« Je déteste tout ce qui touche à la sensation. L’art ne doit pas être silencieux mais il doit être une attraction en soi, et ne pas se tourner bruyamment vers l’extérieur », aurait énoncé l'artiste lors d'une de ses interviews malheureusement trop rares. Il est vrai que l'Allemande originaire de Bad Oldesloe, ville du nord de l'Allemagne, parle très peu d'elle et encore moins de son oeuvre. Elle la laisse plutôt agir comme thème de discussion sur le monde. « Très critique mais jamais moralisatrice », selon Kasper König, professeur d'art. Après des études à la Kunstakademie de Düsseldorf dans les années 1970, elle assiste par la suite à la montée en puissance du milieu artistique et rencontre de nombreuses personnalités dont Joseph Beuys (artiste allemand aux thèmes multiples comme l'humanisme, l'écologie, la sociologie et surtout l'anthroposophie) ou encore son futur mari, Gerhard Richter.
A partir de 1982, Isa Genzken enchaîne quelques expositions dont la Dokumenta à Kassel qui est la plus importante exposition d'art contemporain au monde (elle a lieu tous les 5 ans et pendant 100 jours), mais l'année 2007 marquera définitivement son ultime percée puisqu'elle sera chargée de la réalisation du pavillon allemand à la Biennale de Venise. Enfin en 2009, le musée Ludwig à Cologne lui a dédié une exposition sous le titre « Sesam, öffne dich », c'est à dire Sésame, ouvre-toi.
A partir de 1982, Isa Genzken enchaîne quelques expositions dont la Dokumenta à Kassel qui est la plus importante exposition d'art contemporain au monde (elle a lieu tous les 5 ans et pendant 100 jours), mais l'année 2007 marquera définitivement son ultime percée puisqu'elle sera chargée de la réalisation du pavillon allemand à la Biennale de Venise. Enfin en 2009, le musée Ludwig à Cologne lui a dédié une exposition sous le titre « Sesam, öffne dich », c'est à dire Sésame, ouvre-toi.
Une artiste pop ?
S'il fallait automatiquement coller une étiquette sur la personne de chaque artiste, nous pourrions caractériser Isa Genzken d'artiste pop d'après le vocabulaire artistique habituellement en cours. Mais cela reste encore à voir. Elle s'approvisionne essentiellement en matériaux trouvés dans la rue et garde un oeil bien ouvert sur le monde dans lequel elle vit. Artiste « anticonformiste » aux diverses passions (sculpture, photographie, film, architecture, peinture, collage), son travail ignore avant toute chose les cloisons et est sans nette transition. Mais qui mieux que l'artiste elle-même pour donner un terme à ses travaux : l'artiste éclectique aurait ainsi déclaré que son oeuvre est une sorte de « cabinet magique de l'art ».
Enigmatique, inspirante, audacieuse, Isa Genzken est tout à la fois. Mais revenons à son présent, à ce monde qu'elle observe insatiablement et contre précisément lequel elle est en guerre. Et sa rétrospective au MoMA en est la preuve parfaite. Moments de malaise, violence, douleur, tout à l'extrême. Chez elle, pas de demi-mesure ni de sous entendu, encore moins de parabole. Des horreurs à ses yeux, des compromis inacceptables. Sa seule volonté est de heurter le spectateur, de frapper la où ça fait mal, et sans avertissement.
Le mal, n'importe quel être humain normalement constitué pourra le sentir lorsqu'il mettra les pieds dans le hall d'entrée de ce musée qui a attiré plus de 3 millions de visiteurs en 2010. Au pied de l'escalier qu'il faut monter pour atteindre les salles, ses salles, et juste avant d'y pénétrer, elle dresse ici et là des installations en forme de désastres virtuels. On y aperçoit des objets dans tous les sens, des bagages, des vêtements entassés les uns sur les autres. Salle d'attente d'un aéroport le jour d'un attentat aérien ou les restes d'un grand magasin après une gigantesque explosion ? Peu importe, nous ne le saurons pas. Seul le chaos parcourt l'assistance.
Enigmatique, inspirante, audacieuse, Isa Genzken est tout à la fois. Mais revenons à son présent, à ce monde qu'elle observe insatiablement et contre précisément lequel elle est en guerre. Et sa rétrospective au MoMA en est la preuve parfaite. Moments de malaise, violence, douleur, tout à l'extrême. Chez elle, pas de demi-mesure ni de sous entendu, encore moins de parabole. Des horreurs à ses yeux, des compromis inacceptables. Sa seule volonté est de heurter le spectateur, de frapper la où ça fait mal, et sans avertissement.
Le mal, n'importe quel être humain normalement constitué pourra le sentir lorsqu'il mettra les pieds dans le hall d'entrée de ce musée qui a attiré plus de 3 millions de visiteurs en 2010. Au pied de l'escalier qu'il faut monter pour atteindre les salles, ses salles, et juste avant d'y pénétrer, elle dresse ici et là des installations en forme de désastres virtuels. On y aperçoit des objets dans tous les sens, des bagages, des vêtements entassés les uns sur les autres. Salle d'attente d'un aéroport le jour d'un attentat aérien ou les restes d'un grand magasin après une gigantesque explosion ? Peu importe, nous ne le saurons pas. Seul le chaos parcourt l'assistance.
Un goût certain pour le grotesque et le tragicomique
Le penchant pour ces deux concepts est réellement présent chez l'artiste, elle aime la symbolique qu'est capable de retranscrire le burlesque. Elle réalise ses cauchemars dans l'espace réel et en 3 dimensions. Raison de plus de voir en elle une attirance toute particulière pour le cinéma et la vidéo.
L'exposition joue de plus avec la chronologie : dans la deuxième moitié des années 1970, basée sur une éducation dominée par le minimalisme et l'épuration, elle utilise des sculptures de bois laqués, longues, fines et pointues. Mais plus nous avançons et plus son art devient sombre, brutal, fait de béton en bloc granuleux et fendues, de plâtre, de métal plié et déchiré. On y voit des murs effondrés et de simples maisons réduites en poussières.
L'exposition joue de plus avec la chronologie : dans la deuxième moitié des années 1970, basée sur une éducation dominée par le minimalisme et l'épuration, elle utilise des sculptures de bois laqués, longues, fines et pointues. Mais plus nous avançons et plus son art devient sombre, brutal, fait de béton en bloc granuleux et fendues, de plâtre, de métal plié et déchiré. On y voit des murs effondrés et de simples maisons réduites en poussières.
Provocante ? Elle l'est aussi comme le démontre son Intérieur américain conçu en 2004. Une parodie extrême du rêve américain. En ce sens, elle a même proposé en 2008 de transformer Ground Zero en supermarché et boîte de nuit. Exagère t-elle ? En fait t-elle trop ? Finalement pas tant que ça, car pour s'en convaincre il suffirait d'aller marcher un instant en ville et se rendre compte que notre monde ressemble à une oeuvre de Genzken.