Pays-Bas : entre richesse externe et pauvreté interne

Oriane Roehrig
2 Novembre 2014



Suite à un rapport sur la lutte contre la pauvreté en Europe publié le 17 octobre 2014 à l’occasion de la Journée internationale contre la pauvreté, les Pays-Bas constatent un niveau de pauvreté en hausse.


Crédit DR
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Malgré une reprise de l’économie maintenant certaine, les Pays-Bas font face à des problèmes sociaux observés au sein de la population par la dégradation de certains indicateurs.

La crise économique et financière de 2008 avait extrêmement atteint les Pays-Bas. Aujourd’hui le pays se redresse ; on peut le constater avec une prévision en juin dernier d’un taux de croissance pour 2014 de 1,2% selon la Commission européenne. A la lumière de l’Europe, le pays fait preuve de modèle en prétendant à un déficit public pour l’année prochaine en dessous de la barre des 3% et à une dette publique, bien qu’en augmentation, restant inférieure à celle de l’Allemagne ou de la France.

Ce renouveau de l’économie néerlandaise est fortement lié au retour du commerce international. En effet, le pays étant un passage obligé pour tout transfert de marchandise via des ports comme Rotterdam en Europe, cela revitalise une grande partie de l’économie nationale. La production du territoire est aussi exportée pour 40%. Cependant cette relance n’efface pas les années de crise vécues par la population.

Un taux de pauvreté persistant

A l’occasion de la Journée internationale contre la pauvreté ce vendredi 17 octobre, a été publié un rapport sur la lutte contre la pauvreté en Europe. L’indicateur de risque de pauvreté et d’exclusion sociale (AROPE) a été utilisé pour la stratégie Europe 2020 ayant pour objectif la lutte contre la précarité. Le taux de pauvreté récemment annoncé par Platform31, expert dans le développement urbain et régional et le réseau européen des politiques urbaines (EUKN), se monte à 14% de la population néerlandaise soit 2, 5 millions d’habitants.

C’est un phénomène essentiellement observé dans les zones urbaines ; il touche en particulier les mineurs selon l’indicateur. Ce dernier est composé du risque de pauvreté qui est un indicateur monétaire référant à un revenu inférieur à 60% du revenu médian, de la privation matérielle et de l’intensité du travail dans un ménage. Ce taux est en constante augmentation depuis quelques années mais ne représente qu’une hausse de 1% sur les cinq dernières. 

Cependant cela suffit à inquiéter les experts qui ne veulent qu’éclairer le gouvernement. En effet, d’après une étude de décembre faite par ce dernier, cela ne concernait que 1, 2 millions d’habitants loin du nombre exprimé dernièrement. Mais les critères choisis prenaient en compte un panel plus restreint. 

Une situation, reflet de son économie

D’autres mesures viennent renforcer cette idée de précarité au sein du pays. Depuis trois ans, le taux de consommation des ménages est statistiquement négatif. Cela reflète un problème de l’économie du pays qui se base essentiellement sur la demande extérieure comme nous l’avons déjà constaté précédemment. L’économie interne reste alors encore faible. Couplé à la consommation en baisse, le taux de chômage dans la tranche des moins de vingt-cinq ans s’annonce à 11,2% en 2014. C’est un taux particulièrement élevé pour une population active globale voyant son indicateur diminuer depuis mars 2014 où il s’élevait seulement à 7,2% (source Eurostat).

Le gouvernement n’a pas encore réagi face à la publication de ce rapport. On peut s’attendre tout de même à la mise en place de mesure pour pallier ces difficultés bien que la situation soit généralisée au niveau européen.

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