Ce n'est pas par l'originalité de son parcours politique que Juan Carlos Varela s'est démarqué de ses adversaires. Fervent catholique et père de trois enfants, il est issu d'une famille traditionnelle de l'oligarchie panaméenne, et est parenté à l'une des figures politiques les plus significatives de la nation, Arnulfo Arias, élu trois fois président de la République, mais aussi trois fois déposé par les militaires.
Comme la plupart de ses adversaires politiques, Juan Carlos Varela, âgé de 51 ans, est avant tout un homme d'affaires renommé et se trouve à la tête de Varela Hermanos, grande entreprise familiale productrice de liqueurs. Après avoir étudié aux Etats-Unis, il retourne au Panama, où il intègre non seulement l'entreprise de son père, mais également le parti politique familial, le Partido Panameñista. En 2006, il en devient président, et aspire à la tête du gouvernement. Cependant, n'étant que la troisième force politique du pays, il se voit obligé de s'unir à Ricardo Martinelli et son parti Cambio Democrático, avec qui il remporte les élections de 2009. Juan Carlos Varela devient donc vice-président, et se voit promettre le titre de candidat pour les élections de 2014.
Cependant, l'alliance politique ne fait pas long feu et va rapidement se transformer en une querelle digne des meilleurs feuilletons latino-américains. En effet, de nombreux conflits naissent au sein du nouveau gouvernement, et vont peu à peu mener à la rupture de l'alliance politique. Les premières fissures se font sentir lorsque Martinelli retire à son vice-président le titre de Ministre des Relations Extérieures, sous prétexte qu'il cumule déjà trop de fonctions. Varela va alors commencer à s'en prendre au chef de l'Etat, en l'accusant publiquement de s'accaparer les pouvoirs judiciaire et législatif au sein d'un gouvernement fortement corrompu. Le comportement du numéro deux de l'Etat est considéré comme déloyal par le président qui va demander sa démission, et c'est ainsi qu’au bout de deux ans de mandat Varela quitte le gouvernement. L'affaire ne s'arrête pas là, car l'année suivante il est amené en justice par Martinelli, qui lui demande vingt-et-un millions de dollars pour dommages et intérêts. Cependant la plainte sera retirée et Varela disparaît de la scène politique.
Juan Carlos Varela, l’ennemi du gouvernement sous-estimé par ses adversaires

Il faudra attendre l'arrivée des élections de 2014 pour voir réapparaître cette figure emblématique du Partido Panameñista, qui remporte les primaires de son parti avec 99% des voix. Représentant une idéologie classée à droite, prônant le libéralisme économique et une tradition politique conservatrice, il se démarque cependant pour son penchant social. En effet, le gouvernement actuel lui doit de nombreux plans sociaux hautement populaires, comme le « 100 a los 70 » à travers lequel l'Etat donne 100 $ mensuels à tout citoyen âgé de plus de 70 ans.