Playing for Change, la paix et le développement par la musique

Aliya Aïssou
21 Décembre 2014



Playing for Change est un collectif d'artistes parcourant le monde pour véhiculer les valeurs de solidarité et de paix à travers un projet musical regroupant des artistes des quatre coins du globe. Ambitions caritatives et performances artistiques sont les maîtres mots de ce collectif. Portrait de ce projet international.


Crédit DR
Crédit DR
Le projet est lancé en 2002 par l’ingénieur du son et réalisateur Marc Johnson, qui se balade dans les rues des Etats-Unis caméra à la main afin de trouver des artistes de rues à filmer en action, et Withney Kroenke. Le projet Playing for Change s'inscrit dans une volonté pédagogique et pacificatrice à travers la musique. Les fondateurs considèrent de fait la musique comme capable de transcender les divisions humaines. Après de nombreuses rencontres musicales grâce à son parcours, accompagné de son studio de musique portatif, Marc Johnson réalise un documentaire intitulé « Cinematic Discovery of Street Musicians » dans lequel il rassemble des images de son voyage afin de mettre en image l’aspect convivial et rassembleur de la musique de rue.

Des vidéos originales

En 2005, le projet prend un nouveau tournant lorsque Marc Johnson rencontre le musicien Roger Rodley dans une rue de Californie. Dès lors, Marc Johnson réalise des vidéos de titres dits incontournables, interprétés dans la rue par des artistes du monde. De nombreux artistes ont participé à ce projet, des noms comme l’artiste français Manu Chao pour l’interprétation de One Love de Bob Marley , le chanteur néerlandais Clarence Bekker dans celle de Stand by Me entre autres, ou encore l’artiste américain Roger Ridley qui figure aussi dans la vidéo d’interprétation contributive de Stand by me. La vidéo des interprétations de la musique du grand Ben E. King a rencontré un vif succès sur Youtube puisqu’elle comptabilise aujourd’hui plus de 68 millions de vues. Le succès du projet Playing for Change réside, à n’en pas douter, à la fois dans la participation d’artistes mondialement connus que dans la richesse artistique des interprétations. Au-delà du projet caritatif, le projet est artistiquement très riche. Les interprétations sont très originales dans le sens où les artistes sont filmés en représentation dans les rues de la planète. Les vidéos passent de Rio de Janeiro à la Nouvelle Orléans en passant par Johannesburg.

Playing for Change Foundation

Les artistes qui participent aux vidéos postées sur Internet forment un véritable groupe que le projet appelle lui-même « Playing for Change Band ». Ce "groupe" atypique  tourne aujourd'hui sur les scènes à l'international dans le but de faire croître la capacité d’action de la fondation Playing for Change Foundation, chargée de récolter des fonds qui permettront de financer la construction d'écoles de musique et arts multimédias dans les pays pauvres du monde. À l'heure actuelle la fondation a participé à la construction de trois écoles de musique ; en 2008 une école a été construite dans une banlieue du Cap en Afrique du Sud, en 2010 le projet a financé la construction d'une école de musique et de danse à Tamalé au Ghana et d'une autre école de musique au Mali.

Des artistes d’une multitude de pays des 5 continents participent à ce projet visant à la construction d’écoles enseignant la musique et bien d'autres compétences multimédias telles que l'art de la caméra, le montage vidéo et bien d'autres, dans les milieux les plus défavorisés du globe.

Les performances du projet

Crédit DR
Crédit DR
Le projet initial consiste à filmer des artistes des quatre coins du monde, interprétant des classiques de la musique. Cependant, le projet se décline de bien des manières. Les artistes font, certes des vidéos où ils coopèrent dans l'interprétation de titres devenus cultes mais aussi des performances scéniques. Récemment le projet était en tournée au Brésil au mois de novembre, après avoir sillonné les routes d’Europe durant l’été 2014.

Au-delà de l’action caritative consistant à construire des écoles d’art dans les régions pauvres de la planète, le projet et ses artistes participent à des actions à plus petite échelle comme distribuer des couvertures ou de la nourritures aux nécessiteux, comme nous l’explique Louis Mhlanga. Il est l’un des artistes de la Playing for Change Band avec qui le Journal International a eu la chance de discuter du projet. Louis Mhlanga est un guitariste Sud-Africain qui a rencontré Marc Johnson alors que ce dernier était en Afrique du Sud pour filmer des artistes en performance pour l’une des fameuses vidéos du projet. Il a alors proposé à Louis Mhlanga de venir aux Etats-Unis pour se joindre à des représentations de Playing for Change. Depuis, il continue de faire partie du projet, il faisait partie des artistes présents dans la tournée cet été et au Brésil. Il se définit comme « un guitariste d’accord pour contribuer à une bonne cause ».

Le choix de la musique comme ciment de ce projet est un vrai choix. Comme l’explique l’un des deux fondateurs, Marc Johnson, dans une interview accordée à France 24 en 2009, le but de ce travail est de rapprocher les hommes à travers la musique. Selon lui, la musique serait fédératrice, elle serait donc un bon moyen pour rassembler les individus de la planète autour d'un même projet caritatif qui, rappelons le, consiste à construire des écoles dans les régions défavorisées autour du monde. Tout citoyen qui le souhaite peut aussi participer à ce projet en faisant don de fonds à la Playing for Change Foundation, via le site officiel du projet  d'où l'on peut suivre notamment les différents projets du collectif.  

Un documentaire sorti en octobre 2009, réalisé par Marc Johnson lui-même et Johnathan Walls, traite de ce projet engagé. Le film s’intitule « Playing for Change : peace trough music », il s’agit d’un voyage qui image la réalisation des vidéos évoquées précédemment, de la rencontre avec une multitude d’artistes des quatre coins du monde qui donnent leurs points de vue sur les bienfaits universels de la musique dans le chemin de la paix entre les Hommes.

Notez