Pascal Canfin et Daniel Cohn-Bendit au Bundestag © L. Perrusel-Morin
Tandis que la France fait cavalier seul au Mali, l’Allemagne se voit reprocher ses excédents commerciaux. Le couple franco-allemand, qui fête ses noces d’or, semble battre de l’aile. Or, ainsi que le rappelait Daniel Cohn-Bendit le 14 janvier à l’occasion d’une discussion organisée au Bundestag par les Grünen (les Verts en Allemagne), « dans une Europe globalisée, la gestion des crises n’est plus la même qu’en 1963. » Certains défis, notamment écologiques, doivent être traités au niveau européen. C’est ce qu’affirment haut et fort les Grünen et leurs comparses d’EELV (Europe Ecologie-Les Verts).
Une planète, des modèles énergétiques
Les divergences sur le plan énergétique sont encore nombreuses et l’office franco-allemand des énergies renouvelables, créé en 2010, peine à prendre des décisions communes. L’énergie est plus chère en Allemagne qu’en France. Le charbon reste très utilisé outre-Rhin, notamment pour le chauffage, tandis qu’il a presque disparu en France. Le débat nucléaire divise toujours : alors qu’Angela Merkel s’est engagée suite à la catastrophe de Fukushima à fermer l’ensemble des centrales nucléaires allemandes d’ici 2022, le débat en France a fragilisé l’alliance entre le PS et EELV.
Signé le 22 janvier 1963, le traité de l’Elysée met en place une coopération rapprochée entre les deux pays dans les domaines de la Défense, de la Jeunesse et des Affaires étrangères. Des domaines qu’il convient aujourd’hui de réactualiser en écoutant les demandes des citoyens. « Les commémorations, pour les habitants de Montreuil, c’est un truc de blancs, un truc de vieux, a déclaré Dominique Voynet, maire de Montreuil, le 14 janvier. Si les Verts sont passionnés par le modèle allemand, ce n’est pas le cas du reste de la société française. Les jeunes préfèrent les Etats-Unis et la Chine à notre voisin proche. » Une invitation à la remise à jour du traité de l’Elysée, loin de tout parlementarisme.