Europe : l'extrême droite gagne du terrain

4 Juin 2012



Retour sur une période sombre pour l'Europe qui voit l'extrême droite conquérir les cœurs des électeurs soucieux de leur avenir en ces temps d'incertitude. La victoire du parti néonazi lui permet d’obtenir vingt et un sièges au parlement grec. Analyse de cette nouvelle vague qui touche le Vieux Continent.


Photo : Agence Reuters Yannis Behrakis
Photo : Agence Reuters Yannis Behrakis
À l'heure où l'Union européenne traverse une crise sans précédent, l'extrême droite gagne du terrain.En Suisse avec l'UDC, aux Pays-Bas avec le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders – grand vainqueur des élections législatives anticipées de juin 2010 – , en Allemagne avec le Parti national-démocrate (NPD), en France avec le Front national de Marine Le Pen, et dernièrement en Grèce avec le parti néonazi Aube dorée, qui est dirigé d'une main de fer par le très controversé Nikólaos Michaloliákos. Mais pourquoi une telle montée des extrêmes ? La crise, principale cause des montées extrémistes, fait office de réponse. En critiquant la mondialisation mais également les politiques d'austérité, certains partis néo-populistes s'éloignent du libéralisme économique. Ces partis qui autrefois étaient tapis dans l'ombre ont gagné leur place dans les sphères politiques suite à la situation économique actuelle.

Néanmoins, une question se pose : comment expliquer cette montée dans des pays qui ont été relativement épargnés par cette crise, tels que la Suisse ou les pays scandinaves ? La perte de « l'identité nationale » en serait la cause. Qualifiée par certains de « colonisation », l'immigration de populations non-européennes, provenant en particulier de pays musulmans, représente une peur grandissante pour de nombreuses personnes et un cadeau pour l'extrême droite. Cette immigration serait « une menace pour les valeurs occidentales », condamne le Parti pour la liberté.

Mais à l'inverse des autres partis extrémistes, Aube dorée (Chryssi Avghi) se voit plus radicale, tel un électron libre issu des années noires de l'Allemagne ou de l'Italie. Dirigé par Nikólaos Michaloliákos, ce parti a fait ses armes dans la rue en aidant les personnes âgées, en effectuant des rondes dans les quartiers sensibles ou bien en distribuant de la nourriture aux plus démunis (Grecs, bien évidemment !). Mais ces élans de solidarité cachent un parti à l'emblème douteux, dont le chef fait le salut hitlérien. Bref, un sombre retour dans le passé. Désormais, les Grecs savent à quoi s’en tenir et le dirigeant d’Aube dorée annonce la couleur : « Ce combat continuera, la nouvelle Aube dorée de l'hellénisme arrive, l'heure est venue pour les traîtres à la patrie d'avoir peur ».

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Geoffrey Saint-Joanis
ex-Rédacteur en chef du Journal International, accro à l'histoire des monarchies européennes, aux... En savoir plus sur cet auteur