Beppe Grillo , leader du Mouvement Cinq Étoiles en Italie
L’impuissance du gouvernement Berlusconi face à la crise a permis la montée en flèche de Mario Monti mais a également nourri les discours populistes et extrémistes. La politique de rigueur menée par le gouvernement Monti suite à la chute de Silvio Berlusconi a enfin été vivement critiquée par les partis extrêmistes, notamment la Ligue du Nord (Bossi-Maroni), la Révolution Civile (Ingroia, extrême gauche) et surtout le Mouvement des Cinq Etoiles de Beppe Grillo.
Beppe Grillo, fondateur du Mouvement Cinq Etoiles, a fait sensation ces derniers mois et surtout lors des élections législatives du 24 et 25 février dernier. Son mouvement apparait comme la troisième force du pays alors qu’il n’existait pas encore aux dernières élections. Ce mouvement a été porté par une véritable vague de mécontentement et une volonté de rupture avec un système politique considéré comme corrompu. Comment peut on expliquer que ce mouvement ait remporté 25% des voix lors des dernières élections ? Plus généralement, quelles explications donner à cette montée de l’extrémisme ?
Beppe Grillo, fondateur du Mouvement Cinq Etoiles, a fait sensation ces derniers mois et surtout lors des élections législatives du 24 et 25 février dernier. Son mouvement apparait comme la troisième force du pays alors qu’il n’existait pas encore aux dernières élections. Ce mouvement a été porté par une véritable vague de mécontentement et une volonté de rupture avec un système politique considéré comme corrompu. Comment peut on expliquer que ce mouvement ait remporté 25% des voix lors des dernières élections ? Plus généralement, quelles explications donner à cette montée de l’extrémisme ?
Un discours raciste et xénophobe pour la victoire
La Ligue du Nord de Maroni (le remplaçant d'Umberto Bossi qui a dû quitter la présidence suite à un scandale touchant sa famille) s’est alliée à Silvio Berlusconi pour les élections législatives de février 2013. L’ancien Cavaliere y a vu l'opportunité de remporter les régions du Nord de l’Italie où la Ligue est très implantée. La Ligue du Nord, bien que peu présente médiatiquement lors des élections, a su tirer profit de la crise. Lors de la présidence d’Umberto Bossi du parti, considéré encore actuellement comme le « Padre Padrone », le parti a misé sur un discours raciste et xénophobe.
L’objectif était également de critiquer les « brebis galeuses » qui empêchent l’Italie d’avancer sereinement : les régions du Sud considérées comme un frein à la croissance économique mais également les immigrés perçus comme des étrangers non désireux de s’intégrer et comme des obstacles coûtant cher au pays. En bref, l’immigration, l’Europe et la spéculation sont désignées responsables de la crise économique italienne. Ainsi, en cette période de crise, alors que la précarité a rarement été aussi forte, le discours de l’extrême droite relatif au repli économique et au contrôle poussé de l’immigration séduit toujours plus. Toutefois, la poussée de l’extrême droite peut elle perdurer ? Selon les sondages, les Italiens considèrent que la Ligue du Nord reste trop figée sur des discours racistes et peine à trouver de réelles solutions pour pallier les défaillances du pays.
L’objectif était également de critiquer les « brebis galeuses » qui empêchent l’Italie d’avancer sereinement : les régions du Sud considérées comme un frein à la croissance économique mais également les immigrés perçus comme des étrangers non désireux de s’intégrer et comme des obstacles coûtant cher au pays. En bref, l’immigration, l’Europe et la spéculation sont désignées responsables de la crise économique italienne. Ainsi, en cette période de crise, alors que la précarité a rarement été aussi forte, le discours de l’extrême droite relatif au repli économique et au contrôle poussé de l’immigration séduit toujours plus. Toutefois, la poussée de l’extrême droite peut elle perdurer ? Selon les sondages, les Italiens considèrent que la Ligue du Nord reste trop figée sur des discours racistes et peine à trouver de réelles solutions pour pallier les défaillances du pays.
Beppe Grillo, un ovni politique
Les Italiens se tournent de plus en plus vers des groupuscules néofascistes ralliant des jeunes, à travers un esprit de communauté et les introduisant dans le monde du militantisme. On retrouve Forza Nuova ou Azione Giovani. La diffusion d’idées néo-fascistes ne semble pas provoquer l’indignation mais au contraire est de plus en plus populaire, notamment chez les jeunes. Ces groupuscules semblent être un refuge pour des jeunes en perte de repères. L’essor de l’extrême droite en Italie s’explique dès lors par la dénonciation d’un bouc émissaire responsable de tous les maux (l’élite, les immigrés, les régions du Sud) et par un discours simpliste, rassurant.
Du côté de l’extrême gauche, la situation est diverse. Tout d’abord, depuis sa dissolution de 1991, le Parti communiste italien n’existe plus. Lors des élections de février 2013, les deux partis communistes se sont rassemblés sur une même liste : celle de la Révolution civile de Ingroia. Néanmoins, la tâche a été rude pour la Révolution civile qui n’a rassemblé que 4% des votes.
Comment situer sur l’échiquier politique le phénomène de Beppe Grillo ? Ancien humoriste, devenu l'une des forces politiques du pays, le « Grillon » fait parler de lui dans la Péninsule, et partout dans le monde. Celui-ci possède une personnalité singulière, prononce des discours mêlant provocations, humour et démonstrations rigoureuses. Le Coluche italien a su séduire à travers internet et notamment sur son blog participatif. Les jeunes ont été particulièrement sensibles à ses discours, se sentant oubliés lors de la campagne. Grillo a permis l’ouverture d’une nouvelle ère mêlant shows satiriques, débats sur son blog, mise en place des journées du « va te faire foutre ». Boycottant les plateaux télévisés, il a su faire valoir ses talents d’orateur en prononçant des discours sur des places publiques où des milliers d’Italiens venaient l’écouter. La révolution Grillo a donc porté ses fruits, 25% des électeurs italiens ayant voté pour il Movimento Cinque Stelle.
Mais pourquoi un tel succès ? Tout d’abord, parce qu’à travers son discours simpliste et à sa nouvelle forme de communication politique, il a plu aux « oubliés » : les jeunes rongés par la précarité et le chômage ont été touchés par ses discours et sa simplicité. Celui-ci a accusé l’élite, la technocratie d’être responsable de la précarité que subissaient les Italiens. De surcroît, le rejet des partis traditionnels par les Italiens a permis à B. Grillo d’accroitre ses voix. La peur de la perte de la souveraineté et la crise de la dette souveraine ont également été des éléments déclencheurs du vote contestataire en faveur de Grillo.
Celui-ci a su séduire les électeurs de droite désabusés et déçus par le gouvernement Monti pourtant favorable aux mesures libérales. On observe dans les résultats des élections que le parti de Beppe Grillo est le premier parti chez les chefs d’entreprise et professions libérales. Il a su donner des solutions claires pour la réduction des cotisations par exemple, ce qui n’a pas été le cas de Silvio Berlusconi. Par conséquent, même les électeurs traditionnellement de droite se sont tournés vers le comique.
Son succès est-il durable sur le long terme ? On observe des divergences au niveau interne. Les électeurs de gauche et de l’extrême gauche, qui ont voté pour Grillo, lui reprochent son autoritarisme et sa politique qu'ils jugent trop à droite. Quant aux grillini, les élus, ils ne suivent pas les consignes de vote de leur leader, les démissions se multiplient, ce qui conduit à une véritable comedia dell’arte, décrédibilisant le mouvement. Le mouvement n’a pas construit de véritable colonne vertébrale idéologique, des divergences paraissent donc inévitables.
Les élections municipales de mai 2013 ont marqué le coup d’arrêt de la poussée de Beppe Grillo. Le mouvement n’a pas su tirer profit comme lors des élections législatives de la désaffection des Italiens pour la politique : il subit une réelle perte de vitesse car aucun des candidats n’a participé au ballotage. Si les extrêmes peinent à s’implanter véritablement au niveau national, l’Italietta ébranlée par la crise, n’est pas épargnée par la montée du populisme et ses discours extrémistes.
Du côté de l’extrême gauche, la situation est diverse. Tout d’abord, depuis sa dissolution de 1991, le Parti communiste italien n’existe plus. Lors des élections de février 2013, les deux partis communistes se sont rassemblés sur une même liste : celle de la Révolution civile de Ingroia. Néanmoins, la tâche a été rude pour la Révolution civile qui n’a rassemblé que 4% des votes.
Comment situer sur l’échiquier politique le phénomène de Beppe Grillo ? Ancien humoriste, devenu l'une des forces politiques du pays, le « Grillon » fait parler de lui dans la Péninsule, et partout dans le monde. Celui-ci possède une personnalité singulière, prononce des discours mêlant provocations, humour et démonstrations rigoureuses. Le Coluche italien a su séduire à travers internet et notamment sur son blog participatif. Les jeunes ont été particulièrement sensibles à ses discours, se sentant oubliés lors de la campagne. Grillo a permis l’ouverture d’une nouvelle ère mêlant shows satiriques, débats sur son blog, mise en place des journées du « va te faire foutre ». Boycottant les plateaux télévisés, il a su faire valoir ses talents d’orateur en prononçant des discours sur des places publiques où des milliers d’Italiens venaient l’écouter. La révolution Grillo a donc porté ses fruits, 25% des électeurs italiens ayant voté pour il Movimento Cinque Stelle.
Mais pourquoi un tel succès ? Tout d’abord, parce qu’à travers son discours simpliste et à sa nouvelle forme de communication politique, il a plu aux « oubliés » : les jeunes rongés par la précarité et le chômage ont été touchés par ses discours et sa simplicité. Celui-ci a accusé l’élite, la technocratie d’être responsable de la précarité que subissaient les Italiens. De surcroît, le rejet des partis traditionnels par les Italiens a permis à B. Grillo d’accroitre ses voix. La peur de la perte de la souveraineté et la crise de la dette souveraine ont également été des éléments déclencheurs du vote contestataire en faveur de Grillo.
Celui-ci a su séduire les électeurs de droite désabusés et déçus par le gouvernement Monti pourtant favorable aux mesures libérales. On observe dans les résultats des élections que le parti de Beppe Grillo est le premier parti chez les chefs d’entreprise et professions libérales. Il a su donner des solutions claires pour la réduction des cotisations par exemple, ce qui n’a pas été le cas de Silvio Berlusconi. Par conséquent, même les électeurs traditionnellement de droite se sont tournés vers le comique.
Son succès est-il durable sur le long terme ? On observe des divergences au niveau interne. Les électeurs de gauche et de l’extrême gauche, qui ont voté pour Grillo, lui reprochent son autoritarisme et sa politique qu'ils jugent trop à droite. Quant aux grillini, les élus, ils ne suivent pas les consignes de vote de leur leader, les démissions se multiplient, ce qui conduit à une véritable comedia dell’arte, décrédibilisant le mouvement. Le mouvement n’a pas construit de véritable colonne vertébrale idéologique, des divergences paraissent donc inévitables.
Les élections municipales de mai 2013 ont marqué le coup d’arrêt de la poussée de Beppe Grillo. Le mouvement n’a pas su tirer profit comme lors des élections législatives de la désaffection des Italiens pour la politique : il subit une réelle perte de vitesse car aucun des candidats n’a participé au ballotage. Si les extrêmes peinent à s’implanter véritablement au niveau national, l’Italietta ébranlée par la crise, n’est pas épargnée par la montée du populisme et ses discours extrémistes.