L’histoire de Margareth Thatcher commence en 1925, à Grantham, ville du centre de l’Angleterre. C’est l’histoire d’une bourgade comme les autres, dans l’Albion de l’Entre-deux-guerres. D’une ville moyenne et sans autre fierté qu’avoir eu la première femme chef de police.
Le père Roberts est épicier, la mère couturière. La famille vit modestement, sans chichi. C’était les années 1930, lorsque l’ascension sociale par le travail avait encore un sens.
Alfred, le père, est un homme droit, curieux de la chose publique et profondément croyant. Il se charge de l’éducation de ses filles et particulièrement de celle de sa cadette, Margareth. Il lui transmet son amour des belles lettres, sa foi en l’action, son refus de l’immobilisme.
Autour de ces valeurs, Margareth se forge un avenir. Elève brillante, sans être exceptionnelle, elle obtient une bourse pour Oxford.
En plein Seconde Guerre mondiale, elle quitte sa ville pour l’université.
Le père Roberts est épicier, la mère couturière. La famille vit modestement, sans chichi. C’était les années 1930, lorsque l’ascension sociale par le travail avait encore un sens.
Alfred, le père, est un homme droit, curieux de la chose publique et profondément croyant. Il se charge de l’éducation de ses filles et particulièrement de celle de sa cadette, Margareth. Il lui transmet son amour des belles lettres, sa foi en l’action, son refus de l’immobilisme.
Autour de ces valeurs, Margareth se forge un avenir. Elève brillante, sans être exceptionnelle, elle obtient une bourse pour Oxford.
En plein Seconde Guerre mondiale, elle quitte sa ville pour l’université.
L’ascension
Là-bas, elle suit d’abord un cursus en chimie et en lettres. Déjà, elle se passionne pour le néo-libéralisme de Von Hayek qu’elle découvre à travers son essai, « la route de la servitude ». Elle ne s’arrête pas là et pioche à foison chez Smith, les théoriciens de l’offre, ou l’école de Chicago menée par Friedman.
Parallèlement à son cursus, elle entame son engagement politique au sein de l'Oxford University Conservative Association, qu’elle présidera. Déjà, elle détonne, jeune représentante de la classe moyenne parmi la jeunesse dorée d’Oxford. Peu lui importe, elle suit les traces de son père, maire un temps, à la fin de la guerre.
Entre 1947 et 1950, elle entame brièvement une carrière de chimiste et approfondit son engagement politique, puisqu’elle est nommée candidate du parti conservateur dans la circonscription de Datsford, ville industrielle de la banlieue londonienne. Elle choisit de se réorienter et commence des études de droit. Elle rencontre alors son futur époux, Denis Thatcher, riche divorcé à la recherche d’une relation stable. Margareth quant à elle cherche un prête-nom, un époux à même de lui offrir stabilité et confort financier pendant qu’elle poursuivrait sa carrière politique. Un mariage d’intérêt davantage qu’une passion réciproque, donc. Il n’empêche, le décès de Denis en 2003 l’affecta plus que de raison.
En 1954, devenue barrister, convertie à l’anglicanisme et ayant accumulé des échecs électoraux, elle se consacre à sa famille et particulièrement à ses jumeaux, nés en 1953.
En 1959, investie candidate dans une circonscription majoritairement isréalitée, elle remporte sa première victoire électorale. Elle entre à la Chambre des Communes, qu’elle ne quittera que 40 ans après, en 1992.
A la Chambre, ses qualités oratoires impressionnent, de même que son intelligence. Elle travaille la réforme des retraites de 1961 et poursuit son ascension.
Elle fréquente assidument la Chambre et occupe le poste de porte-parole du parti jusqu’en 1970. Entre temps, elle prône la dépénalisation de l’homosexualité et la légalisation de l’avortement. Pour autant, ne la taxez pas de socialiste. Déjà, elle les critique, de même que l’abrogation de la peine de mort et l’assouplissement des lois sur le divorce.
Nommée dans un shadow cabinet, elle joue ses gammes dans l'opposition et apprivoise les contraintes du pouvoir. Quand les conservateurs accèdent au pouvoir en 1970, elle est nommée ministre de l’éducation. A ce poste, sans véritable expérience du pouvoir, elle prend sa première mesure emblématique : la fin de la distribution de lait aux écoliers.
En 1975, le leader du parti conservateur, Edward Heath est sur la sellette : il a perdu face aux travaillistes. S’ouvre une lutte de pouvoir pour lui succéder. Margareth Thatcher s’engage dans la mêlée et l’emporte à la surprise générale. La voilà leader de l’opposition, une nouvelle sensationnelle selon le Daily Mail.
Parallèlement à son cursus, elle entame son engagement politique au sein de l'Oxford University Conservative Association, qu’elle présidera. Déjà, elle détonne, jeune représentante de la classe moyenne parmi la jeunesse dorée d’Oxford. Peu lui importe, elle suit les traces de son père, maire un temps, à la fin de la guerre.
Entre 1947 et 1950, elle entame brièvement une carrière de chimiste et approfondit son engagement politique, puisqu’elle est nommée candidate du parti conservateur dans la circonscription de Datsford, ville industrielle de la banlieue londonienne. Elle choisit de se réorienter et commence des études de droit. Elle rencontre alors son futur époux, Denis Thatcher, riche divorcé à la recherche d’une relation stable. Margareth quant à elle cherche un prête-nom, un époux à même de lui offrir stabilité et confort financier pendant qu’elle poursuivrait sa carrière politique. Un mariage d’intérêt davantage qu’une passion réciproque, donc. Il n’empêche, le décès de Denis en 2003 l’affecta plus que de raison.
En 1954, devenue barrister, convertie à l’anglicanisme et ayant accumulé des échecs électoraux, elle se consacre à sa famille et particulièrement à ses jumeaux, nés en 1953.
En 1959, investie candidate dans une circonscription majoritairement isréalitée, elle remporte sa première victoire électorale. Elle entre à la Chambre des Communes, qu’elle ne quittera que 40 ans après, en 1992.
A la Chambre, ses qualités oratoires impressionnent, de même que son intelligence. Elle travaille la réforme des retraites de 1961 et poursuit son ascension.
Elle fréquente assidument la Chambre et occupe le poste de porte-parole du parti jusqu’en 1970. Entre temps, elle prône la dépénalisation de l’homosexualité et la légalisation de l’avortement. Pour autant, ne la taxez pas de socialiste. Déjà, elle les critique, de même que l’abrogation de la peine de mort et l’assouplissement des lois sur le divorce.
Nommée dans un shadow cabinet, elle joue ses gammes dans l'opposition et apprivoise les contraintes du pouvoir. Quand les conservateurs accèdent au pouvoir en 1970, elle est nommée ministre de l’éducation. A ce poste, sans véritable expérience du pouvoir, elle prend sa première mesure emblématique : la fin de la distribution de lait aux écoliers.
En 1975, le leader du parti conservateur, Edward Heath est sur la sellette : il a perdu face aux travaillistes. S’ouvre une lutte de pouvoir pour lui succéder. Margareth Thatcher s’engage dans la mêlée et l’emporte à la surprise générale. La voilà leader de l’opposition, une nouvelle sensationnelle selon le Daily Mail.
La dame de Fer
Élue la tête du parti conservateur, mais sans véritable légitimité, elle a besoin d’assoir sa position, notamment internationale et s’imposer comme une vraie alternative en vue des prochaines élections. Dans cette optique, elle commence à rencontrer des chefs d’État étrangers.
Chose alors inédite en Europe, elle s’adjuge les services de communicants afin d’optimiser ses interventions.
Le pays vit alors une période morne : le chômage est haut, et les syndicats bloquent l’action du gouvernement travailliste. Thatcher propose alors l’union sacrée si des mesures contraignantes sont prises à l’encontre des syndicats. Le premier ministre Callaghan refuse. Mal lui en prend, puisqu’il est renversé en 1979.
Thatcher accède au pouvoir : elle est la première femme à diriger un pays occidental.
Elle hérite d’un pays en crise. Économiquement, socialement, politiquement, culturellement, tous les compteurs sont au rouge. Le moral en berne, les Anglais nomment l’apôtre du libéralisme pour les guider et les aider à retrouver la lumière. Thatcher au pouvoir, c’est elle devant et suit qui peut. Le consensus, elle n’en a que faire. Convaincue d’avoir raison, elle s’en tient à ce qu’elle pense et à ce qu’elle dit.
Comme Reagan, elle revendique une Angleterre forte, autonome, anticommuniste. Pour Moscou, elle sera donc la Dame de Fer, celle qui appauvrit les travailleurs et enrichit les financiers. Économiquement, elle s’évertue à assainir les comptes de l’État, privatise de nombreuses entreprises, dérégule les marchés financiers et continue sa croisade contre le pouvoir des syndicats qu’elle cherche à circonscrire.
Signe d’un autre temps, elle encourage ses concitoyens à miser sur la Bourse pour s’enrichir. En Europe, elle suit les pas de De Gaulle et prône une Europe des Nations. Elle veut qu’on lui rende son argent (« I want my money back ») déclare-t-elle lors de son premier discours à la tribune.
Contre toute attente, c’est un succès : l’Angleterre sort de la crise, la croissance repart. En apparence seulement ? D’aucuns mettent en avant des écarts qui se creusent entre les plus riches et les plus pauvres. Elle a diminué l’impôt sur le revenu mais a augmenté celui sur la consommation : rien de tel pour accroitre ces différences.
Sur la scène internationale, elle mène à la destinée de l’Angleterre alors que le régime soviétique faiblit et s’effondre. Comme les autres, elle ne l’a pas vu venir. Ailleurs, elle n’hésite pas à utiliser la force, comme en témoigne la guerre des Malouines (voir ici ) ou l’augmentation du budget de la Défense.
Réélue pour un troisième mandat historique, elle est vite rattrapée par les insuffisances du modèle thatchérien : paupérisation, délabrement du secteur public, accroissement des disparités sociales et territoriales. Alors quand en 1990, elle essaie d’imposer un nouvel impôt local, c’en est trop pour l’opinion publique. Désavouée par son parti, usée par plus de dix ans au pouvoir, la Dame de Fer prend les devants et choisit de se retirer.
Non sans malice, elle lance en guise d’adieu un « je m’amuse beaucoup ». Après quarante ans de vie politique, elle s’éloigne progressivement de la vie publique. Le décès en 2003 de son époux associé à la maladie d’Alzheimer dont elle était atteinte la pousse à un retrait presque total.
Elle avait qualifié Jean Paul II d’homme de foi et de courage. Une telle épitaphe ne serait pas volée pour une dame de fer, qui, de peur de rouiller ne cessa jamais son action.
Chose alors inédite en Europe, elle s’adjuge les services de communicants afin d’optimiser ses interventions.
Le pays vit alors une période morne : le chômage est haut, et les syndicats bloquent l’action du gouvernement travailliste. Thatcher propose alors l’union sacrée si des mesures contraignantes sont prises à l’encontre des syndicats. Le premier ministre Callaghan refuse. Mal lui en prend, puisqu’il est renversé en 1979.
Thatcher accède au pouvoir : elle est la première femme à diriger un pays occidental.
Elle hérite d’un pays en crise. Économiquement, socialement, politiquement, culturellement, tous les compteurs sont au rouge. Le moral en berne, les Anglais nomment l’apôtre du libéralisme pour les guider et les aider à retrouver la lumière. Thatcher au pouvoir, c’est elle devant et suit qui peut. Le consensus, elle n’en a que faire. Convaincue d’avoir raison, elle s’en tient à ce qu’elle pense et à ce qu’elle dit.
Comme Reagan, elle revendique une Angleterre forte, autonome, anticommuniste. Pour Moscou, elle sera donc la Dame de Fer, celle qui appauvrit les travailleurs et enrichit les financiers. Économiquement, elle s’évertue à assainir les comptes de l’État, privatise de nombreuses entreprises, dérégule les marchés financiers et continue sa croisade contre le pouvoir des syndicats qu’elle cherche à circonscrire.
Signe d’un autre temps, elle encourage ses concitoyens à miser sur la Bourse pour s’enrichir. En Europe, elle suit les pas de De Gaulle et prône une Europe des Nations. Elle veut qu’on lui rende son argent (« I want my money back ») déclare-t-elle lors de son premier discours à la tribune.
Contre toute attente, c’est un succès : l’Angleterre sort de la crise, la croissance repart. En apparence seulement ? D’aucuns mettent en avant des écarts qui se creusent entre les plus riches et les plus pauvres. Elle a diminué l’impôt sur le revenu mais a augmenté celui sur la consommation : rien de tel pour accroitre ces différences.
Sur la scène internationale, elle mène à la destinée de l’Angleterre alors que le régime soviétique faiblit et s’effondre. Comme les autres, elle ne l’a pas vu venir. Ailleurs, elle n’hésite pas à utiliser la force, comme en témoigne la guerre des Malouines (voir ici ) ou l’augmentation du budget de la Défense.
Réélue pour un troisième mandat historique, elle est vite rattrapée par les insuffisances du modèle thatchérien : paupérisation, délabrement du secteur public, accroissement des disparités sociales et territoriales. Alors quand en 1990, elle essaie d’imposer un nouvel impôt local, c’en est trop pour l’opinion publique. Désavouée par son parti, usée par plus de dix ans au pouvoir, la Dame de Fer prend les devants et choisit de se retirer.
Non sans malice, elle lance en guise d’adieu un « je m’amuse beaucoup ». Après quarante ans de vie politique, elle s’éloigne progressivement de la vie publique. Le décès en 2003 de son époux associé à la maladie d’Alzheimer dont elle était atteinte la pousse à un retrait presque total.
Elle avait qualifié Jean Paul II d’homme de foi et de courage. Une telle épitaphe ne serait pas volée pour une dame de fer, qui, de peur de rouiller ne cessa jamais son action.