Pour commencer, fixons les choses : si chaque année les critiques des affiches du tournoi de Roland Garros fusent, il faut savoir que ce sont des artistes de la scène internationale contemporaine qui les réalisent... Non pas que cela annihile la possibilité d'épiloguer, mais enfin, cela pourrait nous permettre de voir ces réclames d'un œil différent.
Ce partenariat dure depuis 1980, lorsque la FFT (Fédération française de Tennis) demande à la galerie Lelong de tenter le pari sport/art.
Ce partenariat dure depuis 1980, lorsque la FFT (Fédération française de Tennis) demande à la galerie Lelong de tenter le pari sport/art.
Plus qu'une affiche
La galerie est dans son essence, un médiateur entre artistes et public. Il en est de même pour la commande de Roland Garros. Cette relation repose sur la confiance et permet aux deux protagonistes de réaliser une union historique.
L'idée de départ a toujours été respectée : choisir un artiste tous les ans pour réaliser l'affiche de l’événement. La galerie sélectionne un artiste puis présente le projet à l'équipe communication de Roland Garros. Selon la galerie Lelong, l'habitude est à la pluralité des projets. Roland Garros peut réclamer de nouvelles créations et il y a environ 2 à 3 échanges avant qu’il y ait coup gagnant. Et dans la catégorie « ça arrange tout le monde », voyez : l'artiste qui diffuse ses œuvres, la galerie qui fait sa publicité et Roland Garros qui dore son image.
Cependant, Roland Garros attache une grande importance à la mise en valeur de l'artiste en réalisant une exposition lors du tournoi. Ainsi tous les spectateurs chanceux pourront, entre deux matchs, visiter le musée de la FFT. Ils y trouveront une rétrospective vouée à l'oeuvre de l'artiste comme ce fut le cas pour Toguo, Nash ou cette année pour Juan Uslé. Cet argument prouve le réel intérêt de la Fédération pour l'art. L'oeuvre ne se perd pas sous le statut d'affiche et n'est donc pas détachée de son aura artistique. L'exposition lui permet de regagner son statut d'oeuvre d'art.
Déjà chez Delaunay, le sport avait connu la gloire artistique dans « L'équipe de Cardiff ». L'artiste avait voulu représenter la disparition du sport derrière le bouillonnement des réclames. À l'inverse, Uslé montre le sport comme un sujet artistique et le sublime.
L'idée de départ a toujours été respectée : choisir un artiste tous les ans pour réaliser l'affiche de l’événement. La galerie sélectionne un artiste puis présente le projet à l'équipe communication de Roland Garros. Selon la galerie Lelong, l'habitude est à la pluralité des projets. Roland Garros peut réclamer de nouvelles créations et il y a environ 2 à 3 échanges avant qu’il y ait coup gagnant. Et dans la catégorie « ça arrange tout le monde », voyez : l'artiste qui diffuse ses œuvres, la galerie qui fait sa publicité et Roland Garros qui dore son image.
Cependant, Roland Garros attache une grande importance à la mise en valeur de l'artiste en réalisant une exposition lors du tournoi. Ainsi tous les spectateurs chanceux pourront, entre deux matchs, visiter le musée de la FFT. Ils y trouveront une rétrospective vouée à l'oeuvre de l'artiste comme ce fut le cas pour Toguo, Nash ou cette année pour Juan Uslé. Cet argument prouve le réel intérêt de la Fédération pour l'art. L'oeuvre ne se perd pas sous le statut d'affiche et n'est donc pas détachée de son aura artistique. L'exposition lui permet de regagner son statut d'oeuvre d'art.
Déjà chez Delaunay, le sport avait connu la gloire artistique dans « L'équipe de Cardiff ». L'artiste avait voulu représenter la disparition du sport derrière le bouillonnement des réclames. À l'inverse, Uslé montre le sport comme un sujet artistique et le sublime.
Envolée pour un passionné
Les artistes ayant participé à ce projet sont internationalement reconnus : Alechinsky, Pignon-Ernest, Barthélémy Toguo ou encore Tapies.
Cette année, c'est l'Espagnol Juan Uslé qui sert, et il le fait avec plaisir « Roland Garros représente beaucoup pour moi ». Il avoue sa passion dès son enfance quand il jouait dans la rue avec ses amis. À cette époque « le tennis représentait pour moi une ligne tracée au sol, nous construisions nos raquettes et nous les peignions en couleurs ».
Pour la réalisation de l'affiche, en bon chauvin, il avoue avoir voulu représenter son compatriote Nadal. L'idée du filet si envoûtant par son aspect labyrinthique, très cher à l'auteur, est en fait une reprise de son œuvre La novia de Belchite (la jeune mariée de Belchite). Cette oeuvre servait au passage de fond à l'affiche de l'exposition du même nom à la galerie Tim Van Laere en 2009. Une façon honnête de la part d'Uslé, de rendre l'affiche tout à fait personnelle.
À cela il ajoute l'image de la balle et surtout de l'action. Pour lui l'action ne se résume pas au mouvement de la balle, mais surtout aux liens sur le court. Outre le travail, il veut partager « le drame du jeu, le combat, les connexions et les dialogues ».
Comme dans le tennis, son œuvre naît d'une pulsation intime et poétique qui lie les êtres. Ainsi malgré sa proximité avec l'abstraction, Juan Uslé s'inspire de fait réel pour créer. Afin de célébrer la couleur ocre des courts, Aillaud l'avait dégainée sur toute la surface, Garache s'en était servie de fond. Uslé la découpe en une grille graphique dessinée par le filet. Plus généralement, ses œuvres, organisées en bandes, défient le regard et nous invitent à s'y perdre. En utilisant des couleurs chatoyantes, il crée un univers déstabilisant et serein à la fois, sportif et artistique.
Cette année, c'est l'Espagnol Juan Uslé qui sert, et il le fait avec plaisir « Roland Garros représente beaucoup pour moi ». Il avoue sa passion dès son enfance quand il jouait dans la rue avec ses amis. À cette époque « le tennis représentait pour moi une ligne tracée au sol, nous construisions nos raquettes et nous les peignions en couleurs ».
Pour la réalisation de l'affiche, en bon chauvin, il avoue avoir voulu représenter son compatriote Nadal. L'idée du filet si envoûtant par son aspect labyrinthique, très cher à l'auteur, est en fait une reprise de son œuvre La novia de Belchite (la jeune mariée de Belchite). Cette oeuvre servait au passage de fond à l'affiche de l'exposition du même nom à la galerie Tim Van Laere en 2009. Une façon honnête de la part d'Uslé, de rendre l'affiche tout à fait personnelle.
À cela il ajoute l'image de la balle et surtout de l'action. Pour lui l'action ne se résume pas au mouvement de la balle, mais surtout aux liens sur le court. Outre le travail, il veut partager « le drame du jeu, le combat, les connexions et les dialogues ».
Comme dans le tennis, son œuvre naît d'une pulsation intime et poétique qui lie les êtres. Ainsi malgré sa proximité avec l'abstraction, Juan Uslé s'inspire de fait réel pour créer. Afin de célébrer la couleur ocre des courts, Aillaud l'avait dégainée sur toute la surface, Garache s'en était servie de fond. Uslé la découpe en une grille graphique dessinée par le filet. Plus généralement, ses œuvres, organisées en bandes, défient le regard et nous invitent à s'y perdre. En utilisant des couleurs chatoyantes, il crée un univers déstabilisant et serein à la fois, sportif et artistique.
Uslé à Bonn du 27 février au 25 mai
C’est la première fois que la série des « tableaux sombres » est exposée en Allemagne. Cette série de 50 œuvres environ voit le jour en 1997 et s'inscrit au coeur de son œuvre. La plupart des œuvres sont peintes la nuit d'ou le nom de la série « Sone que revelabas » « j'ai rêvé que tu apparaissais ». Pour cette série, l'artiste a travaillé dans un état de concentration et de méditation absolues afin de montrer au mieux les conditions et le processus de création. Chaque coup de pinceau est chargé d'un côté du geste du peintre. Dans le même temps, ils participent eux mêmes à la picturalité de l'oeuvre.
Parallèlement, chacun des coups de pinceau doit être vu comme un battement de cœur de l'artiste. Cela donne aux œuvres une dimension de body art, où le peintre est connecté directement à son travail. Ainsi, l'oeuvre prend des allures d'introspection, donc nettement subjectives, et c'est cela qui rend l'oeuvre d'Uslé si unique. En liant la tradition de l'iconographie baroque européenne et le détachement des dogmes liant à l'abstraction qu'il a connue à New-York, Uslé lie l'art européen à l'art américain et dans la tradition de la peinture pour elle même.
Si vous ratez l'exposition à Bonn ou que vous préférez la chaleur, attendez l'exposition au centre d'art contemporain de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Parallèlement, chacun des coups de pinceau doit être vu comme un battement de cœur de l'artiste. Cela donne aux œuvres une dimension de body art, où le peintre est connecté directement à son travail. Ainsi, l'oeuvre prend des allures d'introspection, donc nettement subjectives, et c'est cela qui rend l'oeuvre d'Uslé si unique. En liant la tradition de l'iconographie baroque européenne et le détachement des dogmes liant à l'abstraction qu'il a connue à New-York, Uslé lie l'art européen à l'art américain et dans la tradition de la peinture pour elle même.
Si vous ratez l'exposition à Bonn ou que vous préférez la chaleur, attendez l'exposition au centre d'art contemporain de Saint-Jacques-de-Compostelle.