Un couple de danseurs à la “Milonga del Puerto”. Crédit Katel Andréani
Un air de Tango résonne dans le dédale des rues du quartier de la Boca. Non loin du passage touristique de Caminito, dans une ruelle où on ne l'attend pas, la grande salle du "Galpón de la Boca" ouvre ses portes. La "Milonga del Puerto" mise en place dans le cadre du Festival de Tango de Buenos Aires est l'endroit rêvé pour entrer en contact avec le Tango dansé par les porteños.
Dans l'immense salle décorée de guirlandes lumineuses et de voiles tendus au plafond, une bonne cinquantaine de couples se déplacent avec élégance sur le parquet. Jeunes couples ou partenaires plus âgés, tous dansent à leur manière les mêmes pas de Tango.
Un couple de danseurs à la “Milonga del Puerto”. Crédit Katel Andréani
Le Tango ayant été déclaré patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en 2009, l'événement s'est vu attribuer le rôle essentiel de la protection et de la promotion du Tango sous toutes ses formes. Ainsi, si le Festival permet aux danseurs les plus expérimentés de s'exprimer et aux débutants d'apprendre, la musique en elle-même y a également une place d'importance. Des artistes de tous les horizons et de toutes les générations viennent jouer les classiques du Tango ainsi que leurs propres compositions.
La jeune génération de musiciens de Tango a été particulièrement bien représenté cette année en témoigne la prestation offerte par le guitariste Marcelo Dellamea à la Usina del Arte. Face à un public conquis dès les premiers accords, le jeune musicien de 23 ans a joué ses propres compositions, mêlant le Tango à différents registres musicaux, avant de quitter la scène sous un tonnerre d'applaudissements et rien de moins qu'une "standing ovation".
Rondes de sélections pour les demi-finales du Mondial de tango de “pista”. Crédit Katel Andréani
Visages maquillés, costumes à paillettes, chaussures cirées. C'est une toute autre ambiance que propose le Championnat Mondial de Tango. Annoncés par un présentateur, les différents couples se présentent pour danser devant le jury, en tango de « pista » ou tango « escenario ». Chaque couple dispose de trois morceaux pour convaincre et pouvoir être admis en demi-finales. Si les argentins sont évidemment majoritaires, de nombreuses autres nations sont également représentées. Ainsi cette année, dans la catégorie « Tango de pista », des couples colombiens, russes, mais aussi asiatiques, avec la présence d'un couple japonais, un coréen du sud et un chinois, ont pris part à la finale de la compétition. C'est néanmoins l'élégance du couple Lorena González et Sebastián Acosta, représentant la ville de Buenos Aires, qui lui a permis de se démarquer lors de la finale.
Aujourd'hui forme de musique et de danse connue internationalement, le Tango n'en reste pas moins un héritage et un symbole pour les argentins et plus particulièrement pour les portenos. D'un morceau joué par un violoncelliste dans le métro, au rendez-vous hebdomadaire dans le kiosque dans le parc du quartier de Belgrano, le Tango vit naturellement partout dans la ville. Plus qu'une danse ou une musique, il est ici synonyme de passion et plus que nulle part ailleurs, c'es à Buenos Aires qu'on apprend à danser avec le coeur.