Les injonctions des centrales syndicales du Bénin [que sont : la Confédération Générale des Travailleurs, la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes et la Centrale Syndicale des Travailleurs, ndlr] sont nées lors de la manifestation d’un fameux vendredi 27 décembre 2013. Alors que le président Boni Yayi délivrait son message à la nation devant la représentation nationale, les syndicats soutenus par leurs militants s’étaient réunis à la bourse du travail [lieu représentatif de la lutte syndicale au Bénin, ndlr] pour entamer une marche pacifique dans les rues de Cotonou pour dénoncer la validation en Conseil des ministres du concours à polémiques de recrutement d’agents au profit du ministère de l’Economie et des Finances et les faits de corruption au Bénin.
Après avoir obtenue l’autorisation légale, les manifestants n’ont pas été découragés par les policiers, gendarmes et militaires armés jusqu’aux dents. Non pas pour encadrer la marche, mais plutôt pour réprimer les manifestants. Gaz lacrymogène et tirs à balles réelles ont fait se disperser les « marcheurs » « Nous méconnaissons notre pays le Bénin, scandait Noël Chadaré de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin. Une marche pacifique pour exprimer notre mécontentement contre ce concours frauduleux qui a été validé, contre l’insécurité grandissante (…) et on nous en empêche ». Pour sa part, Paul Iko, Secrétaire général de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Bénin a estimé que cet acte est une violation des libertés au Bénin.
L’infraction de l’article 25 alinéa 1er de la Constitution béninoise : « l’Etat reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et venir, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation » étant constatée, les centrales syndicales ont lancé, mardi 7 janvier, un appel à une grève généralisée dans l’administration publique. Grève qui a duré 48 heures pendant la semaine du lundi 13 au vendredi 17 janvier dernier. Les syndicats demandent la démission de Placide Azandé et Pierre Agossadou qui, à leurs dires, ont ordonné la répression de la marche pacifique du 27 décembre 2013.
Après avoir obtenue l’autorisation légale, les manifestants n’ont pas été découragés par les policiers, gendarmes et militaires armés jusqu’aux dents. Non pas pour encadrer la marche, mais plutôt pour réprimer les manifestants. Gaz lacrymogène et tirs à balles réelles ont fait se disperser les « marcheurs » « Nous méconnaissons notre pays le Bénin, scandait Noël Chadaré de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin. Une marche pacifique pour exprimer notre mécontentement contre ce concours frauduleux qui a été validé, contre l’insécurité grandissante (…) et on nous en empêche ». Pour sa part, Paul Iko, Secrétaire général de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Bénin a estimé que cet acte est une violation des libertés au Bénin.
L’infraction de l’article 25 alinéa 1er de la Constitution béninoise : « l’Etat reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et venir, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation » étant constatée, les centrales syndicales ont lancé, mardi 7 janvier, un appel à une grève généralisée dans l’administration publique. Grève qui a duré 48 heures pendant la semaine du lundi 13 au vendredi 17 janvier dernier. Les syndicats demandent la démission de Placide Azandé et Pierre Agossadou qui, à leurs dires, ont ordonné la répression de la marche pacifique du 27 décembre 2013.
Les magistrats et médecins épaulés
En déclenchant ces mouvements de grève, les syndicats viennent en renfort aux magistrats et aux médecins qui ont été en grève indéfiniment reconductible depuis la semaine précédente. Depuis toujours les magistrats béninois n’ont pas la garantie sécuritaire pourtant inscrite dans la motion des magistrats. Par ailleurs, le gouvernement a cautionné des nominations de magistrats qui ne respectent pas la règle de préséance. La nouvelle trouvaille du régime de la « refondation » est de faire des déductions sur salaires, à chaque mouvement de grève, bien qu’elle soit un acquis constitutionnel pour tout travailleur.
Les médecins et praticiens hospitaliers sont eux-aussi en grève sur l’ensemble du territoire béninois. Le protocole d’accord entre le gouvernement et les médecins fixait les avantages auxquels les agents de santé ont droit et que l’Etat devait leur accorder, selon un calendrier prédéfini. N’ayant pas trouvé d’issues favorables, les médecins et hospitaliers ont entamé depuis le 1er octobre 2013, d’incessants mouvements de grève. De 48 heures, ils sont passés à 72 pour arriver à à 96 heures de grève sans service minimum. Depuis le 10 février, ils mènent le mouvement « hôpitaux morts sans médecins ».
L’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin, pour sa part, s’est soustraite des mouvements de grève au Bénin. Elle l’a fait savoir à travers un communiqué de presse, jugeant les manifestations inopportunes. Avec toutes les revendications proférées actuellement au Bénin, cette association est taxée à raison d’être manipulée par le pouvoir en place.
Les médecins et praticiens hospitaliers sont eux-aussi en grève sur l’ensemble du territoire béninois. Le protocole d’accord entre le gouvernement et les médecins fixait les avantages auxquels les agents de santé ont droit et que l’Etat devait leur accorder, selon un calendrier prédéfini. N’ayant pas trouvé d’issues favorables, les médecins et hospitaliers ont entamé depuis le 1er octobre 2013, d’incessants mouvements de grève. De 48 heures, ils sont passés à 72 pour arriver à à 96 heures de grève sans service minimum. Depuis le 10 février, ils mènent le mouvement « hôpitaux morts sans médecins ».
L’Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin, pour sa part, s’est soustraite des mouvements de grève au Bénin. Elle l’a fait savoir à travers un communiqué de presse, jugeant les manifestations inopportunes. Avec toutes les revendications proférées actuellement au Bénin, cette association est taxée à raison d’être manipulée par le pouvoir en place.
Les retombées
Le Bénin vit essentiellement des ressources douanières, les revenus que génère le Port autonome de Cotonou [le seul port dont dispose le Bénin, ndlr], les impôts et taxes.
Voilà qu’au Bénin, tout le mois de janvier, et même au-delà pour certains corps, a servi de moments de grève aux magistrats, médecins, enseignants, en bref, toute l’administration publique béninoise. Il n’y a plus de création de richesse dans ce pays sous-développé de l’Afrique de l’ouest, qui subit les affres de la crise et dont les indices de croissance économique n’ont pas encore atteint la promesse des gouvernants. Les dix millions d’habitants que compte le Bénin croupissent sous le poids des coupes salariales décidées par l’Etat, à la suite du durcissement des mouvements de grève. « Le gouvernement tient à informer les fonctionnaires que dans tous les cas, l’Etat procèdera à la défalcation systématique du nombre de jours non travaillés de leur salaire pour compter de ce mois de janvier 2014, et ce, de façon continue jusqu’à nouvel ordre », a notifié un communiqué conjoint des trois ministres en charge de l’Education nationale et du Secrétaire général du gouvernement. Plus loin, il précise que : « les intéressés devront s’adresser aux syndicats initiateurs des mouvements de débrayage pour se faire rembourser le nombre de jours ainsi défalqués. » Cette nouvelle n’a pas intimidé les grévistes qui ont suivi de plus bel les mouvements de débrayage dans tout le pays.
Le gouvernement n’ayant pas privilégié la voix du dialogue, les grèves se poursuivent et couvrent désormais les cinq jours de la semaine, tous secteurs d’activités y compris.
Voilà qu’au Bénin, tout le mois de janvier, et même au-delà pour certains corps, a servi de moments de grève aux magistrats, médecins, enseignants, en bref, toute l’administration publique béninoise. Il n’y a plus de création de richesse dans ce pays sous-développé de l’Afrique de l’ouest, qui subit les affres de la crise et dont les indices de croissance économique n’ont pas encore atteint la promesse des gouvernants. Les dix millions d’habitants que compte le Bénin croupissent sous le poids des coupes salariales décidées par l’Etat, à la suite du durcissement des mouvements de grève. « Le gouvernement tient à informer les fonctionnaires que dans tous les cas, l’Etat procèdera à la défalcation systématique du nombre de jours non travaillés de leur salaire pour compter de ce mois de janvier 2014, et ce, de façon continue jusqu’à nouvel ordre », a notifié un communiqué conjoint des trois ministres en charge de l’Education nationale et du Secrétaire général du gouvernement. Plus loin, il précise que : « les intéressés devront s’adresser aux syndicats initiateurs des mouvements de débrayage pour se faire rembourser le nombre de jours ainsi défalqués. » Cette nouvelle n’a pas intimidé les grévistes qui ont suivi de plus bel les mouvements de débrayage dans tout le pays.
Le gouvernement n’ayant pas privilégié la voix du dialogue, les grèves se poursuivent et couvrent désormais les cinq jours de la semaine, tous secteurs d’activités y compris.
« Le gouvernement ne doit rien aux travailleurs, pas d’arriérés de salaires. Pourquoi chercher à organiser une insurrection à la tunisienne ? »
Le président Boni Yayi a tenu une rencontre d’échanges avec certains jeunes le lundi 27 janvier, soit un mois après la répression de la marche pacifique. L’occasion était toute trouvée pour le chef de l’Etat pour déverser sa bile sur « les partenaires sociaux ». Son discours était acerbe et n’a laissé indifférent aucun Béninois épris de paix. « Le gouvernement ne doit rien aux travailleurs, pas d’arriérés de salaires. Pourquoi chercher à organiser une insurrection à la tunisienne ?... Désormais, laissez-les marcher jusqu’à Porto-Novo [capitale politique du Bénin, ndlr] s’ils veulent et encadrez-les », a déclaré Boni Yayi en indexant les responsables des centrales et confédérations syndicales. Il est clair que la rencontre d’échanges s’est transformée en une séance de règlement de compte. Car, poursuit-il : « le moment où je vais bondir arrivera et je réagirai en conséquence… »
Boni Yayi n’y est pas allé avec dos de la cuillère lorsqu’il a qualifié le sang qui a coulé des blessures des manifestants, « d’encre » de couleur rouge. Selon lui, les protestataires ont simulé des blessures, juste pour lui nuire. « En fait, leur objectif, c’est de faire tuer des gens dans leurs propres rangs et me faire porter la responsabilité. C’est pourquoi, ils ont pris de l’argent pour marcher dans l’intention de me faire partir… », a-t-il ajouté. Candide Azannaï, député élu sur la liste de la mouvance présidentielle et qui se démarque d’ores et déjà de ce camp politique, considère les propos du président de la République comme des « non-dits attentatoires à la paix ». Selon lui : « Yayi sait pertinemment ce qu’il fait. La paix ne l’arrange plus. Il cherche des échappatoires et pour le faire, il veut s’éterniser au pouvoir… »
Les grèves incessantes qui paralysent aujourd’hui l’administration publique béninoise ressemblent à la crise vécue il y a 20 ans. Le sursaut patriotique des politiques tout camp confondu, les Organisations de la société civile et les travailleurs, comme dans les années 1990, pourra faire sortir le Bénin de son impasse.
Boni Yayi n’y est pas allé avec dos de la cuillère lorsqu’il a qualifié le sang qui a coulé des blessures des manifestants, « d’encre » de couleur rouge. Selon lui, les protestataires ont simulé des blessures, juste pour lui nuire. « En fait, leur objectif, c’est de faire tuer des gens dans leurs propres rangs et me faire porter la responsabilité. C’est pourquoi, ils ont pris de l’argent pour marcher dans l’intention de me faire partir… », a-t-il ajouté. Candide Azannaï, député élu sur la liste de la mouvance présidentielle et qui se démarque d’ores et déjà de ce camp politique, considère les propos du président de la République comme des « non-dits attentatoires à la paix ». Selon lui : « Yayi sait pertinemment ce qu’il fait. La paix ne l’arrange plus. Il cherche des échappatoires et pour le faire, il veut s’éterniser au pouvoir… »
Les grèves incessantes qui paralysent aujourd’hui l’administration publique béninoise ressemblent à la crise vécue il y a 20 ans. Le sursaut patriotique des politiques tout camp confondu, les Organisations de la société civile et les travailleurs, comme dans les années 1990, pourra faire sortir le Bénin de son impasse.