La question posée aux Catalans sera double. « Voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat ? » En cas de réponse affirmative, ils devront répondre à une deuxième question: « Voulez-vous que cet Etat soit indépendant? » Demain de 9h à 20h, tous les résidents de la Catalogne âgés de plus de 16 ans sont appelés aux urnes. Des bureaux de votes seront également ouverts dans les grandes capitales internationales pour que les résidents étrangers puissent également participer.
De sérieux doutes sur la légalité du scrutin
Après l’annulation du référendum par Madrid, de nombreux doutes ont persisté sur son maintien. Artur Mas et son parti CiU ont longuement hésité sur la marche à tenir et ont indiqué qu’ils ne soutiendraient pas une consultation déclarée comme illégale par les instances du pays. Finalement, le président catalan annonçait le 5 novembre que le processus était maintenu en raison de la « légitime défense d’un peuple et de ses droits fondamentaux. »
Face à cela, de sérieuses questions se posent sur la validité du scrutin de demain. De nombreux citoyens catalans ont longtemps douté sur sa tenue et de ce fait on peut difficilement estimer le taux de participation. De plus, certains groupes de citoyens revendiquent aujourd’hui que ce scrutin de ne peut pas être valable du fait d’une campagne marquée par l’incertitude persistante, où les principes d’égalité entre les camps du oui et du non n’ont pas été respectés.
Un scrutin sous tension
De nombreuses rumeurs circulent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes ont par exemple rapporté avoir vu des tanks de l’armée espagnole rentrer dans Barcelone ; simple changement de matériel selon un communiqué officiel de l’armée.
Samedi 8 novembre, le site web de la Generalitat ainsi que ceux de plusieurs associations en faveur de l’indépendance ont été victime d’attaques informatiques. Les lignes téléphoniques de certaines associations ont également été rendues indisponibles pendant plusieurs heures aujourd’hui sans que l’on ne sache actuellement la raison de ces coupures.
Lundi 10 novembre, un jour comme un autre?
De l’autre côté, le silence du gouvernement central espagnol est assez surprenant. Mariano Rajoy, le président du gouvernement espagnol, tente lui de minimiser l’effet du référendum. Il affirme que quelque soit le résultat du référendum de demain, rien ne cassera l’unité de l’Espagne. La politique de l’autruche est donc toujours de mise à Madrid. Il est fort probable que quelque soit le résultat du vote de demain, le statu quo perdure entre un gouvernement central qui ferme les yeux sur cette protestation sociale et des autorités catalanes qui peinent à se faire entendre.