L'Irlande, de même que la Pologne, n'autorise pas l'interruption volontaire de grossesse (IVG) sauf en cas de danger pour la vie de la mère. C’est en 1992 que la loi anti-avortement a été modifiée en Irlande pour la dernière fois, lorsqu'une adolescente de 14 ans victime d'un viol était tombée enceinte et avait menacé de se suicider si l'avortement lui était refusé. L'avortement avait alors été légalisé en cas de danger pour la vie de la mère ou de grossesse subie après un viol.
Or, le 21 octobre 2012, Savita Halappanavar, une dentiste de 31 ans enceinte de 17 semaines, se présente à l'hôpital universitaire de Galway en raison de douleurs dans le dos. Après vérifications, on lui annonce qu'elle est en train de faire une fausse couche. Son époux explique que la jeune femme, surmontant la tragédie, a demandé plusieurs fois à ce qu'on la fasse avorter. Mais le cœur du bébé battant encore les médecins n'ont pu accéder à sa demande. La jeune femme a donc passé deux jours et demi à agoniser jusqu'à ce que le cœur du fœtus cesse de battre et que ce dernier soit retiré de son corps. Malheureusement, la jeune femme a contracté une septicémie et est décédée le 28 octobre.
Certes la septicémie n'est pas le résultat direct du refus de faire avorter cette femme, mais il reste que si la loi irlandaise autorisait l'avortement en cas de risque pour la santé de la mère (comme au Portugal) plutôt que pour sa vie uniquement, cette femme ne serait pas décédée.
Cette histoire relance le débat sur l’interruption volontaire de grossesse. Il peut paraître absurde d'autoriser l'avortement en cas de danger de mort de la mère, mais pas si sa santé est en péril. Ce fait divers pourrait bien permettre l’assouplissement des conditions d’accès à l’avortement.