Durant la campagne présidentielle de 2012 pour sa réélection, Barack Obama, tout comme son adversaire républicain Mitt Romney, n’avait pas inscrit l’Union européenne dans son programme en matière de politique étrangère. Son regard était principalement tourné vers l’Asie-Pacifique, devenu un partenaire économique et diplomatique majeur.
Mais l’actualité récente l’a obligé à regarder de l’autre côté de l’Atlantique, et ce avec plus d’attention qu’il ne l’avait fait depuis sa prise de fonction en janvier 2009. Le 44e président des Etats-Unis n’avait en effet pas caché l’ordre de ses priorités géographiques : « America first » et la zone d’Asie-Pacifique juste derrière. Il n’avait pas hésité à annuler sa présence au sommet annuel Etats-Unis/Union européenne à Madrid en 2010, a préféré la négociation avec la Chine et l’Inde lors du sommet de Copenhague sur le changement climatique, et son absence à la célébration des vingt ans de la chute du mur de Berlin n’était pas passé inaperçu.
Un retour obligatoire ?
Crédit Georges Gobet/AFP
Puis il y a eu les événements en Ukraine, et la question de la Crimée. L’Union européenne et les Etats-Unis ont alors condamné d’une seule voix le rattachement de la province à la Fédération de Russie de Vladimir Poutine. Barack Obama s’est alors rendu à Bruxelles le 26 mars dernier pour le sommet Europe/Etats-Unis, avec cette crise ukrainienne comme un des sujets principaux. Visite très remarquée, puisque c’est sa première au sein des institutions européennes en cinq ans de présidence. Il a tenu à souligner l’importance des relations diplomatiques entre « des alliés inséparables », et son attachement à l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord (OTAN). Il a d’ailleurs profité de ce déplacement à Bruxelles pour faire part de son inquiétude face à la baisse des dépenses militaires de certains membres, appelant ainsi les Européens à prendre leurs responsabilités.
Outre le dossier ukrainien, les relations transatlantiques sont aussi marquées par le Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement, accord de libre-échange visant à faciliter l’achat et la vente de biens et services des deux côtés de l’Atlantique. Devant la presse, Barack Obama a défendu cet accord en promettant avec celui-ci le renforcement des normes de protection des consommateurs et de l’environnement en vigueur. Cet accord transatlantique devrait s’achever d’ici 2015, comme le prévoit une résolution du Parlement européen voté le 22 avril 2004.
Même si certains dirigeants Européens sont réticents à l’idée de sanctions à l’encontre de la Russie, et se montrent méfiants après les révélations concernant leur mise sur écoute par la NSA, la grande majorité sont satisfaits de revoir la première puissance mondiale ne plus délaisser les affaires européennes. Reste à savoir si cet intérêt s’inscrira dans la durée.