J'ai connu le coup de foudre à Stockholm

 
Après un voyage chaotique, j'arrive enfin sur le sol suédois avec comme seul compagnon de route Le Guide vert de la Scandinavie. Après l'avoir lu, relu et décortiqué, je réalise à quel point le suédois est une langue incongrue pour moi, Française, et donc qu'il sera difficile de se repérer dans la ville. En observant autour de moi, je ne ressens pas un grand dépaysement,  moi qui attendais cela avec impatience. Il est vrai que les gares routières ne sont pas connues pour être les lieux les plus représentatifs, ni les plus attractifs d'une ville. Je me trouve probablement dans un des quartiers les plus pauvres architecturalement et historiquement parlant. 
 
Apres avoir visité ce qui allait être mon pseudo hébergement pour le week-end (car non, il ne faut pas espérer faire de bonnes nuits reposantes en auberge dites de jeunesse, vous y côtoierez plutôt toutes sortes d'oiseaux de nuit : du ronfleur vietnamien aux pré-pubères suédois fans de musiques dancefloor), je décide de tester la gastronomie suédoise...  Mais celle-ci s'est rapidement transformée en falafel libanais. On verra plus tard pour les traditions. De retour à l’auberge, commencera ma quête du dentifrice : "Excuse me, do you have some toothpaste ?"

Direction le vieux Stockholm, la célèbre île de Galma Stan. Après avoir traversé un, puis deux ponts me voilà au point de départ de tout bon touriste qui se respecte, entourée des célèbres Tomtar (le lutin suédois qui apporte les cadeaux à Noël). Malgré ses nombreux "magasins souvenirs", la vieille ville a su garder son charme et son authenticité. Chaque café mérite qu’on s'y arrête pour prendre un Kannelbullar (viennoiserie suédoise à la cannelle) accompagnée d'un Julmust (boisson de Noël) en admirant pendant des heures la magie qui s'y opère (rien à voir avec les pathétiques guirlandes bleues ou roses qui animent les villes françaises une fois par an).
 
Puis le temps s'est arrêté une heure ou deux, pou un déjeuner suédois à presque 200 couronnes suédoises... mais l'ambiance unique le méritait bien. En se laissant guider par ses ruelles, sans repère dans l'espace ni dans le temps, je me suis retrouvée devant les nanas de Nikki de St Phalle au musée d'art moderne.
 
J’étais là comme une enfant, émerveillée par les moindres détails de la ville. Il venait de se passer quelque chose entre elle et moi, c'est décidé je veux vivre ici. Après avoir déambulé toute la journée, il était temps d'aller faire un tour dans les grandes boutiques suédoises car n’oublions pas la réputation des Suédois et des Suédoises pour leur style et leur goût pour la mode. Ok, c'était officiel je ne voulais plus quitter cette ville. Ma première journée se sera terminée de manière plus exotique dans un sino-japonais très prisé visiblement, à défaut d’avoir pu tester les traditionnelles soupes de poissons aux ÖstermalmsHallen.

Nuit tumultueuse qui me fait comprendre une chose : il y a les beaux suédois qui surfent sur la wave et puis il y a les autres, les fans de Swedish House Mafia (sans dénigrement aucun), qui n'hésitent pas à laisser leurs chaussettes sur ton lit en guise de cadeaux de bienvenue et qui te réveilleront par leur flatuosités en rentrant de folles soirées. Bref, il m’en aurait fallu plus pour me démotivée. 
 
Journée dans le quartier branché Söderlman. Fringues, cafés, restos. Les vitrines toutes aussi attrayantes les unes que les autres. Ça change de Varsovie et de son attitude moche, sale mais branchée. Il valait mieux pour moi éviter de rentrer dans toutes les boutiques si je ne voulais pas que mon banquier me demande de rentrer très vite en France. Je me suis plutôt contenter d’admirer la vue que nous offre le quartier SoFo! Après avoir visité le musée de la photographie, il était probablement plus sage de rentrer manger trois feuilles de salade et du muesli à l’auberge (à la suédoise) et de garder les quelques couronnes qui me restaient pour mon dernier jour. Le dentifrice de ce soir sera made in Australia.

Réveil amer pour cette dernière journée (réveillée à nouveau par mes potes suédois heureux de me dire « paraploui » et « vouley vou couchè avec moua cé soar ? »)...

Je décide d’aller visiter le soi-disant très célèbre VasaaMuseum à ne pas manquer (que je ne connaissais pas avant d’y mettre un pied, honte à moi peut-être). Le froid intérieur m’a donné une bonne raison pour ne pas trop m’y attarder et aller me balader dans la verdure stockholmoise avant de me réchauffer dans un petit restaurant, avec vue sur la patinoire de plein air.

Ma fin de journée aura été rythmée par les découvertes de paysages me laissant sans voix, seule avec mon appareil photo high-tech.

Mon tour du monde du dentifrice se terminera avec le Japon. Ce séjour m’aura fait voyager dans tous les sens du terme. Je repars fauchée, ruinée, dépouillée mais je te promets que je reviendrai ! Vi Ses Stockholm.