Le Kazakhstan va-t-il s'ouvrir aux touristes et aux investisseurs étrangers ? C'est la volonté affichée par le Président Noursoultan Nazarbaïev qui vise la suppression des visas pour dix pays, dont la France et l'Allemagne.
A l'occasion de la 17e assemblée plénière du conseil des investisseurs étrangers au Kazakhstan, le Président Noursultan Nazarbaïev a annoncé l'abolition unilatérale du régime de visas pour dix pays, dont la France et l'Allemagne. La liste inclut également les Etats Unis, les Pays Bas, le Royaume Uni, l'Italie, la Malaisie, les Emirats Arabes Unis, la Corée du Sud et le Japon. Cette mesure, qui concerne les principaux investisseurs dans le pays, vise à favoriser les contacts économiques. « La coopération internationale doit s'établir par des barrières sans visas » a commenté le Président, appelant les entreprises étrangères à participer à la privatisation prévue de plus de 700 entreprises kazakhstanaises. Cependant, les détails de cette abolition restent inconnus, notamment la durée de séjour accordée à ces dix pays.
Cette déclaration fait suite à la signature d'un accord sur l'abolition des visas entre le Kazakhstan et l'Argentine le 30 mai dernier. Après le Brésil et l'Équateur, c'est le troisième pays sud-américain qui bénéficie d'un tel traité. Le Ministre des affaires étrangères avait alors déclaré qu’il continuerait à travailler activement à l'établissement de régimes sans visas avec d'autres pays du monde.
Une idée qui reste à concrétiser
Le Kazakhstan cherche à améliorer le climat des affaires et faciliter les investissements étrangers. Ainsi, l’annonce de la fin des visas s'accompagne d'une série de mesures comme l'assouplissement du régime des permis de travail pour les étrangers et des quotas de main d'œuvre étrangère. Cela concerne en particulier l'industrie manufacturière, l'agro-industriel et l'exploration géologique. Dans ce dernier secteur, le Kazakhstan a connu un recul des investissements ces dernières années, et plusieurs compagnies occidentales se sont retirées de projets d'exploitation dans la mer Caspienne (et notamment du gisement de Kachagan).
Ce n'est pas la première annonce de ce type : en 2013 déjà, il a été prévu d'abolir les visas pour les pays de l'Union Européenne ou pour des pays de l'OSCE. Les commentaires faisaient alors lieu d'une volonté de stimuler le tourisme dans le pays (dans le cadre du nouveau concept de développement du tourisme à l'horizon 2020) ou d'ouverture en amont de l'exposition universelle d'Astana, en 2017. D'autres déclarations, comme celle d'un séjour sans visas de 15 jours pendant les mois d'étés pour les citoyens d'Etats de l'OSCE, sont restées sans suite.
Toutefois, les intérêts économiques en jeu et la volonté de courtiser les investisseurs semblent favorables à une mise en place effective de la mesure. Cela ferait du Kazakhstan le deuxième pays centre-asiatique accessible sans visa pour les citoyens français et allemands. Le Kirghizstan, cherchant à développer le tourisme, a mis en place un tel régime en juin 2012.
Article publié à l'origine sur Francekoul.com