Valparaiso, ville oeuvre d'art !

4 Avril 2014


Un an d’échange universitaire en Uruguay, trois mois de vacances entre deux semestres : voilà de quoi faire un tour continental. Deuxième arrêt : Valparaiso. Seconde ville du Chili, elle est réputée pour sa beauté phénoménale.


Crédit Elvire Charbonnel
Une heure et demie de car en direction du Nord, sur une route particulièrement bien entretenue au beau milieu des montagnes, et vous voilà arrivés à Valparaiso, deuxième ville du Chili et premier port du pays. Classée au patrimoine culturel de l’Humanité par l’Unesco, « Valpo » est une œuvre d’art à elle seule. Etendue sur 402 km², elle longe l’Océan Pacifique et recouvre les collines alentours. Aucun immeuble à hauteur démesurée, seulement des maisons aux couleurs vives. C’est simple : une maison, c’est une couleur… ou plus ! Des petites rues dans tous les sens, des montées, des descentes, des recoins, des escaliers, des peintures, des dessins, et des couleurs, des couleurs, des couleurs. Même l’abondance des fils électriques voilant le ciel finissent par se fondre parfaitement dans un tel décor.

Voilà de quoi est constituée la majeure partie de la ville, et voilà de quoi ravir la vue des artistes. Lorsque l’on monte au plus haut point de Valparaiso et que l’on voit ces couleurs peintes à perte de vue, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi aucune maison ne semble échapper au coup de pinceau. Y aurait-il eu une politique incitant à un tel résultat ? Le centre historique se heurte toutefois à un défi, celui de conserver tels quels les bâtiments, ce dont témoignent de nombreux travaux ici et là.

Crédit Elvire Charbonnel
La place principale, à côté du port, est cependant bien différente, et se rapproche davantage par son architecture de Santiago : les bâtiments historiques datent de l’époque coloniale, ils sont plus imposants et ne sont pas recouverts de ces fameuses couleurs. C’est dans ce quartier que les touristes sont davantage avertis des vols dont ils pourraient être victimes : en l’espace de quelques minutes, nous avons rencontré un premier groupe de touristes dont les filles venaient de se faire voler leur sac-à-main dans un restaurant, et un second groupe donc certains s’étaient fait voler leurs appareils photos, pourtant attachés autour du cou. Non loin de là, on accède à la promenade au bord du port : en fin de journée, lorsque le soleil se couche, des groupes d’amis, de familles et de couples s’y retrouvent et contemplent l’horizon rougeoyant, les cargos, et les loups de mer se prélassant sur les jetées. Malgré le charme que peut avoir une telle soirée, il suffit de se retourner pour se trouver face aux rails de train, aux poteaux électriques, et aux quartiers désaffectés débordant de chiens abandonnés.

Crédit Elvire Charbonnel
A Valparaiso, on ne peut s’en aller sans avoir goûté une des spécialités locales, la Chorillana : sur une base de frites à la sauce aux pommes se trouvent de la viande rouge, des oignons grillés et des œufs au plat. Lorsque l’on demande une Chorillana pour toute une table, elle prend le nom de Fillete al Pobre. Ici aussi les fast-foods locaux abondent, et si les completo vous lassent, une empanada est la bienvenue : dans une pâte brisée, on fourre tout type d’ingrédients. L’empanada la plus courante (et la meilleure !) est la Pino : viande hachée, oignons caramélisés, fromage, olives, œufs. Evidemment, les pâtisseries chiliennes se doivent elles aussi d’être dégustées ! La plupart contiennent du manjar, cette fameuse confiture de lait dont le nom varie selon les pays d’Amérique du Sud.

Pour finir, ajoutons qu’à Valparaiso se trouve une grande quantité de jeunes touristes étrangers, telle que Maria (Barcelone), qui nous explique qu’il est facile d’être logé, sur une durée variable (de quelques jours à plusieurs mois), en échange de services rendus au propriétaire : beaucoup logent et travaillent dans des auberges de jeunesse, ce qui leur permet non seulement de visiter la ville et ses alentours lors des jours de congé, mais aussi d’économiser avant de reprendre le voyage à travers le pays, le continent, ou même le monde !