
Tammam Salam (Photo HANIA MOURTADA)
Après des mois de blocage institutionnel, l'impossible réforme du système électoral a finalement eu raison du gouvernement libanais. Le 22 mars, le premier ministre Najib Mikati a démissionné, faisant ainsi tomber le gouvernement dirigé par le Hezbollah et ses alliés. Le choix de Tammam Salam, figure politique d’avant-guerre, pour le remplacer sonne comme un symbole d’unité en période de crise politique.
L'impossible réforme
La chute du gouvernement libanais s'explique par l'instabilité politique, provoquée par la réforme de la loi électorale. Depuis des mois, la loi électorale dite de 1960 est rejetée par tous les bords politiques. En l’absence d’accord sur une nouvelle loi, la majorité et l'opposition ont amendé la loi et permis le gel des candidatures. Pour l'heure, les deux blocs s’opposent sur le scrutin à adopter. La majorité se prononce en faveur d’un système proportionnel, et l’opposition gagnerait à conserver le système majoritaire actuel. Cette division de plus en plus marquée se double d’un clivage entre partis chrétiens, favorables à la loi « du rassemblement orthodoxe » où chaque communauté religieuse vote pour ses propres représentants, et partis sunnites et druzes, qui y voient une menace pour leur propre pouvoir ainsi que pour l’unité du pays.
Depuis quelques mois déjà, les activités du gouvernement sont largement ralenties par la paralysie du pouvoir législatif. La démission du premier ministre Najib Mikati est apparue comme une chance pour tous les partis de remettre en marche la machine politique libanaise, et de tenir des élections à la date prévue, le 16 juin. La perspective d’élections retardées en l’absence de nouvelle loi agite le spectre de la guerre civile de 1976 à 1992, provoquée par l'auto-renouvellement du parlement. Dans ce tumulte politique, une figure émerge comme celle de la modération et du consensus : Tammam Salam.
Depuis quelques mois déjà, les activités du gouvernement sont largement ralenties par la paralysie du pouvoir législatif. La démission du premier ministre Najib Mikati est apparue comme une chance pour tous les partis de remettre en marche la machine politique libanaise, et de tenir des élections à la date prévue, le 16 juin. La perspective d’élections retardées en l’absence de nouvelle loi agite le spectre de la guerre civile de 1976 à 1992, provoquée par l'auto-renouvellement du parlement. Dans ce tumulte politique, une figure émerge comme celle de la modération et du consensus : Tammam Salam.
Tammam Salam, l'incarnation du Liban d'avant-guerre
Salam n’est pas un nouveau venu sur la scène politique. A 67 ans, il est l’héritier d’une histoire familiale et politique qui, pour beaucoup, représente le Liban glorieux d’avant-guerre. Son grand-père était un haut dignitaire ottoman, son père, Saëb Salam, un des acteurs du Liban indépendant entre 1946 et 1973, et sa tante, Anbara Salam, une pionnière du mouvement féministe libanais.
Comme son père Saëb, Tammam Salam a été éloigné de la vie politique par la guerre et par l’occupation syrienne jusqu’en 2005. Son retour signe la renaissance du projet du Liban indépendant : un pays modéré et une terre de cohabitation pour différentes communautés religieuses. Il veut couper court aux querelles de clocher et n’être « conciliant avec personne ». Il incarne le calme, l’assurance, et la fidélité à certains idéaux familiaux. Il affirme vouloir une plus grande représentation de la femme dans son gouvernement – par contraste avec le gouvernement précédent où aucune femme n’occupait de poste ministériel. Autour de Tammam Salam, flotte une certaine nostalgie du Liban d’avant-guerre.
Comme son père Saëb, Tammam Salam a été éloigné de la vie politique par la guerre et par l’occupation syrienne jusqu’en 2005. Son retour signe la renaissance du projet du Liban indépendant : un pays modéré et une terre de cohabitation pour différentes communautés religieuses. Il veut couper court aux querelles de clocher et n’être « conciliant avec personne ». Il incarne le calme, l’assurance, et la fidélité à certains idéaux familiaux. Il affirme vouloir une plus grande représentation de la femme dans son gouvernement – par contraste avec le gouvernement précédent où aucune femme n’occupait de poste ministériel. Autour de Tammam Salam, flotte une certaine nostalgie du Liban d’avant-guerre.
S’il dispose d’un capital sympathie élevé auprès de la population, son image positive n’occulte ni le fait que son entrée en politique marque un retour en force de l’influence saoudienne au Liban, ni la difficulté qu’il a à constituer un gouvernement dépassant les clivages politiques. La sortie de la crise politique n’est pas encore en vue.
Pour en savoir plus sur la réforme de la loi électorale au Liban, retrouvez l'article du Journal International