Paul Newman : portrait d'un gentleman

Ci-gît Paul Newman. Sa carrière d'acteur prit fin lorsque ses yeux bleus devinrent bruns ». Voilà les mots qui figurent sur son épitaphe, mots écrits par lui-même. Dandy, gentleman... je ne sais que dire de lui mis à part que c'est surement à cause de lui (et aussi celle de James Dean, Truffaut et Godard) que les hommes du passé surgissent dans mon imaginaire avec la seule pensée « C'était mieux avant ! Les hommes aussi élégants sont rares aujourd'hui». Tout cela en ressassant les nombreuses rétrospectives réalisées en leur honneur. Alors oui, je l'avoue, j'ai versé une larme ce 26 septembre 2013 en entendant qu'en ce jour, cela faisait 5 ans que ce monstre du cinéma Hollywoodien nous avaient quittés.

Une personne des plus sensuelle devant la caméra, il était l'une des figures les plus extravagantes et talentueuses dans l'histoire du cinéma. On pourrait ainsi citer de nombreux films à son actif mais certains plus que d'autres retiennent directement l'attention du spectateur comme La Couleur de l'argent, L'Arnaque, La Tour infernale sans parler de Butch Cassidy et le Kid qui a été élu dernièrement « Meilleur film de tout les temps » par le très influent magazine américain Watch and Listen.

Tout au long de sa vie, l'homme a le choix en ce qui concerne ses icônes cinématographiques. Il y a les fans de Delon, de Belmondo, de Cary Grant, de Steve McQueen et il y a ceux de Paul Newman. Peut-être que cette dernière catégorie me convient le mieux, j'hésite encore. L'anti-Brando, loser magnifique avec cette démarche incroyable et sa manière bien à lui d'ouvrir les cannettes de bière ou plutôt la figure parfaite de l'héroïsme, mystérieux comme il se doit et l'un des sept mercenaires. Peu importe mon choix, ces deux là avaient une belle et forte amitié !

Les années passent mais pourtant son oeuvre ne prend aucune ride. La marque des grands hommes surement... Revoir Newman, dans ses films ou en feuilletant quelques vieilles images, c'est avant tout revoir un style, une présence, un look qui a marqué les esprits de toute une génération et de toutes les personnes qui ont eu la chance de le connaître et de le côtoyer. Il était et il reste ainsi une source d'inspiration pour de nombreux acteurs et réalisateurs.

Plus qu'un simple acteur, Paul Newman était aussi un homme fortement engagé comme le démontre son implication dans de nombreuses actions caritatives. Créateur d'une marque de produits alimentaires dont les bénéfices sont versés à des organismes de charité pour les enfants, aide financière à des centres pour personnes abusant de l'alcool et des drogues, il a joué un rôle primordial dans la lutte contre la drogue en créant avec sa femme, la Fondation Scott Newman pour ne jamais oublier l'overdose qui a emporté son fils.

Voyant ou simple homme avec un temps d'avance, il pris alors position en faveur des droits des homosexuels en déclarant : « Je soutiens les droits des gays. Et je les soutiens ouvertement. Depuis tout petit, je n'ai jamais pu comprendre les attaques envers la communauté gay. Les êtres humains ont tant de qualités. Quand j'ai fini de faire le tour de tout ce que j'admire vraiment chez une personne, ce qu'elle peut faire avec ses parties intimes arrive tellement bas dans la liste que ça devient insignifiant ».

Mais ce militant de plusieurs fronts, en plus d'être tombé amoureux de Joanne Woodward, avait un autre amour : le sport automobile. Autre point commun avec un Steve McQueen qui réalisait lui-même plusieurs cascades dans ses films, passion à l'origine du film Le Mans. Deux héros à leur manière, de nombreuses affinités et pourtant deux destins totalement différents. L'un est surement parti trop vite. Mais à l'heure actuelle, j'imagine parfaitement mes deux héros conduire à toute vitesse sur les circuits du paradis. Rappelons-le : « un lion ne meurt jamais, il dort ».