Barcelone (Espagne),
correspondante,
Moderne, pop, alternatif, classique, rétro… une chose est sûre c’est qu’il n’y a pas de code vestimentaire qui définisse les multiples personnages qui, d’année en année, se rassemblent autour du Sonar Festival pour assister aux concerts, sessions, conférences et expositions qui cette année ont envahi Barcelone pendant un week-end intense du 14 au 16 juin. En somme, un éventail de styles différents et une passion en commun : la musique expérimentale.
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Moderne, pop, alternatif, classique, rétro… une chose est sûre c’est qu’il n’y a pas de code vestimentaire qui définisse les multiples personnages qui, d’année en année, se rassemblent autour du Sonar Festival pour assister aux concerts, sessions, conférences et expositions qui cette année ont envahi Barcelone pendant un week-end intense du 14 au 16 juin. En somme, un éventail de styles différents et une passion en commun : la musique expérimentale.
Le Sonar en est déjà à sa 19e édition, un rendez-vous qui a d’ores et déjà battu tous les records avec plus de 98 000 personnes en provenance du monde entier et un seul objectif en tête, celui de profiter en direct du festival de musique avant-gardiste le plus attendu des amateurs de musique électronique. Le Festival recouvre une programmation variée, des contemporains tels que Richie Hawtin et Laurent Garnier aux classiques des années 80 comme New Order, qui ont fait danser les plus jeunes comme les plus grands, grâce à des tubes restés mythiques comme « Blue Monday ».
Des activités de jour comme de nuit
Au total, 120 performances, entre concerts live et sets de DJ de renom, réparties entre les 8 scènes installées dans l’épicentre de la culture barcelonaise et dans la périphérie de la Ciudad Condal.
Le Sonar de jour (de 13h à 21h) a eu lieu entre le MACBA (Musée d’Art Contemporain de Barcelone) et le CCCB (Centre de Culture Contemporaine de Barcelone), un espace à l’air libre entouré d’étroites rues qui caractérisent le quartier de Raval. Par ailleurs, la grande zone industrielle de la Feria Gran Via 2 a rassemblé des milliers de personnes pour le Sonar de nuit, où trois scènes connectées entre elles furent ouvertes à partir de 23h jusqu’à l’aube.
Trois jours durant, les formes expérimentales de la house, de la pop électro et de la bass music furent les protagonistes du Sonar 2012, qui dans cette édition a fortement misé sur le talent espagnol. Des artistes de renom tels que le barcelonais John Talabot, Esperit ! et Lenticular Clouds ont rempli les salles, bien avant de commencer à jouer. Albert Zaragoza, le jeune leader de Lenticular Clouds a eu l’opportunité de présenter son premier album solo lors du festival : « J’ai beaucoup de chance, si je suis ici c’est grâce au magazine anglais Playground qui m’a fait confiance et a fait une très bonne promo de moi ».
Une programmation de trois jours non-stop
Totally Enormous Extinct Dinosaurs
L’après-midi du jeudi a été marqué par des artistes du calibre de Totally Enormous Extinct Dinosaurs, formé par le jeune Orlando Higginbottom en tête et deux danseuses avec un sens du rythme qui donnait le vertige. Le londonien a réussi à fusionner pop, house, électro et synth-wave et a livré en exclusivité son premier LP et un succès comme « Garden ». N'étant pas à l'affiche au départ, Flying Lotus a créé la surprise, ravissant leurs fans qui ont pu profiter de leur mélange particulier de musique noire et rock.
Le duo canadien Trust, avec son air mystérieux et son style synth-pop, ainsi que Thundercat et son mélange néosoul avec des rythmes de jazz ont été les autres têtes d’affiche du jeudi après-midi. Pour ce qui est de la nuit, la performance marquante de New Order, réservée exclusivement aux invités, ouvrant officiellement le Sonar de nuit, a fait vibrer près de 10 000 personnes qui ont acclamé la légende de Manchester avec nostalgie.
Lana del Rey, l’artiste aux deux visages
Le vendredi après-midi a également été marqué par des phénomènes comme le bassiste de Led Zeppelin, John Paul Jones, aux côtés du norvégien Supersilent, qui ensemble ont offert une séance d’improvisation électronique admirable. Le groupe canadien Austra, ne pouvait pas non plus manquer au rendez-vous, de la dark-wave accompagnée d’une voix féminine hypnotisante, qui interpréta à la perfection des tubes comme « Lose it ».
La polémique Lana Del Rey
À la tombée de la nuit, vint le tour de la plus polémique des divas, Lana del Rey. La poupée de porcelaine venue de New York était la valeur sûre de cette édition, même si une grande partie des habitués du festival tombait d’accord pour dire qu’elle ne collait pas au genre de musique que représentait le Sonar. Maria et Andrea, étudiantes en mode, ont défini la chanteuse comme « un produit sans personnalité », alors que Marcos, informaticien, a affirmé apprécier les remix des chansons de Lana, comme « Video Games » de Joy Orbinson, ajoutant que « de nos jours, les super voix sont sur évaluées car elles ne sont pas indispensables pour triompher ». A l'inverse, Jessica, étudiante en médecine dans le Missouri, a fièrement déclaré avoir traversé l'Océan pour voir Lana, mourant d’envie de la voir en direct pour la première fois. En fin de compte, adeptes ou détracteurs, personne ne raterait la performance de l’artiste, ne serait-ce que pour voir la réaction du public, qui comme prévu, reprit à l’unisson son tube « Born to die ».
Ensuite, les britanniques Friendly Fires ont mis l’énergie qui les caractérise dans de la pop électronique, tandis que l’imparable Richie Hawtin a réussi à émouvoir les fans de techno avec un show audiovisuel impressionnant, pour finir avec Fatboy Slim, une référence dans les montages de grand impact.
New Order monte sur la scène du Sonar pour la deuxième fois
Le samedi après midi fut marqué par XXXY en compagnie de l’infaillible Rupert Taylor et de ses mélanges d’électro et drum’n’bass. Ensuite, ce fut le tour des artistes nippons, comme le tandem japonais DJ Harvey ou Atsuhiro Ito, qui ont fasciné le public en jouant des instruments très curieux comme un tube lumineux. Le moment fort de la soirée a été le passage des artistes du calibre des nord-américains The Roots, qui ont fait danser tout le public grâce à leurs énergiques rythmes de hip hop et funk.
Plus tard dans la soirée, les éternels New Order sont montés sur scène pour un deuxième concert, réjouissant ceux qui n’avaient pas pu profiter de leur performance jeudi et Metronomy, l’autre groupe à se distinguer avec l’interprétation très émouvante de « Life », et qui a clôturé son concert par le fameux single « The Look ». Dans un registre complètement opposé, on retrouvait sur scène les sud-africains Die Antwoord, qui avaient surpris plus d’un au Sonar de l’année dernière. Malgré tout, ils ont réussi à transmettre à leur fidèle public la vitalité qu’ils atteignent à travers leur rap provocateur et farfelu.
Le festival surpasse la crise et bat des records d’audience
La musique progressive est venue de la main d’un des grands, Deadmau5, qui a produit en direct un show audiovisuel spectaculaire. Les allemands Modeselektor, quant à eux, ont mis la barre très haut, suivis du grand Laurent Garnier, qui s’est montré à la hauteur des espérances, notamment avec le frénétique « Crispy Bacon ».
Finalement, après un week-end insatiable de concerts et autres activités culturelles, les tentes du Sonar 2012 ont été démontées comme si tout n’avait été qu’un rêve jusqu’à l’année prochaine. En attendant, il nous reste simplement à féliciter les organisateurs, qui ont fourni un travail exceptionnel de promotion internationale. Le résultat est indiscutable, car, à presque 100 000 visiteurs chaque année, Sonar représente un succès total de rassemblement, si l’on tient compte de la situation de crise que traversent les Espagnols. Maintenant il nous reste plus qu’à attendre l’affiche du Sonar 2013 !