Bien que la liste des candidats doive être tenue secrète, quelques noms ressortent bien évidemment. Parmi eux, en voici trois au dossier plutôt sérieux pour la récompense. Attention : liste non exhaustive, bien loin de là !
Ales Bialiatski, activiste pour les droits de l'Homme
Cet homme politique biélorusse dispose à ce jour d'une collection comptant grand nombre de prix (Lech Walesa, Homini Homo, ou encore Per Anger) à laquelle semble manquer le Nobel de la paix. Fondateur du Viasna Human Centre Right et vice-président de la Fédération internationale pour les droits de l'Homme, il a consacré sa vie à la défense des droits de l'Homme. À la chute de l'Union soviétique, il devient l'un des principaux opposants d'Alexandre Lukashenko, président biélorusse depuis 1994, dont la gouvernance est proche des anciennes pratiques en URSS.
Bialiatski fut également l'un des fondateurs du Front populaire biélorusse. C'est sans doute ce lien avec le parti centriste, opposé à la dictature communiste, qui est à l'origine de son emprisonnement de 2011 à juin dernier, officiellement dû à une évasion fiscale.
Malala Yousafzai, défenseuse de l'éducation pour les femmes
Pakistanaise âgée de seulement 17 ans, elle fut l'an dernier la plus jeune nominée pour le prix Nobel de la paix. Elle commence dès l'âge de onze ans à dénoncer via son blog les conditions des écolières dans son pays, en s'exposant à des risques de mort. Depuis une tentative d'assassinat à laquelle elle survit en 2012, elle devient une emblème de la lutte pour les droits des femmes, en particulier au droit à l'éducation. Elle critique violemment la vie sous l'occupation talibane.
Bien sûr, elle est loin d'être la seule à mener ce combat, mais elle s'affiche ouvertement comme opposante aux talibans dans les médias, au prix d'une menace constante pour elle et sa famille. On peut cependant être certains que cette courageuse jeune femme a un avenir très prometteur devant elle.
Julian Assange, combattant pour le droit à l'information
Informaticien australien, il est le fondateur du journal alternatif à but non lucratif en ligne Wikileaks. Il est un acteur majeur dans le développement actuel des réseaux informatiques. D'une part, il a mené des travaux de protection de la vie privée et de l'anonymat pour les utilisateurs d'Internet. D'autre part, il a utilisé à plusieurs reprises l'outil informatique pour diffuser des documents confidentiels, afin de lutter contre ce qu'il qualifie de « décalage » entre les agissements de l'État et l'information délivrée aux citoyens.
C'est dans cette perspective qu'il divulgue de nombreux documents du Pentagone sur les méthodes employées par l'armée américaine dans le Golfe. En 2010, alors qu'il a déjà diffusé des dizaines de milliers de documents, et qu'il annonce être sur le point d'en dévoiler d'autres, il est mystérieusement accusé de plusieurs agressions par la justice suédoise. Il trouve refuge politique à l'ambassade équatorienne à Londres, où il vit depuis 2012, continuant d'écrire et menacé d'être arrêté à la moindre sortie.
Bien évidemment, la liste de ceux qui méritent ce prix est très longue. À noter cependant la nomination du pape François, pour ses discours ouvrant à l’œcuménisme et ses tentatives d'accorder les valeurs catholiques avec les temps actuels.
Par ailleurs, il est tragique de remarquer que les trois candidats dont il est ici question sont tous menacés d'emprisonnement ou de mort. Il en va de même pour l'ex-membre de la NSA, Edward Snowden, lui aussi nominé. Actuellement réfugié en Russie pour se protéger du gouvernement américain, il avait critiqué ouvertement les méthodes de surveillance des services de renseignements aux États-unis en révélant des documents confidentiels sur les pratiques de la NSA. Espérons que recevoir le prix Nobel ou le simple fait d'appartenir à la liste des candidats leur permettra d'attirer un peu plus les regards du monde entier sur leur situation et celle des causes qu'ils défendent.