment avez-vous senti que vous étiez reconnus ?

D : Ce qui est drôle, c’est qu’on n’a pas ressenti d’étape comme ça pour nous. Au contraire, on essaie toujours de créer un meilleur morceau, une musique encore plus novatrice. On aime ce qu’on fait et je pense que c’est tout.

Set de Stadiumx le 12 août 2016 au Sziget. Crédit : Ádám Stolcz
Set de Stadiumx le 12 août 2016 au Sziget. Crédit : Ádám Stolcz
S : Exactement, je suis totalement d’accord avec Dave. On ne mesure pas notre activité au succès, on ne regarde pas si le morceau peut convenir, ou s’il mérite d’être continué ou bien si nous sommes reconnus à l’échelle internationale. On travaille depuis 10 ans dans le domaine de la musique et on adore ce qu’on fait. Le fait que les gens aiment notre production, qu’ils nous soutiennent, c’est quelque chose d’énorme !

C’est un vrai succès pour nous d’avoir atteint un stade dans notre parcours musical où on peut jouer au cours d’un seul mois sur plusieurs scènes, situées dans différents pays et même dans différents continents. C’est une avancée incroyable dans notre vie, étant donné qu’on reçoit énormément d’énergie lors de nos présentations. Le fait que les gens du monde entier aiment bien ce qu’on fait et qu’ils aiment les musiques qu’on compose nous procure une très grande motivation.

JI : Le festival Sziget est-il important dans le monde de l’électro ?

D : Le Sziget n’est pas un festival de musique électronique à la base, mais un festival de rock. Il n’est pas aussi déterminant qu’un Tomorrowland dans le monde de la musique électronique.
 
S : On ne joue pas que dans notre pays natal, mais chaque année on donne quatre concerts en Hongrie. Le Sziget fait partie des opportunités qu’on ne laisserait jamais passer. C’est une occasion qu’aucun groupe européen ou non-européen ne laisserait passer étant donné que c’est un événement connu dans le monde entier.

D : On voyage beaucoup en Europe et le Sziget est connu partout. Tout le monde sait qu’il s’agit d’un événement important et c’est quelque chose d’énorme de jouer dans ce festival.

JI : Vous connaissez les autres groupes hongrois qui jouent au Sziget ?

D : La Hongrie est un petit pays, elle n’a que dix millions d’habitants. Parmi les musiciens, tout le monde connaît tout le monde. Notre lien est assez fort, quel que soit notre genre, qu’il s’agisse des groupes de rock alternatif, des DJ techno, des groupes de musique punk. D’un point de vue musical, la Hongrie forme une communauté de taille assez réduite.

S : Je pense que c’est une très bonne chose. Sans distinction de style ou de culture musicale – vu que les musiques techno, rock et pop disposent d’une culture totalement différente – que les gens discutent entre eux et se comprennent. Je trouve que c’est particulièrement utile et important.

JI : J’ai assisté hier et aujourd’hui aux concerts des groupes hongrois et je me suis demandée s’il y avait des collaborations entre vous ?

S : La plupart de nos chansons sont de style vocal, donc on travaille dans la plupart des cas avec de compositeurs de paroles et des vocalistes. C’est important dans notre musique, justement parce que la mélodie est très importante pour nous deux. On réfléchit souvent sur la question de savoir si on veut ou non travailler avec des groupes hongrois, mais dans le processus de création de musique, la compatibilité de la culture et du style musical reste très importante. Donc, même si on se comprend bien avec d'autres musiciens en tant que personnes, quand on écrit il est essentiel que l’autre comprenne la direction et le style que le morceau en question prend.

Set de Stadiumx le 12 août 2016 au Sziget. Crédit : Ádám Stolcz
Set de Stadiumx le 12 août 2016 au Sziget. Crédit : Ádám Stolcz
JI : En dehors du Sziget, vous assistez à beaucoup de festivals ?

S : La musique que les autres groupes jouent en festival est déterminante. Un DJ veut que sa création atteigne l’audience la plus vaste possible. Ce qui se passe dans les festivals les plus réputés de musique électronique comme le Tomorrowland est donc très important, même si évidemment, ce ne sont pas seulement les festivals les plus grands qui comptent.

JI : Un mot pour les jeunes qui participent au festival et assisteront à votre set ?

S : On essaye de diffuser une attitude très positive sur le plan musical. Nos sets sont configurés de manière à ce qu’ils soient à la fois dynamiques et mélodieux. C’est particulièrement important pour notre groupe. On veut créer quelque chose que les gens aiment.
 
D : On veut qu’après les soirées où on mixe et après nos concerts, les gens repartent avec des émotions positives. C’est ce sur quoi on met l’accent.

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