Hongrie : Viktor Orban et les méthodes nazies de Merkel

4 Juin 2013



Dans une émission de radio, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a comparé la politique d’Angela Merkel à l’égard de son pays à une opération militaire hitlérienne en mars 1944, laquelle avait mené à l’envahissement de la Hongrie. Ce propos inadéquat a suscité l'indignation du parti de Merkel, le CDU et de l'opposition hongroise.


Hongrie : Viktor Orban et les méthodes nazies de Merkel

Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, les nouvelles inquiétantes sur la politique nationaliste et populiste de Viktor Orban se multiplient. Récemment, il y a eu notamment, le changement de la constitution hongroise qui constitue une menace grave à l’État de droit, à la séparation des pouvoirs et aux libertés fondamentales.


Cependant, les derniers propos d’Orban  prouvent qu’il n’a aucun scrupule à risquer les relations politiques et diplomatiques avec un État voisin de l’Union européenne.

Auparavant, Angela Merkel avait critiqué les manquements de la Hongrie, en déclarant « Nous ferons tout pour remettre la Hongrie sur le bon chemin mais il ne faut pas envoyer la cavalerie, tout de suite ». La phrase était une allusion ironique à un propos antérieur de son adversaire social démocrate Peer Steinbrück, qui avait proposé l’exclusion de la Hongrie de l’Union européenne.


Le 17 mai 2013, l’émission hebdomadaire « 180 minutes » a diffusé une interview d’Orban au cours de laquelle il est revenu sur la déclaration de Merkel : «  Les Allemands avaient déjà envoyé des chars, une fois. On leur demande de ne pas l’envoyer une nouvelle fois. À l’époque, c’était déjà une idée fatale ».

Orban est connu pour ses expressions directes et cassantes mais cette foi il a franchi une limite.  Les portes-parole du gouvernement et de l’opposition allemand mais aussi de l’opposition hongroise ont rejeté cette phrase offensante et inadéquate.

Mais quels sont les motifs et les conséquences de cette attaque verbale ?

L’aversion de Viktor Orban et de son parti Fidesz pour les pays occidentaux comme l’Allemagne résulte entre autres de l’investissement de leurs entreprises en Europe central et oriental. Dans son interview,  Orban a condamné les mesures économiques des entreprises de l’ouest dans son État.

Évidemment, les mots d’Orban vont encore durcir les relations entre le gouvernement allemand et le gouvernement hongrois. Les députés de la Fidesz et de la CDU appartiennent au Parti Populaire Européen au Parlement européen dont la collaboration harmonieuse est menacée maintenant.  Au sein de l’Union européenne, le Premier ministre hongrois dispose déjà d’une réputation très controversée. Des procédures à cause des ruptures contractuelles avec les traités de l’Union sont en cours.

La réaction de Merkel mérite beaucoup d’attention aussi. Les partis d’opposition allemands, SPD (parti social démocrate) et Grüne (les verts), exigent que Merkel abandonne son style politique neutre et modéré dans cette situation. Selon eux, il faut montrer à Orban où se trouvent les limites. Pendant la chancelière allemande peut se targuer d’une popularité impressionnante en Allemagne, sa politique d’austérité suscite la colère des citoyens européens. Des manifestants des pays affectés par les plans de l’austérité ont déjà reproché des méthodes nazies à la chancelière.

Récemment, le magazine américain Forbes a classé Merkel à la tête de femmes les plus puissantes du monde. Quelle doit être sa réaction, peut elle mettre en danger sa popularité par une dénonciation ferme des propos d’Orban ?

 

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Manuel Leidinger
Je suis Manuel, étudiant ERASMUS en Droit à l'Université Lyon II. Je viens d'Allemagne mais j'ai... En savoir plus sur cet auteur