Crédit Photo -- Gaspard Thiékaro
Il n’était alors aucunement de l’ambition de George H.W. Bush d’encourager les rébellions, ou encore moins d’aller libérer les Kurdes de leur oppresseur*, mais l’effet de l’intervention américaine lors de la Guerre du Golfe fut plus que ressortissante sur les velléités souverainistes kurdes, et d’autant plus sur les moyens dont le peuple dispose pour arriver à ses fins. Comme le spécifiera George J. Church, cette décision du Président de ne pas mettre en action un plan d’aide stratégique et militaire afin de soutenir les rebelles aura pour un moment laissé croire que Bush soutenait la dictature de Saddam Hussein. Toutefois, des suites de l’histoire il sera compris que nul n’en était le cas.
L’aide américaine à l’émancipation kurde
C’est ainsi qu’à la fin de la Guerre du Golfe, qui se conclut le 17 janvier 1991 avec Operation Desert Storm, une intervention d’une centaine d’heures des troupes américaines au sol, que les Kurdes saisirent leur chance, voyant en les États-Unis un allié de taille*. Alors que la volonté de vengeance de Saddam Hussein, qui réalisant que son régime avait survécu à la restauration de la monarchie au Koweït, croissait de manière importante et que les avertissements américains, quant à la non-belligérance avec le Kurdistan, dirigés vers Bagdad redoublaient de fréquence, l’insurrection des Peshmerga kurdes ne faisait qu’attendre, avec à sa tête, Jalal Talabani et Masoud Barzani, célèbre pour être le fils de Mustafa Barzani, l’implombable nationaliste kurde.
En mai 1991, voyant que sa politique ferme sur les droits humains, et que son inaction à l’égard de la situation kurde lui donnaient l’air contradictoire, George H.W. Bush signe un arrêt autorisant la CIA à tenter de renverser Saddam Hussein*. Cette autorisation ne connaitra toutefois jamais d’accomplissement, étant donnée la proposition de résolution de cessez-le-feu qui planait aux Nations-Unies. Dès l’or, on pouvait croire à un réengagement militaire américain auprès des troupes Peshmerga, mais nul n’en fut. Comme le rapportera George J. Church, « la seule pression sur l’administration Bush pour intervenir au Kurdistan émanait des journalistes et des éditorialistes »*.
C’est en réalité via l’application d’un no-fly zone au-dessus de l’Irak, à l’exception de la région aérienne au-dessus de Bagdad, qui permit aux Kurdes** d’en arriver à une émancipation partielle, soit jusqu’à l’actuelle situation.
En mai 1991, voyant que sa politique ferme sur les droits humains, et que son inaction à l’égard de la situation kurde lui donnaient l’air contradictoire, George H.W. Bush signe un arrêt autorisant la CIA à tenter de renverser Saddam Hussein*. Cette autorisation ne connaitra toutefois jamais d’accomplissement, étant donnée la proposition de résolution de cessez-le-feu qui planait aux Nations-Unies. Dès l’or, on pouvait croire à un réengagement militaire américain auprès des troupes Peshmerga, mais nul n’en fut. Comme le rapportera George J. Church, « la seule pression sur l’administration Bush pour intervenir au Kurdistan émanait des journalistes et des éditorialistes »*.
C’est en réalité via l’application d’un no-fly zone au-dessus de l’Irak, à l’exception de la région aérienne au-dessus de Bagdad, qui permit aux Kurdes** d’en arriver à une émancipation partielle, soit jusqu’à l’actuelle situation.
Les Kurdes aujourd’hui en Irak
Le résultat de l’instauration d’un no-fly zone au-dessus de l’Irak est en fait celui d’une zone nord-irakienne dépourvue de raids aériens quotidiens. Ainsi, après l’arrêt de ces attaques constantes, les Kurdes ont été en mesure d’organiser leur vie de société sans la pression constante de la destruction populaire qui pesait sur leurs épaules. Les Kurdes ont commencé à établir un régime de lois régionales leur étant propres, un système de taxes et impôt et un système d’éducation nationale en kurde. Ils possédaient déjà une armée, soit la Peshmerga kurde. Définitivement prêts à mener la bataille de l’autonomie jusqu’au bout, les Kurdes avaient acquis de l’intervention américaine pendant la Guerre du Golfe une leçon d’alliance et pouvaient désormais compter sur un allié qui, puisque s’étant déjà joint à leurs revendications, ne pouvait plus reculer.
En 1992, Stobe Talbott déclarait dans le Time que le Kurdistan irakien était « de facto, un État kurde, comme il a une armée, un Parlement démocratiquement élu et qu'il développe ces propres lois et ces taxes ». Peut-être était-il idéaliste. N’empêche que l’intervention américaine aura doté les Kurdes de tous les outils de pouvoir démocratique afin d’y parvenir. Ce n’est toutefois pas avant la seconde intervention Bush, en Irak de 2003, qu’un impact déterminant sera versé sur les velléités souverainistes au Kurdistan ; George W. Bush changera à nouveau la manière des Kurdes de percevoir leur pouvoir et influence internationale.
En 1992, Stobe Talbott déclarait dans le Time que le Kurdistan irakien était « de facto, un État kurde, comme il a une armée, un Parlement démocratiquement élu et qu'il développe ces propres lois et ces taxes ». Peut-être était-il idéaliste. N’empêche que l’intervention américaine aura doté les Kurdes de tous les outils de pouvoir démocratique afin d’y parvenir. Ce n’est toutefois pas avant la seconde intervention Bush, en Irak de 2003, qu’un impact déterminant sera versé sur les velléités souverainistes au Kurdistan ; George W. Bush changera à nouveau la manière des Kurdes de percevoir leur pouvoir et influence internationale.
Pour aller plus loin
* LAWRENCE, David. ‘’Quil’’Aquila. Invisible Nation, Walker Publishing Company, New York, 2008.
** BLANCHE, Ed. « Kurds : Attaining the Impossible Dream? », Middle East, N°440, février 2013.