C’est la première fois qu’on voit autant de monde », lance sur scène le capitaine de l’équipe allemande « Killerfish », avant d’affronter la redoutable équipe anglaise lors d’une partie de Call of Duty. Effectivement, le public s’est rassemblé massivement devant la scène principale. Tous les sièges sont occupés, les travées sont remplies de gens assis par terre et derrière, plusieurs rangées de spectateurs attendent debout le début de la partie. Impressionnant, c’est le mot.
Il faut dire que Call of Duty est très populaire parmi les fans de jeux vidéo, c’est également la première fois que le jeu figure au programme de la coupe du monde, laquelle fête ses dix ans cette année. Et pour marquer le coup, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands. Outre le grand espace dédié à des joutes entre les 500 joueurs venus de 40 pays différents, la scène principale doit permettre à 4000 spectateurs de regarder les « matchs » les plus importants. Grâce à la retransmission internet, c’est un public de plus de dix millions de personnes que les organisateurs espèrent toucher.
Niveau jeu, il y en a pour tous les goûts, de Counter Strike, le fameux jeu de tir à la première personne, à FIFA, le jeu de football qu’on ne présente plus. C’est au total sept « disciplines » qui sont au programme de ces championnats du monde. Le sport électronique a beau être encore tout jeune, il mobilise déjà les foules.
Il faut dire que Call of Duty est très populaire parmi les fans de jeux vidéo, c’est également la première fois que le jeu figure au programme de la coupe du monde, laquelle fête ses dix ans cette année. Et pour marquer le coup, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands. Outre le grand espace dédié à des joutes entre les 500 joueurs venus de 40 pays différents, la scène principale doit permettre à 4000 spectateurs de regarder les « matchs » les plus importants. Grâce à la retransmission internet, c’est un public de plus de dix millions de personnes que les organisateurs espèrent toucher.
Niveau jeu, il y en a pour tous les goûts, de Counter Strike, le fameux jeu de tir à la première personne, à FIFA, le jeu de football qu’on ne présente plus. C’est au total sept « disciplines » qui sont au programme de ces championnats du monde. Le sport électronique a beau être encore tout jeune, il mobilise déjà les foules.
L’e-sport, un sport comme les autres
Amateurs de sport, vous ne serez pas dépaysés à la coupe du monde du jeu vidéo. On y retrouve les mêmes codes que dans les compétitions sportives classiques. Jeudi 31 octobre, il est 10 heures dans le hall 3 du parc des expositions de la Porte de Versailles, sur la scène principale le speaker est ravi de voir autant de monde pour assister au premier match de la journée sur le jeu Dota 2, un jeu de bataille en arène. Le show commence par la présentation des équipes, composées de 5 joueurs. Plus tard dans la journée, les Anglais ont même eu droit à un petit clin d’œil, un extrait du « God save the Queen » lors de leur montée sur scène.
Ce matin, ce sont les Américains et les Suédois qui s’affrontent. Comme dans le sport traditionnel, chaque équipe à un maillot, bardé de sponsors. Moins réglementés, les maillots vont du sweat à capuche au simple tee-shirt, ambiance décontractée. Les Américains sont en gris, les Suédois sont en jaune et bleu, le match peut commencer. Enfin pas tout à fait. Chaque partie jouée sur la scène principale est précédée d’une chorégraphie exécutée par trois danseuses très sexy sur fond de musique électronique. De quoi ravir le public essentiellement, mais pas exclusivement, masculin.
Pendant ce temps, les joueurs se mettent en place derrière leurs écrans d’ordinateur, le casque vissé sur les oreilles pour permettre la communication avec ses coéquipiers, le visage fermé, la concentration au maximum. Comme dans toute activité sportive, deux commentateurs, dont la logorrhée verbale n’a rien à envier à celle de Thierry Roland, font vivre la partie tout en expliquant les bases du jeu à un public pas toujours averti. Le public pousse. Les athlètes se désaltèrent beaucoup. Et bien sûr, ce sont les Américains qui sont favoris, et les Suédois en font les frais lors de ce match de poule.
A l’instar du sport traditionnel, le sport électronique se professionnalise peu à peu. Les joueurs sont payés et sponsorisés, les meilleurs d’entre eux deviennent des champions et accèdent à la célébrité dans le monde des gamers.
Ce matin, ce sont les Américains et les Suédois qui s’affrontent. Comme dans le sport traditionnel, chaque équipe à un maillot, bardé de sponsors. Moins réglementés, les maillots vont du sweat à capuche au simple tee-shirt, ambiance décontractée. Les Américains sont en gris, les Suédois sont en jaune et bleu, le match peut commencer. Enfin pas tout à fait. Chaque partie jouée sur la scène principale est précédée d’une chorégraphie exécutée par trois danseuses très sexy sur fond de musique électronique. De quoi ravir le public essentiellement, mais pas exclusivement, masculin.
Pendant ce temps, les joueurs se mettent en place derrière leurs écrans d’ordinateur, le casque vissé sur les oreilles pour permettre la communication avec ses coéquipiers, le visage fermé, la concentration au maximum. Comme dans toute activité sportive, deux commentateurs, dont la logorrhée verbale n’a rien à envier à celle de Thierry Roland, font vivre la partie tout en expliquant les bases du jeu à un public pas toujours averti. Le public pousse. Les athlètes se désaltèrent beaucoup. Et bien sûr, ce sont les Américains qui sont favoris, et les Suédois en font les frais lors de ce match de poule.
A l’instar du sport traditionnel, le sport électronique se professionnalise peu à peu. Les joueurs sont payés et sponsorisés, les meilleurs d’entre eux deviennent des champions et accèdent à la célébrité dans le monde des gamers.
Et les filles dans tout ça ?
Une seule compétition féminine est organisée dans le cadre de l’ESWC, se contenant au seul jeu Counter Strike. Pourtant, de nombreuses joueuses excellant dans toutes les autres « disciplines ». L’e-sport féminin est tout de même mis à l’honneur par les organisateurs, les gameuses ont droit à la scène principale, tout comme leurs homologues masculins. Ce matin-là, le match de poule opposant les Alternate (Allemagne) aux Black Widow (Espagne) attire autant de monde que la partie de Call Of Duty des gamers. L’arrivée des joueuses a le mérite de battre en brèche tous les clichés sur les « gamer girls ». Ce ne sont pas des garçons manqués, elles sont même très jolies : cinq blondes du côté allemand, cinq brunes du côté espagnol - on n’échappe pas aux clichés nationaux par contre -, mais toutes très féminines. Ce ne sont pas non plus des potiches qui tapotent sur les touches du clavier comme des novices, le niveau est bon, très bon, les commentateurs sont impressionnés et le public apprécie.
Les Allemandes, vice-championnes du monde, ont écrasé les Espagnoles lors de cette partie, mais le fair play est de rigueur. Dans ce petit monde où tout le monde se connait plus ou moins, les équipes les plus appréciées sont aussi celles qui sont les plus respectueuses.
Les Allemandes, vice-championnes du monde, ont écrasé les Espagnoles lors de cette partie, mais le fair play est de rigueur. Dans ce petit monde où tout le monde se connait plus ou moins, les équipes les plus appréciées sont aussi celles qui sont les plus respectueuses.
L’e-sport encore machiste
On aurait pu croire que dans le jeu vidéo, là où la force physique n’a aucune importance, hommes et femmes seraient mélangés, un peu comme en équitation, mais ce n’est pas le cas. « Ils nous sous-estiment », raconte une des joueuses de l’équipe allemande que j’ai retrouvée alors qu’elle observait une partie de ses rivales américaines aux sweats jaune fluo et aux fusils d’assaut customisés multicolores. « C’est comme dans le sport, il y a la compétition des gars et la compétition des filles », et quand on lui fait remarquer que les différences physiques entre les hommes et les femmes n’ont pourtant pas d’importance à Counter Strike, elle répond : « C’est vrai... mais c’est comme ça. »
Même son de cloche du côté d’une joueuse française, 3e du championnat de France qui a eu lieu la veille. « Les mecs sont machos, ils ne veulent pas jouer avec des filles, alors qu’il y en a qui ont largement leur niveau. Il y a une compétition mixte mais il n’y a que des mecs dans ces équipes, parce qu’ils ne veulent pas de filles. Parfois parmi les 5 joueurs, il y a une fille et ça se passe bien mais c’est rare ». L’e-sport est donc encore loin d’être mature, le regard et le soupir de la jeune femme le confirment.
Si le niveau est supposé meilleur chez les gamers masculins, ce n’est pas en vertu d’un avantage physique incontestable, mais bien d’une différence notable dans la gestion des carrières : « En tant que fille, on gagne moins avec l’e-sport donc on est obligées de travailler ou de faire des études, et on a moins de temps pour s’entraîner et atteindre le niveau des mecs ».
Alors que je m’apprête à quitter l’espace de jeu principal, j’entends deux joueuses s’encourager en anglais : « Allez tu donnes tout ! Je ne veux pas voir les Ubinited (Etats-Unis) gagner cette année ! ». Décidément l’ESWC ressemble vraiment aux Jeux olympiques, à peine dix ans que la coupe du monde existe et on est déjà lassé des Américains !
Même son de cloche du côté d’une joueuse française, 3e du championnat de France qui a eu lieu la veille. « Les mecs sont machos, ils ne veulent pas jouer avec des filles, alors qu’il y en a qui ont largement leur niveau. Il y a une compétition mixte mais il n’y a que des mecs dans ces équipes, parce qu’ils ne veulent pas de filles. Parfois parmi les 5 joueurs, il y a une fille et ça se passe bien mais c’est rare ». L’e-sport est donc encore loin d’être mature, le regard et le soupir de la jeune femme le confirment.
Si le niveau est supposé meilleur chez les gamers masculins, ce n’est pas en vertu d’un avantage physique incontestable, mais bien d’une différence notable dans la gestion des carrières : « En tant que fille, on gagne moins avec l’e-sport donc on est obligées de travailler ou de faire des études, et on a moins de temps pour s’entraîner et atteindre le niveau des mecs ».
Alors que je m’apprête à quitter l’espace de jeu principal, j’entends deux joueuses s’encourager en anglais : « Allez tu donnes tout ! Je ne veux pas voir les Ubinited (Etats-Unis) gagner cette année ! ». Décidément l’ESWC ressemble vraiment aux Jeux olympiques, à peine dix ans que la coupe du monde existe et on est déjà lassé des Américains !