Medellin, autrefois considéré comme la capitale mondiale du meurtre, tente depuis une vingtaine d’années de redorer son image à travers le monde. Longtemps perçue comme ville corrompue, cartel de la drogue et de la violence, elle se reconstruit petit à petit, notamment depuis la chute du célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar, le 2 décembre 1993. À cette époque, la population pauvre de la ville était abandonnée par les classes dirigeantes. Aucun aménagement social et urbain ne voyait le jour, les conditions de vie des quartiers défavorisés étaient misérables.
La violence faisait partie du quotidien et aucune promesse de changement n’était faite pour redonner un peu d’espoir aux habitants. Les Colombiens adulaient naturellement les individus qui montraient un intérêt direct à leurs situations. Pablo Escobar, roi de la relation publique, se fit une réputation de sauveur auprès de la classe populaire. Sorte de narco trafiquant au grand cœur, notamment lors de son opération « Medellin sans taudis » en 1982 qui a permis la construction de 500 maisons pour une partie de la classe défavorisée. Idolâtré par les jeunes, respectés par les plus anciens, il a aidé les plus pauvres grâce à l’investissement de l’argent « sale ».
Aujourd'hui, ce temps-là est révolu, le taux de criminalité a très fortement diminué et l'État semble avoir pris de nouvelles considérations en valorisant la cohésion sociale de la population. C'est à travers des projets urbains, réalisés avec l'investissement public que la municipalité mène le combat contre la violence et la criminalité.
La violence faisait partie du quotidien et aucune promesse de changement n’était faite pour redonner un peu d’espoir aux habitants. Les Colombiens adulaient naturellement les individus qui montraient un intérêt direct à leurs situations. Pablo Escobar, roi de la relation publique, se fit une réputation de sauveur auprès de la classe populaire. Sorte de narco trafiquant au grand cœur, notamment lors de son opération « Medellin sans taudis » en 1982 qui a permis la construction de 500 maisons pour une partie de la classe défavorisée. Idolâtré par les jeunes, respectés par les plus anciens, il a aidé les plus pauvres grâce à l’investissement de l’argent « sale ».
Aujourd'hui, ce temps-là est révolu, le taux de criminalité a très fortement diminué et l'État semble avoir pris de nouvelles considérations en valorisant la cohésion sociale de la population. C'est à travers des projets urbains, réalisés avec l'investissement public que la municipalité mène le combat contre la violence et la criminalité.
Une ère nouvelle
Depuis la mort de Pablo Escobar, un changement radical s'est enclenché. Le président actuel Alvaro Uribe a pris des mesures pour renvoyer les militaires à la vie civile. Le maire de Medellin, Sergio Fajardo, élu à en 2003, a totalement changé les priorités de la ville, allouant un budget important et une attention particulière pour l’investissement public, et l'aménagement social.
Entre 2003 et 2007, Medellin, deuxième ville du pays, s'est construit sur un modèle de ville nouvelle avec des résultats concrets. Elle aspire à devenir une ville moderne, avec la construction de grands équipements. Une ville pour la rencontre citadine, avec de nouveaux espaces publics de qualités pour tous. Au travers de ses politiques urbaines, la capitale du département d'Antioquia a initié le chemin de la paix et de l'équité, en élaborant des projets intégrant les zones les plus pauvres et les plus violentes. Là où les œuvres, l'architecture et l'urbanisme engendrent des changements sociaux et culturels profonds dans les communautés.
Le programme de « reconstruction de la ville » s’appuie sur trois grandes orientations : les indicateurs de développement humain et de qualité de vie doivent orienter l'investissement public. L'espace public, dans le cadre de la culture et de l'éducation, constitue le nouveaux lieux à développer pour permettre la rencontre et la cohabitation ; le système de transport métropolitain doit être complètement révolutionné pour que la mobilité soit une chance pour la ville.
Entre 2003 et 2007, Medellin, deuxième ville du pays, s'est construit sur un modèle de ville nouvelle avec des résultats concrets. Elle aspire à devenir une ville moderne, avec la construction de grands équipements. Une ville pour la rencontre citadine, avec de nouveaux espaces publics de qualités pour tous. Au travers de ses politiques urbaines, la capitale du département d'Antioquia a initié le chemin de la paix et de l'équité, en élaborant des projets intégrant les zones les plus pauvres et les plus violentes. Là où les œuvres, l'architecture et l'urbanisme engendrent des changements sociaux et culturels profonds dans les communautés.
Le programme de « reconstruction de la ville » s’appuie sur trois grandes orientations : les indicateurs de développement humain et de qualité de vie doivent orienter l'investissement public. L'espace public, dans le cadre de la culture et de l'éducation, constitue le nouveaux lieux à développer pour permettre la rencontre et la cohabitation ; le système de transport métropolitain doit être complètement révolutionné pour que la mobilité soit une chance pour la ville.
Suite à l’élection de Sergio Fajardo, plusieurs projets sociaux et culturels se sont multipliés. De 2003 à 2007, soit la durée de son mandat, de nombreux espaces ont été créés pour permettre un meilleur lien social au sein de la ville. Le nouveau plan social passe par la rénovation d’écoles, de bibliothèques, de routes, mais aussi dans le logement et l’intégration sociale. Plusieurs actions visant à éduquer le peuple, le rendre plus serein jour après jour pour pouvoir penser à un futur convenable.
Durant cette période, le développement du transport urbain s’est également accéléré. Les investissements ont notamment permis la construction du très surprenant metrocable. Une nouvelle infrastructure qui permet, tout comme l’escalier mécanique, une meilleure mobilité pour les habitants des quartiers les moins sécurisés. Limitant le risque et les rencontres malencontreuses durant les 40 minutes de marche nécessaire pour gravir à pied les hauteurs de la ville où se trouvent les quartiers les plus déshéritées.
Durant cette période, le développement du transport urbain s’est également accéléré. Les investissements ont notamment permis la construction du très surprenant metrocable. Une nouvelle infrastructure qui permet, tout comme l’escalier mécanique, une meilleure mobilité pour les habitants des quartiers les moins sécurisés. Limitant le risque et les rencontres malencontreuses durant les 40 minutes de marche nécessaire pour gravir à pied les hauteurs de la ville où se trouvent les quartiers les plus déshéritées.
L'ESCALIER MECANIQUE DE LA COMUNA 13
La Comuna Trece est un bidonville somme toute classique en Amérique latine. Situé sur une colline, avec des routes quasi-inaccessibles aux transports publics, le quartier a pendant des années été un endroit très sensible. Où la classe populaire, n’ayant pas les moyens de résider en centre-ville, s’y rassemblait. Il a également été pendant longtemps le fief des FARC (Force Armées Révolutionnaires de Colombie) qui furent délogés en 2002 par une opération militaire armée.
Contraint de grimper en haut du barrio à travers de petits chemins sombres et dangereux, les habitants étaient ainsi sujets à de nombreux rackets, viols et agressions. Dans la lignée de Sergio Fajardo, c’est Alonso Salazar, maire de 2008 à 2011 qui prend l’initiative de mener à bien le projet de l’escalator mécanique, afin d’améliorer les conditions de vie de ses habitants. Les travaux ont commencé en décembre 2009, et ont été entièrement fini le 6 mai 2012.
Ce sont désormais plusieurs escalators mécaniques qui s’offrent aux habitants du quartier Las independencias de la Comuna 13, pour rejoindre leurs domiciles. Il est divisé en six sections et d’’une longueur totale de 1 260 mètres. La couverture y a été ajoutée pour contrer le mauvais temps. 12 000 personnes des 19 barrios de la Comuna 13 bénéficient de ce service gratuit. C’est 1 483 personnes en moyenne par jour, et 266 949 personnes en 6 mois qui en ont fait l'utilisation. Autour de l’escalier de nombreux graffitis sont réalisés par les jeunes du quartier qui participent à la reconstruction de leur chez-soi.
Contraint de grimper en haut du barrio à travers de petits chemins sombres et dangereux, les habitants étaient ainsi sujets à de nombreux rackets, viols et agressions. Dans la lignée de Sergio Fajardo, c’est Alonso Salazar, maire de 2008 à 2011 qui prend l’initiative de mener à bien le projet de l’escalator mécanique, afin d’améliorer les conditions de vie de ses habitants. Les travaux ont commencé en décembre 2009, et ont été entièrement fini le 6 mai 2012.
Ce sont désormais plusieurs escalators mécaniques qui s’offrent aux habitants du quartier Las independencias de la Comuna 13, pour rejoindre leurs domiciles. Il est divisé en six sections et d’’une longueur totale de 1 260 mètres. La couverture y a été ajoutée pour contrer le mauvais temps. 12 000 personnes des 19 barrios de la Comuna 13 bénéficient de ce service gratuit. C’est 1 483 personnes en moyenne par jour, et 266 949 personnes en 6 mois qui en ont fait l'utilisation. Autour de l’escalier de nombreux graffitis sont réalisés par les jeunes du quartier qui participent à la reconstruction de leur chez-soi.
Pour Carlos Alberto Molina Gomez, gérant du projet Terminales Medellin, « C’est un défi intéressant et important, car nous travaillons tous sur le thème de la mobilité, avec un système nouveau qui n’existe dans aucun autre endroit dans le monde, encore moins dans une zone marginale, avec de nombreux problèmes sociaux.»
L’escalator mécanique, construit par la société Desarollo Urbano (EDU), est innovant car il utilise un espace ouvert pour connecter les différentes parties basses et hautes du quartier Las Independencias. La traversée de ce quartier peut ainsi être effectué en 6 minutes seulement, contre 40 minutes avant les travaux. Les habitants se disent satisfaits de cette installation qui facilite leur quotidien, avec une meilleure mobilité.
L’escalator mécanique, construit par la société Desarollo Urbano (EDU), est innovant car il utilise un espace ouvert pour connecter les différentes parties basses et hautes du quartier Las Independencias. La traversée de ce quartier peut ainsi être effectué en 6 minutes seulement, contre 40 minutes avant les travaux. Les habitants se disent satisfaits de cette installation qui facilite leur quotidien, avec une meilleure mobilité.
Un modèle de réussite
Une initiative judicieuse de la ville, qui favorise l’urbanisme social par le financement public. C’est un investissement durable, contre le taux de criminalité, et qui renforce la sécurité des habitants, toutes proportions gardées. Bien que ce projet bénéficie à une communauté, il aborde la croissance de la ville. Carlos Alberto Molina Gomez se félicite : « Aujourd’hui, orgueilleusement Medellin est dans les trois villes les plus innovatrices du monde et cela découle en grande partie des escaliers mécaniques, et des bibliothèques qui ont été construites dans les zones populaires ».
Grâce à ce changement important à l’intérieur du bidonville, on observe un plus grand rapprochement entre les habitants du secteur, c’est un point de référence et de développement. Le taux de criminalité a diminué dans ces zones populaires, c'est un pari réussi pour les investigateurs du projet. Selon Alonso Salazar, les autorités publiques de la ville de Rio de Janeiro seraient venues rendre visite à ces installations qui pourraient fonctionner dans les favelas au Brésil, car disposées de façon similaire.
Grâce à ce changement important à l’intérieur du bidonville, on observe un plus grand rapprochement entre les habitants du secteur, c’est un point de référence et de développement. Le taux de criminalité a diminué dans ces zones populaires, c'est un pari réussi pour les investigateurs du projet. Selon Alonso Salazar, les autorités publiques de la ville de Rio de Janeiro seraient venues rendre visite à ces installations qui pourraient fonctionner dans les favelas au Brésil, car disposées de façon similaire.