Donald Trump, homme d'affaire et milliardaire étasunien issu de l'entreprise immobilière paternelle, est devenu mondialement célèbre et a acquis la notoriété qu'on lui connaît aujourd'hui. Également animateur TV, il est impliqué dans la politique de son pays et envisage actuellement de briguer la présidence des États-Unis.
Depuis quelques mois, ce personnage politique est vivement critiqué suite à ses propos tenus sur le Mexique et ses ressortissants. Après avoir annoncé que les Mexicains portaient atteinte à la bonne santé des États-Unis, le politicien a indiqué lors d'une conférence de presse, son désir de construire un mur entre les deux États.
Selon Jesús Armando Campos Flores, étudiant mexicain et professeur adjoint en relations internationales à l'Université Nationale Autonome du Mexique, « tout ceci n'est qu'une comédie pour faire parler de lui avant sa campagne. C'est idiot de se focaliser sur le Mexique alors que les États-Unis sont composés de minorités qui appartiennent au monde entier. »
Cette palissade serait, d'après Donald Trump, financée entièrement par le Mexique. Ce projet aurait été directement soutenu et approuvé par le syndicat de la patrouille à la frontière, selon les dires du politicien. Pour ce dernier, la construction de ce mur est un acte public puisque les migrants venant aux États-Unis ne seraient pas de « bons Mexicains » mais uniquement des personnes « à difficultés qui emmènent leurs problèmes aux États-Unis. »
Sans surprise, ces propos ont provoqué la colère des Mexicains. C'est aussi toute la communauté latino-américaine qui s'est mobilisée pour soutenir le Mexique. De nombreuses manifestations ont en effet eu lieu dans plusieurs pays d'Amérique centrale et du sud. Des pétitions ont également circulé pour inciter de grandes entreprises latino-américaines à rompre tout contact avec le milliardaire.
Certaines entreprises ont alors décidé de cesser toutes relations commerciales avec Donald Trump : c'est notamment le cas de la National Broadcasting Company, grand groupe de télévision et de radio.
La firme transnationale Macy's, chaîne de vente de vêtements en ligne, a elle aussi coupé tout lien avec le milliardaire après son discours de campagne. Au-delà des relations commerciales, une association nationale de joueurs de golf a interdit l'accès à ses terrains à Donald Trump.
Une fausse note pour Trump
Suite aux propos de Trump, la communauté latino-américaine s'est donc manifestée et parmi eux, des chanteurs célèbres se sont notamment mobilisés.
Le chanteur portoricain Romeo Santos a récemment donné un concert à Brooklyn, aux États-Unis. Sur scène, il a entonné une de ses récentes créations, Fuck Donald Trump . La chanson vise à critiquer le politicien. Romeo Santos chante, entre d'autres insultes, « tu as un problème avec les Mexicains mais ce sont eux qui construisent tes putains d’immeubles. »
Sur cette dernière phrase, Luis Liborio, Mexicain diplômé et professeur adjoint en relations internationales - à la Faculté de science politique et sociale de l'Université nationale autonome du Mexique - explique : « Il serait intéressant d'analyser la part de véracité des propos de Trump quand il se réfère à la migration et aux migrants pour comprendre à quel point il pourrait mener à bien sa politique. Tout en gardant à l'esprit qu'il continue, en tant qu'entrepreneur, à utiliser la force de travail venant d'Amérique latine. »
D'autres actions de la part des Latinos ont été menées, lors des concours de miss notamment, comme Miss États-Unis et Miss Monde, car Trump est en grande partie propriétaire de l'entreprise qui organise ce concours de beauté.
Miss Costa Rica a choisi de se retirer du concours de Miss Univers suite à « l'excès de colère » de Donald Trump et en réponse à la xénophobie de ce dernier envers la communauté latino.
L'actuelle Miss Univers d'origine colombienne, Paulina Vega, a également critiqué le célèbre milliardaire lors d'une attaque assez symbolique contre Trump, ce qui soude encore plus la communauté latino-américaine.
La nationalisme aux États-Unis gagnerait-il du terrain ?
Bien que tous ces soutiens émergent des populations latines, Donald Trump reçoit également l'appui d'une partie des Étasuniens. « Il ne faut pas négliger l'influence qu'il peut avoir » confie Jesús.
Ces ralliements pourraient bien traduire l'expansion d'un sentiment national dans le pays et une peur grandissante des étrangers. Jesús note gravement : « l'idée que les Mexicains vont envahir les États-Unis pour s'emparer du contrôle du pays existe, il faut la prendre très au sérieux. »
Luis appréhende également la montée du nationalisme et affirme que « Trump représente un groupe de population historiquement présent aux États-Unis. Celui qui "défend" les intérêts du pays à travers le racisme ».
« Il faut bien comprendre que les États-Unis sont un pays relativement ouvert quand tout va bien mais qui se ferme quand les conditions se dégradent », continue Luis. Il s'agit effectivement de garder le contexte mondial en tête.
« Il faut bien comprendre que les États-Unis sont un pays relativement ouvert quand tout va bien mais qui se ferme quand les conditions se dégradent », continue Luis. Il s'agit effectivement de garder le contexte mondial en tête.
Après les attentats terroristes de 2001 et la crise économique mondiale de 2008, de nombreux Étasuniens se sont progressivement refermés sur leur pays, guidés par un sentiment de peur, refusant toute venue de l'extérieur. Cette inquiétude-là, si elle grandit, peut alimenter le nationalisme et faire émerger sur la scène politique des hommes tels que Donal Trump.
Quel avenir politique pour Donald Trump ?
Le discours de Donald Trump fait débat et pousse la société internationale à prendre position sur la question, mais a-t-il vraiment un avenir politique ? Détient-il les outils nécessaires pour se hisser jusqu'aux élections présidentielles en tant que leader du parti républicain ? A priori, il semblerait que non.
Luis décrit en effet le discours de Trump : « ce n'est pas un discours qu'il peut soutenir dans la pratique. Il faudrait prendre en compte les statistiques, combien de migrants y a-t-il aux États-Unis et quels espaces occupent-ils ? Qu'apportent-ils à l'économie ? Combien ont-ils d'enfants et de quelle nationalité ? »
Cette dernière question pose en effet problème, puisque les enfants de migrants qui naissent aux États-Unis héritent automatiquement de la nationalité. Donald Trump a récemment souhaité l'abolition de ce bénéfice pour laisser place au « jus sanguinis », droit du sang, selon lequel seul un enfant d'un parent déjà étasunien serait doté de la nationalité.
Cependant, le discours de Donald Trump semble être très majoritairement centré sur la sécurité nationale, sa préoccupation majeure, au point qu'il ne détaillerait pas suffisamment les autres aspects de sa politique pourtant fondamentaux, notamment au niveau international. Luis relève notamment : « le cas de la Syrie est un problème qui ne va pas en s'améliorant, et il est insuffisant de dire qu'il faut ôter le pouvoir des mains de Bachar el Assad ! »
Pour revenir au cas de la sécurité nationale et des migrants aux États-Unis, Luis soulève un autre point important : « ses projets économiques ne sont pas clairs, il n'a toujours pas spécifié de quelle manière il comptait remplacer la main d’œuvre qu'apportent les migrants une fois que Trump les aura renvoyés. »
Cependant, le discours de Donald Trump semble être très majoritairement centré sur la sécurité nationale, sa préoccupation majeure, au point qu'il ne détaillerait pas suffisamment les autres aspects de sa politique pourtant fondamentaux, notamment au niveau international. Luis relève notamment : « le cas de la Syrie est un problème qui ne va pas en s'améliorant, et il est insuffisant de dire qu'il faut ôter le pouvoir des mains de Bachar el Assad ! »
Pour revenir au cas de la sécurité nationale et des migrants aux États-Unis, Luis soulève un autre point important : « ses projets économiques ne sont pas clairs, il n'a toujours pas spécifié de quelle manière il comptait remplacer la main d’œuvre qu'apportent les migrants une fois que Trump les aura renvoyés. »
Un atout ou un poids pour les républicains ?
Il semblerait qu'au sein des républicains, Donald Trump ne soit pas épaulé par une majorité convaincante. « La communauté latine dans sa totalité, est par contre bien opposée à lui », affirme Luis. Ces électeurs tournant le dos à Trump se rapprochent du coup des démocrates et notamment de Hillary Clinton, qui serait une candidate bien plus adaptée et légitime selon le peuple latino-américain.
« Le parti républicain est dans un carrefour », confie Luis avant de poursuivre : « le discours trop radical de Trump pourrait bien impliquer une défaite mais surtout une division au sein du parti républicain ». Le personnage de Donald Trump pourrait donc effectivement favoriser l’ascension des démocrates et « leur victoire presque assurée » selon Luis.
« Lors des débats réels et sérieux, Trump reste dans le fond ce qu'il est vraiment : un entrepreneur avec un discours fort et agressif mais dépourvu de fondements et de stratégies. Pour cela, je pense qu'il ne sera pas candidat pour les républicains » continue Luis.
Effectivement, il n'est pas dit que Trump puisse aller jusqu'à la présidentielle mais cette possibilité n'est pas à prendre à la légère, et il est important de considérer attentivement la question du nationalisme aux États-Unis.
Même si l’ascension de Trump ne continue pas, il laissera toutefois les thèmes de migration, nationalité et sécurité sur le devant de la scène politique. De ce fait, tout candidat à la présidentielle, qu'il soit républicain ou démocrate, est obligé de prendre des positions réelles et tangibles sur ces problématiques-là.
Malgré toutes les vagues faites autour de sa personne, Donald Trump ne s'est pour le moment pas laissé déstabiliser par les diverses accusations. Il a même reçu un soutien plus récent, celui de Sarah Palin, ex-gouverneure d'Alaska et de tendance conservatrice.
Cette dernière l'appuie en effet sur la scène internationale, et l'aide même à contrer les accusations de la presse. Le prétendant au poste de président des États-Unis lui a en retour montré toute son admiration et a mis en avant son talent.
« Son discours très agressif est appuyé par le secteur le plus conservateur du parti républicain, comme Sarah Palin mais aussi celui de groupes religieux ou anti-migrants » confirme Luis.
Donald Trump reste donc confiant dans ses arguments et en l'avenir de la politique qu'il veut mener. Il affirmait déjà le mois dernier : « je suis en tête des sondages, […], je pense que j'obtiendrai la nomination. »
« Le parti républicain est dans un carrefour », confie Luis avant de poursuivre : « le discours trop radical de Trump pourrait bien impliquer une défaite mais surtout une division au sein du parti républicain ». Le personnage de Donald Trump pourrait donc effectivement favoriser l’ascension des démocrates et « leur victoire presque assurée » selon Luis.
« Lors des débats réels et sérieux, Trump reste dans le fond ce qu'il est vraiment : un entrepreneur avec un discours fort et agressif mais dépourvu de fondements et de stratégies. Pour cela, je pense qu'il ne sera pas candidat pour les républicains » continue Luis.
Effectivement, il n'est pas dit que Trump puisse aller jusqu'à la présidentielle mais cette possibilité n'est pas à prendre à la légère, et il est important de considérer attentivement la question du nationalisme aux États-Unis.
Même si l’ascension de Trump ne continue pas, il laissera toutefois les thèmes de migration, nationalité et sécurité sur le devant de la scène politique. De ce fait, tout candidat à la présidentielle, qu'il soit républicain ou démocrate, est obligé de prendre des positions réelles et tangibles sur ces problématiques-là.
Malgré toutes les vagues faites autour de sa personne, Donald Trump ne s'est pour le moment pas laissé déstabiliser par les diverses accusations. Il a même reçu un soutien plus récent, celui de Sarah Palin, ex-gouverneure d'Alaska et de tendance conservatrice.
Cette dernière l'appuie en effet sur la scène internationale, et l'aide même à contrer les accusations de la presse. Le prétendant au poste de président des États-Unis lui a en retour montré toute son admiration et a mis en avant son talent.
« Son discours très agressif est appuyé par le secteur le plus conservateur du parti républicain, comme Sarah Palin mais aussi celui de groupes religieux ou anti-migrants » confirme Luis.
Donald Trump reste donc confiant dans ses arguments et en l'avenir de la politique qu'il veut mener. Il affirmait déjà le mois dernier : « je suis en tête des sondages, […], je pense que j'obtiendrai la nomination. »