Pérou : Barranco, quartier bohème de Lima

25 Août 2013



Difficile de décrire l’atmosphère de Lima. Soleil brillant, plage avec vue sur l’océan Pacifique, buildings modernes et clientèle internationale dans des hôtels de luxe… Face à cela : le brouhaha incessant de ses grandes artères produit par les klaxons des véhicules et par la foule des travailleurs et des touristes qui vont et viennent d’un quartier à l’autre, s’arrêtant pour héler un taxi ou attraper un sandwich procuré par un vendeur ambulant. Le Journal International vous emmène découvrir le quartier de Barranco.


Parque de Barranco. Crédits photo -- Laura-Lise Reymond
Parque de Barranco. Crédits photo -- Laura-Lise Reymond
Une atmosphère qui n’est pas la même dans chaque quartier. Autant vous prévenir tout de suite : à Lima, vous ne visiterez que quelques quartiers. Sur la vingtaine de quartiers qui la compose, certains n’ont que peu d’attraits pour l’étranger qui vient en visite, et d’autres encore sont simplement à éviter. Entre les quartiers aisés avec leurs trottoirs propres et leur flux d’hommes et de femmes d’affaires d’un côté, et les secteurs défavorisés où on sait quelles rues éviter de l’autre, il y a au milieu les quartiers résidentiels, où la classe moyenne a élu domicile. Barranco est un peu un mélange des trois. Surnommé le « quartier bohème » par les guides touristiques, il réserve bien des surprises.

Petite visite guidée

La journée, il vous faut traverser « le Pont des soupirs » liménien seul(e) ou en amoureux, pour aller admirer l’océan depuis le mirador, puis faire un tour au marché en déambulant dans les rues étroites, entre les maisons aux façades colorées. Sur la place centrale, de jour comme de nuit, le plus agréable reste de s’attarder sur un banc à regarder passer les nombreux taxis, à moins que ce ne soit le moment de la fête du pain (la dégustation est de rigueur) ou encore d’un concert (gratuit) en plein air. En été, c’est-à-dire entre fin novembre et mai-juin à Lima, la plage est prise d’assaut par les surfeurs ; les amateurs de farniente pourront également profiter des quelques plages alentours.

Les nombreux petits parcs agrémentent parfaitement toute balade, ils bordent l’une des artères principales, l’Avenida Miguel Grau, puis continuent le long de la Malecón qui borde l’océan à une dizaine de mètres de hauteur.

Bien que de plus en plus touristique et attirant une certaine classe de la population, Barranco conserve son côté typique et une atmosphère détendue. Autrefois quartier bohème, refuge des artistes, il en a gardé quelques galeries d’art et deux musées. Les bars et discothèques ainsi que les auberges de jeunesse et hôtels se multiplient, mais certains lieux sont toujours fréquentés par les locaux et certaines habitudes ne changent pas. Le « kiosque » à journaux de l’avenue principale est ouvert tôt le matin, à côté d’un café pour ceux qui voudraient prendre leur temps – le crédo des Péruviens – avant de s’engouffrer dans un mini-bus, appelé combi, plein à craquer. À midi, si vous êtes seulement de passage, vous pouvez attraper un en-cas dans la rue comme des tamales (à base de purée de maïs et de viande, servi dans une feuille de bananier), tout en buvant de l’Inka-cola (le soda national, élaboré à partir d’une plante, au goût de bonbon).

Bien que de plus en plus rares dans un quartier tel que Barranco, de petites enseignes proposeront toujours un repas pour 10 ou 15 soles (environ 5€), où vous pourrez déguster une des nombreuses spécialités locales. Le Pérou est d’ailleurs reconnu en Amérique du Sud (et dans le monde) pour être une destination culinaire, proposant des plats typiques, hérités de son passé inca, et de l’influence de la colonisation espagnole. On découvre en prime une ribambelle de fruits exotiques parmi les plus curieux.

Prisé de jour comme de nuit

Le "Pont des soupirs" (puente de los suspiros). Crédits photo -- Laura-Lise Reymond
Le "Pont des soupirs" (puente de los suspiros). Crédits photo -- Laura-Lise Reymond
La nuit, c’est vers les restaurants, les bars et les discothèques qu’il faut se diriger. En journée, le quartier est très animé par ses nombreuses petites boutiques et stands de rue, et tout autant la nuit avec ses nombreux endroits pour sortir. Côté restaurants, il y en a pour tous les goûts : cuisine typique péruvienne criollo voire liménienne, nourriture asiatique dans les chifas (restaurants « chinois » locaux, mélange de nourriture asiatique et sud-américaine), mais aussi des burritos, des kebabs, ou encore des pizzas… Tout y est pour satisfaire ses papilles. Il y aura forcément un bar à proximité, certains proposent de la musique en live, d’autres, une longue liste de cocktails notamment à base de pisco, alcool fort typique d’Amérique du Sud. 

Attention à bien prendre ses précautions pour éviter les mauvaises surprises à la nuit tombée. La prudence est de rigueur, mais c’est une constante à Lima. Certains coins sont à éviter, d’autres à savourer. C’est tout le paradoxe de Barranco qui foisonne de logements neufs le long de l’océan aux loyers proches de ceux de grandes villes françaises, tandis que quelques rues plus loin, des bâtiments délabrés et des rues très peu fréquentables se suivent. Le quartier attire de plus en plus la classe moyenne montante et les expatriés, même si les loyers restent élevés pour le niveau de vie (comptez entre 300 et 500€ pour une chambre en colocation). Signe d’embourgeoisement du quartier, les supermarchés remplacent les habitudes d’achat du marché (le comble étant que le supermarché du centre est situé à la place de l’ancien marché couvert) et dans les bodegas, les épiceries.

Pour vous y rendre, vous pouvez prendre un des nombreux bus (notamment les fameux combis qui pullulent) sillonnant la ville de long en large, ou le bus « metropolitano » qui a le mérite d’avoir des arrêts précis (contrairement aux bus ordinaires) et est plutôt rapide car empruntant la voie express.

Crédits photo -- Laura-Lise Reymond
Crédits photo -- Laura-Lise Reymond
Pour mieux vous guider, voici une petite liste des bonnes adresses à ne pas rater :

Magasins : 
- Dédalo : Arte y artesanía, galerie d’art et articles typiques, Malecón Saenz Peña.
- Surf n’ Soul : équipements de surf, 564 Av San Martin.
- El Cinematógrafo, un cinéma old fashion si vous voulez éviter les blockbusters américains dans les grands complexes de cinéma, 196 rue Perez Roca.
- Quelques boutiques de vêtements (prix à négocier !) sur l’Av Grau.
- Dédalo (artisanat, montres, sacs…), Av Grau 4ème pâté de maison.  

Restaurants: 
- La Esquina, un peu cher mais qui vaut la peine de s’y attarder pour un apéritif dînatoire agrémenté de vins chiliens ou argentins, à l’angle de l’Avenue San Martin et de la rue El Sol.
- La Posada del Angel : pour l’apéritif également ; avec un peu de chance, un musicien vous jouera La Vie en rose à la guitare, dans ce petit restaurant au décor digne d’un musée, 157 Av. San Martin.
- Canta Rana, carte bien fournie de plats typiques, rue Cavero derrière le supermarché Metro.
- Chifa Hong Fu (restaurant chinois), 475 Av Grau.
- Rustica : buffet criollo (cuisine traditionnelle), à côté de la bibliothèque, sur la place centrale.

Epiceries et autres :
- International : Gourmet Market si vous avez le mal du pays, Avenida San Martin.
- Produits bios et issus du commerce équitable : boutique et café la Calandria, 202 rue 28 de julio
- Boulangerie : 520 Av. Grau
- Marché : au bout de la rue Jr Unión, et plaza Butters.

Bars-discothèques :
- Ayahuasca, 130 Av San Martin
- Bar Piselli, 297 Jirón 28 de Julio
- La Noche, Av. Bolognesi 307 (musique en live la semaine),
- Rue (piétonne) Sanchez Carrión, proche de la place centrale, de nombreux pubs et discothèques.

Insolites :
- S’il vous prenait l’envie de jouer de l’argent (1 Euro = 3,7 Soles environ), vous pourriez vous rendre dans un casino (deux de taille moyenne à Barranco) pour jouer aux machines à sous, activité très prisée par les Péruviens.
- Assistez à l’enregistrement de l’émission Yo Soy (genre de Nouvelle Star) au studio Estudio 4, 167 Av El Sol.


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Laura-Lise Reymond
Ex-responsable du pôle traduction et rédactrice à ses heures perdues. En savoir plus sur cet auteur