25 ans d'attente, pour qu'Almodóvar renoue enfin avec les inspirations de La Movida, mouvement qui avait révolutionné l'Espagne dans les années 80. Après Femmes au bord de la crise de nerf, dernier film du genre sorti en 1988, Pedro Almodóvar a retrouvé tout l’humour de l’époque dorée, caractéristique de cette révolution artistique post-franquiste. Les Amants Passagers est un mélange de personnages excentriques et de situations à la limite du réel avec des dialogues loufoques, le tout dans une ambiance claustrophobique aux couleurs pastelles.
Un huit clos surréaliste dans un A340 à destination de Mexico, qui, suite à une erreur technique, fait des tours au dessus de Toledo en attendant un atterrissage d’urgence. Voilà pour le cadre. Le reste appartient à l’excellente performance des acteurs, habitués ou nouveaux de la direction d’Almodóvar. Et chacun y va de sa folie et de son histoire. On retrouve donc trois stewards gays au goût très prononcé pour les shots de tequila, un pilote bisexuel, une cinquantenaire ex-actrice porno reconvertie en escort girl, une médium cherchant désespérément à perdre sa virginité, un businessman en fuite et un acteur briseur de cœur. Tout ce beau monde en classe business est conscient de vivre leurs éventuelles dernières heures. Bien entendu, dans les règles de l’art ‘’Almodovarien’’, fusent déclarations, règlement de compte et révélations. Après ça, vous ne prendrez plus jamais l’avion comme avant, et encore moins écouter les Pointer Sisters, musique d’un passage de danse déjantée par les trois a(l)colytes homosexuels, dans une scène qui s’annonce déjà culte.
« C’est vrai qu’on me décrit souvent comme un directeur d’actrices et que mes derniers films étaient l’histoire de femmes assez imposantes. Mais là, je sens un changement dans ce que j’ai envie de faire parce qu’avec Les Amants Passagers, je passe à un casting plus masculin... Et puis vous le remarquez bien par le nombre de fois où le mot « bite » est dit dans le film ». C’est donc un long métrage du changement et pour le bien du pays. « L’Espagne n’est pas à sa période la plus heureuse, je trouve qu’une comédie arrive à point nommé. Sans vouloir être nostalgique non plus, la liberté que nous avions dans les années 80 me manque. J’aimerais pouvoir la récupérer. Pas pour moi, sinon pour le reste de la société, qu’ils connaissent cette sensation merveilleuse ». Et c’est chose faite. Ecrit en seulement quatre mois, tourné en deux, ce film est, pourtant, un bijou de réalisation : couleurs criardes, vêtements et décors aux répliques hilarantes, en passant par des ralentis sensuels, propre à Almodóvar. Un quart de siècle d’attente aura ainsi valu le coup. Mais quel que soit le genre, on salue toujours autant le maestro Pedro. Sortie aujourd'hui 27 mars, dans toute la France.
« C’est vrai qu’on me décrit souvent comme un directeur d’actrices et que mes derniers films étaient l’histoire de femmes assez imposantes. Mais là, je sens un changement dans ce que j’ai envie de faire parce qu’avec Les Amants Passagers, je passe à un casting plus masculin... Et puis vous le remarquez bien par le nombre de fois où le mot « bite » est dit dans le film ». C’est donc un long métrage du changement et pour le bien du pays. « L’Espagne n’est pas à sa période la plus heureuse, je trouve qu’une comédie arrive à point nommé. Sans vouloir être nostalgique non plus, la liberté que nous avions dans les années 80 me manque. J’aimerais pouvoir la récupérer. Pas pour moi, sinon pour le reste de la société, qu’ils connaissent cette sensation merveilleuse ». Et c’est chose faite. Ecrit en seulement quatre mois, tourné en deux, ce film est, pourtant, un bijou de réalisation : couleurs criardes, vêtements et décors aux répliques hilarantes, en passant par des ralentis sensuels, propre à Almodóvar. Un quart de siècle d’attente aura ainsi valu le coup. Mais quel que soit le genre, on salue toujours autant le maestro Pedro. Sortie aujourd'hui 27 mars, dans toute la France.