Crédits photo -- Edinburgh Festival Fringe
Chaque année au mois d’août, la ville d’Edimbourg revêt le manteau de pôle artistique grâce au festival Fringe. Ce dernier attire artistes et touristes du monde entier. Bravant le climat écossais (pluies fines et temps imprévisible), les touristes longent le célèbre Royal Mile, les yeux rivés sur les performances des artistes de rue tout en essayant d’éviter les nombreux distributeurs de tracts, qui leur vantent les dernières performances artistiques. La plupart de ces distributeurs de tracts sont des étudiants de la ville qui essaient de faire mieux que la concurrence en arborant des costumes extravagants allant des vêtements du XIXe siècle à des tenues de croque-morts.
Le festival Fringe offre 2 871 spectacles présentés dans tous les coins de la ville. Les visiteurs sont donc confrontés à l’impossible mission de faire un seul choix parmi les très nombreux spectacles. Par exemple, le soir, la semaine, il y a plus de 200 spectacles différents, allant de la satire musicale « Playing politics », « As you like it » pour les fans de Shakespeare ; « Bluefint » musique populaire contemporaine, « Bulletproofjest » comédie à « Choral Celebration » réalisé par la chorale de la célèbre cathédrale Saint Giles d’Edimbourg.
Des artistes faisant la promotion de leur spectacle le long du Royal Mile | Crédits photo : Le Journal International
Un festival qui divise
Les habitants de la ville d’Edimbourg ont un avis plutôt mitigé envers le festival. D’un côté, un grand nombre d’Edimbourgeois partent en vacances au mois d’août pour échapper au bruit constant des feux d’artifices, au flux massif de touristes et à la présence quasi permanente des distributeurs de tracts dans la ville. D’un autre côté, si vous aimez l’ambiance animée de la ville et les nombreux spectacles, expositions et manifestations, Edimbourg est le lieu idéal pour le mois d’août. Le festival Fringe se déroule en parallèle avec le festival international du livre, le festival international d'Édimbourg, le Tattoo militaire royal d’Edimbourg et le festival des arts d’Edimbourg, ce qui vaut à la ville le titre de première ville festivalière du monde.
Le festival Fringe de 1947 à aujourd’hui
En 1947, deux festivals mondialement célèbres ont été fondés, l’un d’eux par Jean Vilar à Avignon, l’autre, par huit troupes de théâtre à Edimbourg, la capitale de l’Ecosse. Dans les deux cas, les artistes souhaitaient revivifier la vie culturelle européenne dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale. Le deuxième festival, fondé à Edimbourg, est le fruit de l’acharnement de huit troupes de théâtre qui se sont présentées au festival d’Edimbourg sans y avoir été invitées et qui, année après année, ont mis en place l’un des festivals les plus célèbres du monde. Contrairement au festival d’Avignon, le festival Fringe évolue de manière informelle jusqu’en 1958 et se refuse toute influence sur la programmation du festival, qui est l’un des guides les plus renommés du festival. Ce n’est qu’en 1958 que le Fringe se dote d’un organe central avec la création de la Société du Festival Fringe.
A ce jour, la société continue de faciliter l’intégration des artistes en mettant à leur disposition des informations tout en offrant une structure organisationnelle centrale avec des guichets répartis dans toute la ville. Par ailleurs, elle publie chaque année le programme officiel du Fringe. La société se targue de ne jouer aucun rôle de contrôle du festival et d’inclure quiconque souhaitant payer pour participer à l’évènement. Pourtant, l’indépendance du Fringe est aujourd’hui remise en question. Les prix élevés des Venues, ces lieux de spectacle, de la participation au programme (environ 340 € pour une série de spectacles et 90 € pour un spectacle unique) ou même de la promotion des spectacles rendent difficile l’intégration de jeunes artistes. Par ailleurs, les prix élevés des tickets, 17 € pour une représentation d’une heure, restreignent le nombre de spectateurs.
A ce jour, la société continue de faciliter l’intégration des artistes en mettant à leur disposition des informations tout en offrant une structure organisationnelle centrale avec des guichets répartis dans toute la ville. Par ailleurs, elle publie chaque année le programme officiel du Fringe. La société se targue de ne jouer aucun rôle de contrôle du festival et d’inclure quiconque souhaitant payer pour participer à l’évènement. Pourtant, l’indépendance du Fringe est aujourd’hui remise en question. Les prix élevés des Venues, ces lieux de spectacle, de la participation au programme (environ 340 € pour une série de spectacles et 90 € pour un spectacle unique) ou même de la promotion des spectacles rendent difficile l’intégration de jeunes artistes. Par ailleurs, les prix élevés des tickets, 17 € pour une représentation d’une heure, restreignent le nombre de spectateurs.
Le Free Fringe
Spectacles de rue sur le Royal Mile | Crédits photo : Le Journal International
L’un des projets destinés à stopper la baisse du nombre de spectateurs est le Free Fringe, festival de spectacles gratuits, qui consiste à « ramener l’art à la population ».
Ce projet tient ses promesses de gratuité même si les dons sont encouragés. Tout a commencé en 1996 lorsque l’humoriste musicien, Peter Buckley Hill, organisa un spectacle gratuit à la grande déception de certains promoteurs qui virent de nombreux spectateurs assister à ces représentations. Avec les années, le Free Fringe s’est développé, offrant un plus grand choix de spectacles aujourd’hui. Outre les spectacles de comédie obligatoires, il y a également des spectacles pour les enfants, de la musique, du théâtre et des spectacles de magie ainsi que des débats sur des sujets tels que «comment ne pas sauver la planète», «Entretien avec un expert de vampire» ou «comment la laïcité est notre droit : la liberté est notre culture ».
Au-delà de ce projet, il existe également des performances de rue gratuites sur le Royal Mile. Outre les traditionnels mono cyclistes, il y a également des sculpteurs de ballons, des jongleurs et mimes ainsi que des musiciens de rue et du stand-up comique. Si leurs spectacles sont nécessairement plus courts qu’un spectacle Fringe ordinaire, ils contribuent à l’image de célébration vivante des arts qu’on confère au festival Fringe qui essaie non pas d’exclure mais d'inviter à découvrir.
Ce projet tient ses promesses de gratuité même si les dons sont encouragés. Tout a commencé en 1996 lorsque l’humoriste musicien, Peter Buckley Hill, organisa un spectacle gratuit à la grande déception de certains promoteurs qui virent de nombreux spectateurs assister à ces représentations. Avec les années, le Free Fringe s’est développé, offrant un plus grand choix de spectacles aujourd’hui. Outre les spectacles de comédie obligatoires, il y a également des spectacles pour les enfants, de la musique, du théâtre et des spectacles de magie ainsi que des débats sur des sujets tels que «comment ne pas sauver la planète», «Entretien avec un expert de vampire» ou «comment la laïcité est notre droit : la liberté est notre culture ».
Au-delà de ce projet, il existe également des performances de rue gratuites sur le Royal Mile. Outre les traditionnels mono cyclistes, il y a également des sculpteurs de ballons, des jongleurs et mimes ainsi que des musiciens de rue et du stand-up comique. Si leurs spectacles sont nécessairement plus courts qu’un spectacle Fringe ordinaire, ils contribuent à l’image de célébration vivante des arts qu’on confère au festival Fringe qui essaie non pas d’exclure mais d'inviter à découvrir.