Découvert en 1997 par Charles Moore de la fondation de recherche marine Algalita, ce continent de 3,4 millions de kilomètres carrés équivalant à six fois la taille de la France et pouvant atteindre jusqu’à 10 mètres de profondeur est le résultat de la pollution humaine. Il est composé de tonnes de plastique qui sont regroupées en cet endroit par les courants marins. On y trouve quelques gros déchets comme des bidons ou des sacs en plastique, mais il est principalement composé de microparticules de plastique. En effet, après une longue immersion dans l’eau, les déchets s’émiettent et se transforment en microparticules, très polluantes et très difficiles à récupérer. Pour dépolluer la zone, il faudrait filtrer les trois à quatre millions de kilomètres carrés de déchets qui composent le continent ! Autant dire que la tâche est impossible. Ces déchets empoisonnent les animaux marins et les oiseaux. Les mammifères marins amateurs de plancton confondent les microparticules en suspension dans l’eau avec leur nourriture et les ingurgitent. Ces particules de plastique avalées obstruent alors le système digestif de nombreux animaux et finissent par les tuer. L’équipe de Charles Moore a établi un bien triste record en décomptant 84 morceaux de plastique au cours de l’autopsie d’un poisson de 6,35 cm de long. Les oiseaux, en particulier les albatros, sont également très touchés par cette pollution. Ils repèrent les petits morceaux de plastique qui flottent à la surface et les prennent pour de la nourriture, qu'ils récupèrent ensuite pour nourrir leurs petits. Il n’est pas rare de trouver plusieurs dizaines de morceaux de plastique dans l’estomac de ces oiseaux. Comment endiguer le problème ? Filtrer l’océan semble être un défi insurmontable, mais c’est en amont que des actions sont possibles. Une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie) nous annonce qu'un français produit en moyenne 420 kg de déchets par an. Il est indispensable de réduire ces déchets, mais plus important encore de ne rien jeter dans la nature. Ce sont des petits gestes simples qui peuvent changer bien des choses.
