Liga : Zico, « Pipi », les nouvelles jeunes recrues du football

1 Novembre 2013



Déjà vu comme le nouveau Neymar, Zico Jr Marecaldi, 9 ans, a signé en début de saison au FC Barcelone, le prestigieux club de Liga. Début octobre, un autre jeune prodige, prénommé « Pipi » a été recruté par le Real Madrid. Enquête sur une méthode de recrutement très controversée.


Zico Jr Marecaldi | Crédits Photo -- LaPresse
Zico Jr Marecaldi | Crédits Photo -- LaPresse
Ils sont de plus en plus jeunes et nombreux à intégrer le marché du football transnational. Ces nouveaux prodiges, généralement âgés de moins de 12 ans, signent dans les meilleurs clubs du monde dans l'espoir de pouvoir un jour jouer avec leurs idoles. Rien n'est pourtant garanti, car même si aux vues de leurs capacités sur le terrain, ils possèdent toutes les qualités pour être l'une des futures pépites du ballon rond, ces « joueurs » ne restent que de simples enfants.

Les deux grands clubs de Liga, le Real Madrid et le FC Barcelone comptent, depuis peu, dans leurs rangs de nouveaux jeunes joueurs, tous âgés de moins de 10 ans. Les madrilènes avaient déjà signé en 2011 avec Leonel Angel Coira, un argentin de 7 ans. Cette saison, c'est au tour d'un jeune prodige nippon de 9 ans de rejoindre la Fabrica : Takuhiro Nakai, surnommé « Pipi ». Les catalans ne sont pas en reste avec le transfert du jeune suédois Zico Jr Marecaldi. A 9 ans, il nourrit l’espoir de devenir le nouveau Lionel Messi, qui avait lui-même intégré le Barca à l'âge de 13 ans.

Pourquoi recruter si tôt ?

Ces clubs possèdent en général des budgets colossaux consacrés au marché des transferts. Un tel budget leur permettrait de n'acheter que des joueurs déjà formés et prêts à jouer. Alors pourquoi et surtout comment ces enfants sont ils repérés et signent-ils pour des clubs aussi renommés ? Les fabriques à champions du ballon rond procèdent selon la méthode du « scouting », c'est-à-dire détecter des futures stars du football le plus tôt possible, à l'échelle internationale. Les dirigeants du think thank Sport et Citoyenneté expliquent que cette pratique permet au club, une fois la jeune recrue dans ses rangs « d'imposer un style et une qualité de jeu, une image et une marque forte qui peuvent donner envie au joueur de passer toute sa carrière ou une grande partie dans son club formateur ».

Mais, ces jeunes enfants ne sont pas les seuls concernés par ces transferts. À cet âge, les clubs se doivent de prendre en compte les familles des joueurs. Et pour cela, ils utilisent des méthodes que condamne le think tank Sport et Citoyenneté, avec notamment la « rémunération de ces « enfants travailleurs », l'exode ou l'emploi (parfois fictif) des parents... ». Le transfert d'un jeune joueur a donc des dimensions à la fois économique et sociale, et le club recruteur se doit d'apporter un cadre afin de permettre à l'enfant de se développer tant sur un plan sportif que sur un plan purement humain.

Une enfance volée ou une opportunité en or ?

Un transfert de cette importance représente pour le jeune joueur des entrainements et des préparations physiques intensives et, bien entendu une vie rythmée par le football à haut niveau. Une enfance hors norme, mais privée d’école et de sortie entre amis. D'après une étude, sponsorisée par l'Institut de la Jeunesse et des Sports de l'Université de l'Etat du Michigan, 70 à 80% des athlètes qui se consacrent aussi tôt au sport abandonnent généralement autour de l'âge de 15 ans. La principale raison invoquée : trop de pression. Il semble que l’accent soit mis sur les performances des joueurs en oubliant le sacrifice de leur jeunesse.

Il est indéniable que signer dans un grand club de Liga tel que le Real Madrid ou le FC Barcelone aussi tôt dans sa carrière reste sans conteste une incroyable opportunité. Mais, le club recruteur se doit d'entourer le joueur d'un cadre adapté compte tenu de sa vulnérabilité due à son jeune âge. Cette structure doit aussi laisser le choix au jeune d'un possible changement de carrière et d'orientation. La routine sportive quotidienne se doit d'être adaptée aux capacités physiques du jeune afin d'éviter au mieux les blessures liées au football de haut niveau.

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Maëva Touri
Etudiante à Sciences Po Bordeaux actuellement expatriée à Madrid. Je suis une passionnée de sports... En savoir plus sur cet auteur