Crédits photo -- Toru Hanai/Reuters
Jeudi dernier, la campagne des élections sénatoriales du 21 juillet s'est ouverte au Japon, un scrutin qui pourrait garantir une majorité stable pendant trois ans au parti du Premier ministre de droite, Shinzo Abe.
Le Japon est une monarchie constitutionnelle, régie par la Constitution de 1947. L’Empereur n’occupe qu’une place honorifique, tandis que l’essentiel du pouvoir politique est détenu par un parlement bicamérisme, la Diète. Le pouvoir exécutif appartient au cabinet, responsable devant la Diète, dirigé par le Premier ministre et composé de ministres d’État. Le Premier ministre est choisi au sein de la Diète par ses pairs, avant d’être nommé par l’Empereur. La branche législative, et donc la Diète, se compose, tout d’abord, d’une Chambre basse, la Chambre des représentants qui compte 480 sièges, dont 300 sont élus par le mode uninominal à un tour et 180 par la proportionnelle régionale. La Chambre haute, appelée Chambre des conseillers (l’équivalent du Sénat) est composée de 242 membres, élus pour une durée de six ans, renouvelée par moitié tous les trois ans. Le suffrage est universel et secret.
Les prochaines élections sénatoriales, visant à renouveler la moitié des 242 sièges de la Chambre haute, sont primordiales pour le Premier ministre. Celui-ci dispose, d'ores et déjà, d'une confortable majorité à la Chambre basse, depuis son écrasante victoire aux élections législatives de décembre. Dès lors, il n'a besoin que d'une majorité de son parti (le Parti Libéral-Démocrate, PLD, ndlr) au Sénat pour asseoir son autorité jusqu'en 2016 sans scrutin national.
Pour la première fois et à l'occasion de ces sénatoriales, les candidats se sont vu accorder le droit de faire campagne sur Internet. Lors des précédentes campagnes nationales ou régionales, les sites internet, les blogs, les comptes Twitter ou Facebook des partis et de leurs candidats se figeaient deux semaines avant le vote. Grand adepte de Facebook, Shinzo Abe s'est employé, dès son retour, au pouvoir, en décembre dernier, à faire adopter une loi pour ouvrir la campagne électorale sur le web. L'interdiction de faire campagne en ligne a été levée en avril dernier.
En juin dernier, les Japonais ont déjà pu constater l’immixtion de la politique sur Internet lorsqu’un jeu vidéo mettant en scène leur Premier ministre a été créé. Dans ce jeu intitulé « Abe Pyon » (« les sauts d'Abe »), le personnage représentant le Premier ministre doit sauter et rebondir de plateforme en plateforme sans tomber, au risque de mourir. Plus il grimpe, plus le joueur accumule des points qui lui donnent accès à des informations sur Shinzo Abe et le PLD.
Les nouvelles technologies et les mangas font partie intégrante de la culture nippone. Le gouvernement a donc employé une bonne stratégie pour promouvoir cette campagne électorale, qui, ils espèrent, incitera les jeunes à s'exprimer lors du scrutin. Car ce sont bien les 20-30 ans qui détiennent le record d’absentéisme au Japon puisque seulement 38 % de cette tranche d'âge ont voté aux dernières élections nationales (les législatives anticipées en décembre, ndlr). La participation globale a atteint 59,3 % et 75 % des plus de 65 ans ont plébiscité le scrutin. La population du Japon vieillit de plus en plus. C'est pourquoi les campagnes proposées s'adressent principalement aux personnes âgées plutôt qu'aux jeunes. Et c'est bien là toute l'utilité de cette bande dessinée. Tout a été conçu pour faire en sorte que les jeunes s'intéressent aux affaires politiques et à l'avenir de leur pays : personnages manga, dessins en couleur, disponibilité sur une application mobile, connectée à Internet. Il y est expliqué que « tant que les jeunes n'iront pas voter, le gouvernement n'orientera pas sa politique vers eux ».
Le manga a toujours eu une vocation pédagogique, il permet également de vulgariser les problèmes de société et la politique. La question est tout de même de savoir si mettre un manga en ligne incitera effectivement les jeunes à voter, car s'ils n'ont pas été sensibilisés aux sujets politiques ou s'ils sont déçus par les politiques du gouvernement, une simple BD, manga ou non, n'est peut-être pas la solution à tous les problèmes et ne suffira peut-être pas à changer leurs mentalités.
Le Japon est une monarchie constitutionnelle, régie par la Constitution de 1947. L’Empereur n’occupe qu’une place honorifique, tandis que l’essentiel du pouvoir politique est détenu par un parlement bicamérisme, la Diète. Le pouvoir exécutif appartient au cabinet, responsable devant la Diète, dirigé par le Premier ministre et composé de ministres d’État. Le Premier ministre est choisi au sein de la Diète par ses pairs, avant d’être nommé par l’Empereur. La branche législative, et donc la Diète, se compose, tout d’abord, d’une Chambre basse, la Chambre des représentants qui compte 480 sièges, dont 300 sont élus par le mode uninominal à un tour et 180 par la proportionnelle régionale. La Chambre haute, appelée Chambre des conseillers (l’équivalent du Sénat) est composée de 242 membres, élus pour une durée de six ans, renouvelée par moitié tous les trois ans. Le suffrage est universel et secret.
Les prochaines élections sénatoriales, visant à renouveler la moitié des 242 sièges de la Chambre haute, sont primordiales pour le Premier ministre. Celui-ci dispose, d'ores et déjà, d'une confortable majorité à la Chambre basse, depuis son écrasante victoire aux élections législatives de décembre. Dès lors, il n'a besoin que d'une majorité de son parti (le Parti Libéral-Démocrate, PLD, ndlr) au Sénat pour asseoir son autorité jusqu'en 2016 sans scrutin national.
Pour la première fois et à l'occasion de ces sénatoriales, les candidats se sont vu accorder le droit de faire campagne sur Internet. Lors des précédentes campagnes nationales ou régionales, les sites internet, les blogs, les comptes Twitter ou Facebook des partis et de leurs candidats se figeaient deux semaines avant le vote. Grand adepte de Facebook, Shinzo Abe s'est employé, dès son retour, au pouvoir, en décembre dernier, à faire adopter une loi pour ouvrir la campagne électorale sur le web. L'interdiction de faire campagne en ligne a été levée en avril dernier.
En juin dernier, les Japonais ont déjà pu constater l’immixtion de la politique sur Internet lorsqu’un jeu vidéo mettant en scène leur Premier ministre a été créé. Dans ce jeu intitulé « Abe Pyon » (« les sauts d'Abe »), le personnage représentant le Premier ministre doit sauter et rebondir de plateforme en plateforme sans tomber, au risque de mourir. Plus il grimpe, plus le joueur accumule des points qui lui donnent accès à des informations sur Shinzo Abe et le PLD.
Les nouvelles technologies et les mangas font partie intégrante de la culture nippone. Le gouvernement a donc employé une bonne stratégie pour promouvoir cette campagne électorale, qui, ils espèrent, incitera les jeunes à s'exprimer lors du scrutin. Car ce sont bien les 20-30 ans qui détiennent le record d’absentéisme au Japon puisque seulement 38 % de cette tranche d'âge ont voté aux dernières élections nationales (les législatives anticipées en décembre, ndlr). La participation globale a atteint 59,3 % et 75 % des plus de 65 ans ont plébiscité le scrutin. La population du Japon vieillit de plus en plus. C'est pourquoi les campagnes proposées s'adressent principalement aux personnes âgées plutôt qu'aux jeunes. Et c'est bien là toute l'utilité de cette bande dessinée. Tout a été conçu pour faire en sorte que les jeunes s'intéressent aux affaires politiques et à l'avenir de leur pays : personnages manga, dessins en couleur, disponibilité sur une application mobile, connectée à Internet. Il y est expliqué que « tant que les jeunes n'iront pas voter, le gouvernement n'orientera pas sa politique vers eux ».
Le manga a toujours eu une vocation pédagogique, il permet également de vulgariser les problèmes de société et la politique. La question est tout de même de savoir si mettre un manga en ligne incitera effectivement les jeunes à voter, car s'ils n'ont pas été sensibilisés aux sujets politiques ou s'ils sont déçus par les politiques du gouvernement, une simple BD, manga ou non, n'est peut-être pas la solution à tous les problèmes et ne suffira peut-être pas à changer leurs mentalités.