Vous avez participé en juillet dernier au festival Fuji Rock au Japon, enregistrant au passage un album là-bas. En l'espace de sept ans, le groupe a beaucoup évolué. Quels ont été les moments forts qui vous ont permis d'en arriver là?
Tout a commencé à Campo Polonio en Uruguay. Nous nous sommes rencontrés lors d'un festival. Nacho et Marcelo appartenaient au groupe Doris, Marcos et Tomás étaient membres du groupe Michael Mike et German, qui a intégré le groupe un peu après, était tromboniste de Dancing Mood. Le contact est bien passé. Nous partagions le même intérêt pour la musique. De retour à Buenos Aires, nous avons continué à nous produire et c'est ainsi que le groupe s'est peu à peu formé. Aujourd'hui, nous vivons de la musique et l'on pourrait dire que l'on s'est un peu embourgeoisé.
Mais le contact avec le public n'a pas changé et nos objectifs restent les mêmes : composer des chansons variées, auxquelles les gens peuvent s'identifier. Après avoir enregistré deux albums (Fuerte y caliente en 2008 et Espiritu salvaje en 2010), on projette d'en sortir un troisième à la fin de l'année, avec de nouvelles chansons composées sur la même longueur d'ondes que les précédentes. On essaie en effet de développer notre propre style musical, avec des sonorités empruntées au rock, à la cumbia, au folk ou au tango par exemple, mais qui une fois mélangées donnent un ensemble original. Bien sûr, les expériences individuelles récoltées avant de former le groupe et les voyages que l'on a pu faire jusqu'à présent influencent la manière de jouer.
Cet été vous avez effectué une tournée en Europe pour la quatrième année consécutive. Le contact avec le public doit être différent de celui rencontré au Japon ou en Argentine. Ces expériences vous donnent-elles envie de continuer?
Le contact avec le public européen se passe bien en général. Les gens commencent à nous connaitre et la différence de langue et de culture ne se fait pas tellement ressentir car c'est avant tout la musique qui fait naître l'intérêt des spectateurs. La première fois que l'on est allés en Europe, nous avons enregistré un album en Espagne que nous avons ensuite vendu dans la rue. Cela nous a permis de financer la tournée et de nous produire dans des concerts en Espagne, puis en France, en Belgique, en Allemagne, au Maroc et en Italie. On voyageait en camionnette et on choisissait les lieux des concerts en fonction des personnes que l'on connaissait sur place et des opportunités qui s'offraient. Le contact avec le continent européen est donc progressif, très différent du Japon où tout était déjà organisé dans le cadre du festival. Toutefois nos visites sont régulières, puisqu'on vient environ une fois par an. On peut donc déjà annoncer que l'on reviendra en France l'année prochaine, avec de nouvelles chansons.
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