« Coolhunter » ?!
La culture geek portée à son apogée,avec la série The Big Bang Theory.
Aujourd’hui, les geeks sont des gens cool. Et Andy peut en témoigner. Petites lunettes carrées à la Justin Timberlake, et iPhone à portée de main, il avoue lui même se reconnaître un peu dans le mouvement « geek ». Fini le stéréotype du garçon aux cheveux gras, grosses lunettes disgracieuses, un peu bizarre et renfermé. Se revendiquer geek devient une fierté, un honneur, et maintenant une vocation : coolhunter, comprenez littéralement « chasseur de cool-attitude ». « C'est LA nouvelle tendance com-marketing », explique Andy. « Ils recherchent le truc qui va marcher, la prochaine tendance, et utilisent tous les supports : expositions branchées, réseaux sociaux… Les geeks d'aujourd'hui, ce sont des bloggeurs influents, des leaders d'opinion. Ils sont même à la mode avec le "geek chic" ! » constate-t-il. En clair, l’opposé du geek d'il y a encore quelques années, et, par définition, tout sauf « cool » (rappelez-vous, l'époque des pantalons trop courts et des fameux « pocket-protector »)...
Longtemps stéréotypée, la culture geek atteint aujourd’hui son apogée et prend sa revanche. Mais passer du looser au fond de la classe au « maître à penser » des plus populaires a un prix : le risque de devenir « mainstream » (comprenez : populaire, de la culture de masse), cauchemar ultime de tout geek qui se respecte.
Longtemps stéréotypée, la culture geek atteint aujourd’hui son apogée et prend sa revanche. Mais passer du looser au fond de la classe au « maître à penser » des plus populaires a un prix : le risque de devenir « mainstream » (comprenez : populaire, de la culture de masse), cauchemar ultime de tout geek qui se respecte.
De Donjons & Dragons à The Big Bang Theory
« A la base, un geek c'est d'abord un passionné dans certains domaines un peu particuliers. Et il s'y donne à fond. C'est une communauté isolée, en minorité » décrit Andy. Des jeunes, peu sociables, qui se réfugient dans un univers fictif : n'importe quel adolescent peut s'y reconnaître. Mais si les geeks se revendiquent aujourd'hui d'une culture à part entière, c'est qu'elle a ses repères bien précis.
D'abord la découverte dans les années 70 de « Donjons & Dragons », jeu de rôle mêlant magie, aventure et chevaliers. Plusieurs milliers de jeunes y passent leurs journées, et tant pis pour leur mauvaise réputation (NB : voir encadré). Puis vient Tolkien, autre symbole du geek « original » (l'universitaire raillé pour son univers si particulier), la série Star Trek, les comics... autant de phénomènes, devenus cultes : mais surtout fédérateurs. Ces adolescents en marge trouvent enfin des héros comme eux : des gens normaux, qui cherchent à s'intégrer. Outre le phénomène Star Wars, autres Retour vers le Futur, et après le boom des jeux vidéos, c'est bien l'avènement d'Internet qui valorisera leur statut de « geek ».
La réussite 2.0 se traduit aujourd'hui par un jeune binoclard en jean, un peu paumé : à l'image de Bill Gates, Steve Jobs, ou Mark Zuckerberg. Le geek peut d'ailleurs marquer le jour du 29 juin 2007 sur son ascension sur l'échelle de popularité: le lancement du premier iPhone par Apple. Inutile de rappeler l'engouement suscité par le gadget. Avec les smartphones et Internet, tout le monde peut désormais se revendiquer du statut geek. Des séries telles que « The Big Bang Theory », à l'antithèse des sitcoms habituels, mettent en scène tout une bande d'anti-héros considérés comme « nerds », ou « no life », et fait un carton. Même les séries au schéma plus traditionnel tel que 90210 (spin-off du feuilleton Beverly Hills) introduit un geek devenu populaire.
D'abord la découverte dans les années 70 de « Donjons & Dragons », jeu de rôle mêlant magie, aventure et chevaliers. Plusieurs milliers de jeunes y passent leurs journées, et tant pis pour leur mauvaise réputation (NB : voir encadré). Puis vient Tolkien, autre symbole du geek « original » (l'universitaire raillé pour son univers si particulier), la série Star Trek, les comics... autant de phénomènes, devenus cultes : mais surtout fédérateurs. Ces adolescents en marge trouvent enfin des héros comme eux : des gens normaux, qui cherchent à s'intégrer. Outre le phénomène Star Wars, autres Retour vers le Futur, et après le boom des jeux vidéos, c'est bien l'avènement d'Internet qui valorisera leur statut de « geek ».
La réussite 2.0 se traduit aujourd'hui par un jeune binoclard en jean, un peu paumé : à l'image de Bill Gates, Steve Jobs, ou Mark Zuckerberg. Le geek peut d'ailleurs marquer le jour du 29 juin 2007 sur son ascension sur l'échelle de popularité: le lancement du premier iPhone par Apple. Inutile de rappeler l'engouement suscité par le gadget. Avec les smartphones et Internet, tout le monde peut désormais se revendiquer du statut geek. Des séries telles que « The Big Bang Theory », à l'antithèse des sitcoms habituels, mettent en scène tout une bande d'anti-héros considérés comme « nerds », ou « no life », et fait un carton. Même les séries au schéma plus traditionnel tel que 90210 (spin-off du feuilleton Beverly Hills) introduit un geek devenu populaire.
Un "Retour vers le futur" ?
Naomi et Max, couple geek le plus mainstream, dans la série 90210
La culture geek, autrefois bafouée et ridiculisée se retrouve propulsée au rang de phénomène de mode. Mais comme le rappelle Andy, toutes les modes ont une fin. « Peut-être qu'au bout d'un moment, la culture geek devra revenir à ses débuts, car le concept sera allé trop loin. Le phénomène va, soit rentrer définitivement dans les moeurs, soit disparaître. » Pour les puristes en tout cas, il devient nécessaire de redéfinir leur statut, au risque de perdre de leur essence. Avec l'adaptation des comics en blockbusters, les films du Seigneur des Anneaux, un long métrage pour Star Trek : ce qui était une passion à part devient culture de masse, « mainstream ».
C'est la victoire, car les geeks acquièrent enfin une certaine reconnaissance du public, mais souvent la frustration domine. « Ceux qui sont vraiment geeks ont l'impression que l'essence même de leur art a été détruit, en poussant tout à l'extrême. On peut le voir s'exprimer dans le geek-art : des images cultes de ce mouvement sont reprises en version ultra-minimaliste. C'est d'ailleurs reconnu académiquement » précise Andy (par exemple : http://www.geek-art.net/marko-manev-marvel-minimalist-posters/ ).
La culture geek a un avenir oui, « pour les vrais passionnés » conclut Andy. Pour mieux comprendre son évolution et son futur, rendez-vous le 5 février prochain de 18h à 20h sur le campus de l'UPI René Cassin, pour une conférence « Culture Geek : de loosers à coolhunter ».
C'est la victoire, car les geeks acquièrent enfin une certaine reconnaissance du public, mais souvent la frustration domine. « Ceux qui sont vraiment geeks ont l'impression que l'essence même de leur art a été détruit, en poussant tout à l'extrême. On peut le voir s'exprimer dans le geek-art : des images cultes de ce mouvement sont reprises en version ultra-minimaliste. C'est d'ailleurs reconnu académiquement » précise Andy (par exemple : http://www.geek-art.net/marko-manev-marvel-minimalist-posters/ ).
La culture geek a un avenir oui, « pour les vrais passionnés » conclut Andy. Pour mieux comprendre son évolution et son futur, rendez-vous le 5 février prochain de 18h à 20h sur le campus de l'UPI René Cassin, pour une conférence « Culture Geek : de loosers à coolhunter ».