Les Messageries lyonnaises de presse (MLP) ont porté plainte au pénal et au civil contre les employés de Presstalis qui ont occupé leurs locaux, jeudi 6 décembre. Presstalis, premier distributeur de la presse en France, aujourd'hui en restructuration, est concurrencée par les MLP, le second distributeur. L'action a été revendiquée par le Syndicat général du livre et de la communication écrite (SGLCE). Elle fait écho aux saccages des locaux de Presstalis où des publications auraient été détruites et volées.
Ces phénomènes de menace à l’encontre des deux grands distributeurs presse français s’inscrivent dans un contexte de crise économique du secteur. Le distributeur de la presse quotidienne, Presstalis, qui connait de fortes difficultés financières, a annoncé qu’il pourrait supprimer 1.250 postes sur les 2.500 postes occupés aujourd’hui. Dès lors, les grèves se multiplient au sein de la firme, expliquant l’absence fréquente des quotidiens dans les kiosques.
Face à la déliquescence de l’entreprise, les MLP ont été désignés par le Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP) pour permettre la pérennité de leur concurrent. Le distributeur, spécialisé dans la presse magazine, devrait assurer la péréquation financière par le rachat d’actifs à hauteur de 19 millions d’euros à Presstalis. Ce système de péréquation pourrait bien menacer la presse magazine toute entière qui, par répercussion, verrait ses coûts de distribution augmenter.
Patrick André, directeur délégué chez MLP, a alerté ses éditeurs sur un possible « risque d’accélération de la chute du marché » de la presse magazine, qui se porte déjà mal. Selon lui, la chute de Presstalis pourrait entraîner une forte hausse de la TVA dans le secteur de la presse magazine. Cette dernière a le taux de TVA le plus bas, soit 2,1%.
Cette affaire pose surtout la question du respect de la concurrence. Comment expliquer le financement d’une entreprise endettée, par son concurrent direct ? Les MLP s’apprêteraient à entamer une procédure judiciaire à la Cour de Paris et auprès de l’Autorité de la concurrence.