Le "réflexe Google" rendrait-il bête ?

Clotilde Lerévérend
20 Janvier 2013



Tout le monde a plus d'une fois vécu cette situation où, plutôt que de se creuser longtemps la tête, on utilise la simplicité du cher Google : « Quelle est cette date déjà ? Mmmh je vais regarder sur Google. ». Google et Wikipédia tendent à être nos disques durs externes, raccordés à notre cerveau par les nouvelles technologies.


Le "réflexe Google" rendrait-il bête ?

Les scientifiques se sont penchés sur l'influence des moteurs de recherche sur notre mémoire. Le magazine Science a récemment révélée l’étude de Betsy Sparrow de l’université de Columbia qui met le fait que l’internaute fait moins d’efforts de mémorisation quand il sait qu’il pourra retrouver l’information par la suite. Cette étude démontre également que quand un internaute ne trouve pas une réponse par ses propres moyens, il se tourne systématiquement vers un moteur de recherche.  C’est le « réflexe Google ». On peut se demander si l’utilisation de ces outils altère notre capacité de mémorisation.


Toutes les études convergent vers l’idée qu’on retient plus facilement ce qui nous intéresse – les noms et l'histoire de nos personnages préférés plutôt que les dates et les noms des arrêts de droit administratif. C'est l’impact émotionnel que provoque une information qui permet de la retenir – ou pas. La mémorisation de données est donc une affaire de motivation. Si l'information est finalement peu importante à nos yeux et qu'on sait pouvoir la retrouver facilement on ne la retiendra pas.


C'est la raison pour laquelle on pourrait penser que Google nous « débilise ». Mais au-delà d'un problème de mémorisation que pourrait poser le fameux moteur de recherche, Internet pourrait même tendre à diminuer notre capacité de concentration. Lire un livre, un magazine, voire un article un peu trop long devient fastidieux, on perd rapidement le fil, on cherche quelque chose d'autre à faire, bref on papillonne. Habitués à l'instantané, au prémâché, on en oublierait presque la joie de la concentration, celle par exemple d'être happé par un livre passionnant.


A force de délaisser les articles et les œuvres longues mais fournis et documentés, ne risque-t-on pas de perdre notre sens critique ?


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