Sucre, ville oasis

17 Avril 2014



Un an d’échange universitaire en Uruguay, trois mois de vacances entre deux semestres : voilà de quoi faire un tour continental. Quatrième et dernier arrêt : Sucre. La ville bolivienne est une vraie bouffée d’air frais dans le pays.


Crédit Elvire Charbonnel
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En Bolivie, nous arrivons dans la ville de Sucre comme dans une oasis en plein désert. C’est une véritable bulle dans ce pays où la pauvreté se fait très fortement sentir. Déjà par sa couleur, puisqu’il s’agit d’une ville totalement blanche et que la grisaille souvent visible dans les villes boliviennes – telle Potosi – n’y existe pas ; et ensuite parce que l’on se sent parfois presque plus en Europe qu’en Bolivie. 

Sucre, capitale constitutionnelle du pays (et capitale bolivienne du chocolat), figure au Patrimoine de l’Humanité de l’Unesco. C’est une ville située au milieu de petites collines  où les rues montent et descendent dans tous les sens. Il n’y a aucun grand immeuble, mais plus particulièrement des fils électriques, à tel point qu’ils voilent le ciel au-dessus de nos têtes d’une manière presque artistique et donnent aux rues un charme géométrique. Les boutiques de souvenirs, les agences de tourisme et les restaurants gastronomiques – quasiment absents dans la Bolivie « traditionnelle » – envahissent les rues, sans pour autant faire de Sucre une ville prise d’assaut par les touristes, telle que peut l'être par exemple San Pedro de Atacama. 

Crédit Elvire Charbonnel
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On s’y sent d’ailleurs très bien : on peut s’y promener l'appareil photo à la main sans avoir peur de se le faire arracher, la tranquillité règne, les habitants sont plus accueillants, plus souriants, moins agressifs et donnent l’impression d’être un peu plus honnêtes que dans beaucoup de villes boliviennes. La population paraît aussi plus jeune, plus dynamique et plus européenne. On croise d’ailleurs en quantité moindre les femmes vêtues de longues jupes, emmitouflées dans un grand foulard et coiffées de deux longues tresses noires au-dessus desquelles trônent un chapeau melon.

Crédit Elvire Charbonnel
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Mais ce sont précisément les bâtiments historiques qui méritent le détour. Outre toutes ses petites maisons blanches alignées, on peut contempler sur chaque place et à chaque coin de rue des basiliques, des musées, mais surtout beaucoup de palais administratifs aux formes très imposantes. El mercado de frutas est lui aussi bien surprenant : dans ce marché authentique se côtoient les étalages de fruits frais, de fromage, de viande, de fruits secs, de pâtisseries, derrière lesquels bavardent, se disputent ou sommeillent ces fameuses boliviennes en tenue typique… 

Crédit Elvire Charbonnel
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De cette ville, où il fait bon vivre et où l’on se détend enfin, il est bien difficile de ressortir. Mais c’est toujours avec impatience et excitation que l’on reprend nos sacs-à-dos pour jouer aux Mochileros, parés à parcourir un continent aux multiples visages et aux sublimes paysages… 

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