L’étude a été réalisée par des chercheurs américains membres de la Harvard School of Public Health (Boston). Pour arriver à leurs conclusions, ils ont analysé les échantillons de sperme de 189 jeunes hommes (âgés de 18 à 22 ans). Ils ont également posé des questions précises sur leurs modes de vie (activité physique, alimentation, télévision). Le groupe de cobayes qui passait plus de 20 heures à regarder la télévision avait une concentration de spermatozoïdes 44 % inférieure au groupe qui passait le moins de temps devant la télé - et ceux qui s'activent physiquement pendant plus de 15 heures par semaine ont le bonheur d’avoir des spermatozoïdes 73 % plus nombreux que ceux chez qui l’activité physique ne dépasse pas les 5 heures par semaine.
Vers un déclin « significatif » de la concentration de spermatozoïdes ?
Cette étude fait écho à une autre analyse publiée mercredi 5 décembre dans la revue européenne Human Reproduction , qui elle aussi, a constaté que dans le caleçon des hommes, la santé n'est pas au mieux. Cette étude mettait en lumière un déclin « significatif » de la concentration en spermatozoïdes du sperme et sa qualité entre 1989 et 2005 en France, d'après une vaste étude sur plus de 26 600 hommes.
Sur une période de 17 ans (1989-2005), la diminution est importante et constante (de 1,9% par an). Cela se traduit par une diminution de 32,2% de la concentration du sperme (millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme). Chez un homme de 35 ans, le nombre de spermatozoïdes est passé de 73,6 millions/ml à 49,9 millions/ml en moyenne, sur cette période de 17 ans. De quoi se sentir un petit peu réduit dans son pantalon.
Messieurs, rassurez-vous, dans tous les cas analysés, les concentrations de spermatozoïdes sont encore suffisantes pour permettre d’engendrer un ou des enfants. Les concentrations spermatiques restent en moyenne dans la norme fertile de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - qui estime qu’un homme est considéré comme étant fertile si la concentration de spermatozoïdes est supérieure à 15 millions/ml et que 34 % de ceux-ci sont mobiles. On est encore loin du scénario catastrophe des Fils de l'homme d'Alfonso Cuaron, adapté du roman homonyme de P.D. James publié en 1993.
Des études peu ou pas fiables
Néanmoins, il faut mettre un gros bémol sur les résultats des différentes études sur la fertilité des hommes. Pour mémoire en 1992, des chercheurs danois ont été les premiers à sonner l'alarme. Après avoir regroupé et analysé une soixantaine d'études publiées dans le monde, ils ont annoncé un déclin spectaculaire de 50 % du sperme à l'échelle internationale entre 1938 et 1990. A l’époque, ils prédisaient alors que tous les hommes seraient stériles en 2010.
Reste que si une baisse de la concentration de spermatozoïdes est constatée dans la très grande majorité des études, il est très hasardeux d'interpréter ces chiffres et surtout de les généraliser. Il est évident que les facteurs de cette « baisse » ne repose pas sur une unique explication. Le phénomène repose sur une multitude de facteurs comme les habitudes alimentaires, l'obésité, l'âge, le stress, la fréquence des relations sexuelles, le tabac, l'inactivité physique et surement l’impact de la pollution. La vraie réponse au déclin du sperme reste un mystère.