Brad Pitt et James Gandolfini
Tout débute avec une partie de poker clandestine braquée par deux novices, Frankie (Scoot McNairy) et Russell (Ben Mendelsohn), mettant à mal le monde de la pègre. Afin de retrouver les coupables, la mafia fait appel à Jackie Cogan (Brad Pitt). Mais la situation dégénère et Cogan aura du mal à la contrôler. Une intrigue qui gagnera en complexité au fur et à mesure de l'avancement de la narration.
Andrew Dominik, qui nous dévoile son troisième film après Chopper en 2000 et L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford en 2007, signe une remarquable adaptation très personnelle de l’œuvre de Georges V. Higgins. Comme à son habitude, les mises en scène sont soignées, recherchées et très esthétiques. Tout est dans le détail, faisant apparaître des cadrages cinématographiques uniques. Avec lenteur mais non sans force, l'intrigue dévoile l'émotion -palpable- de chaque personnage, entre tensions et fébrilité.
Malgré la mise en avant de Brad Pitt, l'interprète de Cogan partage le principal rôle avec celui des deux braqueurs. Il signe son grand retour, jouant avec efficacité un tueur à gage désabusé par la vie qu’il mène. Le casting laisse apparaître de nouvelles têtes, peu connues du grand public, mais efficaces.
A travers ce film, le réalisateur dénonce les méandres inconnus des États-Unis, de l'économie sous l'air Bush (le film se passe en 2008) en passant par la campagne de Barack Obama. A noter que l'univers de la mafia est représenté par des acteurs habitués du genre puisque trois des interprètes de la série multi-primée Les Soprano reviennent ici en force: James Gandolfini, Vincent Curatola et Max Casella, ainsi que le célèbre affranchi Ray Liotta.
Et comme le dit Cogan, "L'Amérique n'est pas un pays, c'est un business".