© AFP
Les Ukrainiens exigent aujourd’hui la démission du président Victor Ianoukovytch, celle des membres du Parlement ainsi que du ministre de l’Intérieur, Vitaly Zacharchenko.
Un nouveau rassemblement du Maïdan a eu lieu en novembre dernier, quelques jours avant le sommet de l’Union européenne de Vilnius, pendant lequel aurait dû être signé l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE. Une semaine avant le sommet, Victor Ianoukovytch avait bien fait comprendre qu’il ne signerait aucun document avec l’UE, décision qui a fait sortir les Ukrainiens de leurs gonds. Ils demandent désormais un retour vers une politique d’intégration en Europe.
Le 30 novembre, les forces spéciales de police de nuit ont violemment mis fin à une manifestation après que certains manifestants ont fait usage de jets de pierres sur les policiers. Les personnes qui ont engendré ces violences avec la police pourraient être des provocateurs, mais ceci n’a pas été tiré au clair. S’en sont suivies des interdictions catégoriques de rassemblement qui n’ont fait qu’empirer les choses et irriter les Ukrainiens. Plus de 200 000 personnes se sont rassemblées le jour suivant.
Un nouveau rassemblement du Maïdan a eu lieu en novembre dernier, quelques jours avant le sommet de l’Union européenne de Vilnius, pendant lequel aurait dû être signé l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE. Une semaine avant le sommet, Victor Ianoukovytch avait bien fait comprendre qu’il ne signerait aucun document avec l’UE, décision qui a fait sortir les Ukrainiens de leurs gonds. Ils demandent désormais un retour vers une politique d’intégration en Europe.
Le 30 novembre, les forces spéciales de police de nuit ont violemment mis fin à une manifestation après que certains manifestants ont fait usage de jets de pierres sur les policiers. Les personnes qui ont engendré ces violences avec la police pourraient être des provocateurs, mais ceci n’a pas été tiré au clair. S’en sont suivies des interdictions catégoriques de rassemblement qui n’ont fait qu’empirer les choses et irriter les Ukrainiens. Plus de 200 000 personnes se sont rassemblées le jour suivant.
Aujourd’hui, le cauchemar
Il y a cinq jours, une nouvelle vague de protestations et de conflits avec la police a éclaté. La raison principale qui a remis de l’huile sur le feu ? Un ensemble de lois voté au Parlement le 16 janvier pour renforcer la législation contre les manifestations. L’opposition considère ces lois comme antidémocratiques. Par exemple, d’après ces nouveaux textes, un journaliste peut être condamné à 2 ans de prison s’il est jugé coupable de diffamation ou calomnie. Le système médico-légal ukrainien et la justice criminelle étant totalement contrôlés par l’Etat, il ne fait aucun doute que ces lois seront utilisées pour faire taire les médias et journalistes qui sont indépendants ou non gouvernementaux.
Gleb Garanich, photographe de Reuters blessé par le Berkut | © Reuters
« J’étais là, témoin de tout ce qu’il se passait »
Igor Degtyarenko, 30 ans, est publicitaire et vit à Kiev. Il soutient de tout cœur les manifestants et se joint à eux après le travail. « Je vais à Maydan Nezalezhnosti (la Place de l’Indépendance à Kiev) tous les jours, avec d’autres manifestants. Je ne me bats pas contre la police, mais je soutiens entièrement ceux qui le font. Ce gouvernement n’est fait que de corruption, de punitions et de crimes. Nous devons nous battre contre ce monstre avec tous les moyens possibles au nom de la vie et de la liberté. Ce régime est un cancer. Nous devons le soigner ou le stopper. Nous ne pouvons l’arrêter que si nous nous soulevons tous contre lui. Par exemple, je participe à la campagne "N’achetez pas aux oligarques" qui consiste au boycott des biens liés aux barons pro-gouvernementaux. Désormais, je dois passer plus de temps dans les magasins afin d’être sûr que je choisis les produits qui ne sont pas liés à ces personnes. »
Les Ukrainiens restent spectateur d’un théâtre de l’horreur en plein centre de la capitale. Igor témoigne : « Lorsque ce terrible affrontement a eu lieu, j’étais juste là, sur la zone sensible, témoin de tout ce qui se passait. Et la diversité des manifestants m’a interpellé : des personnes âgées, de femmes, des personnes de la haute société comme la de la classe moyenne, la jeunesse romantique, des poètes et des musiciens… Tous étaient présents. Je pense que ce sont eux les vrais Ukrainiens ».
Désormais, Kiev est une ville où règnent le chaos et la violence en raison des affrontements entre les forces spéciales de police (le Berkut) et les manifestants anti gouvernement. Les chiffres sont éloquents : cinq morts et plus de 300 blessés. Trois des victimes ont été tuées par les armes des forces de police. Arme à feu balles en caoutchouc, l’affaire n’a pas encore été tirée au clair.
Les Ukrainiens restent spectateur d’un théâtre de l’horreur en plein centre de la capitale. Igor témoigne : « Lorsque ce terrible affrontement a eu lieu, j’étais juste là, sur la zone sensible, témoin de tout ce qui se passait. Et la diversité des manifestants m’a interpellé : des personnes âgées, de femmes, des personnes de la haute société comme la de la classe moyenne, la jeunesse romantique, des poètes et des musiciens… Tous étaient présents. Je pense que ce sont eux les vrais Ukrainiens ».
Désormais, Kiev est une ville où règnent le chaos et la violence en raison des affrontements entre les forces spéciales de police (le Berkut) et les manifestants anti gouvernement. Les chiffres sont éloquents : cinq morts et plus de 300 blessés. Trois des victimes ont été tuées par les armes des forces de police. Arme à feu balles en caoutchouc, l’affaire n’a pas encore été tirée au clair.
« Assumer ou partir »
Le Premier ministre Nikolay Azarov s’est adressé aux chefs de l’opposition. Il leur offre deux choix : prendre leurs responsabilités concernant les actions des manifestants radicaux (qui enfreignent la loi et causent des dégâts importants selon la position officielle du gouvernement ukrainien), ou bien quitter Maïdan.
Le chef du parti de l’opposition UDAR, Vitaly Klitchko, accuse les autorités de recruter et d’amener des « provocateurs » à Kiev. La plupart d’entre eux sont de jeunes athlètes d’une vingtaine d’années et de sexe masculin. Leur but est de donner une raison au Berkut pour qu’ils puissent s’attaquer aux manifestants. Selon Klitchko, ces provocateurs brûlent des voitures garées dans le centre-ville, s’attaquent aux vitrines des magasins et causent des désordres importants. Le but des autorités est de créer une ambiance de chaos à Kiev afin de déstabiliser la situation pour pouvoir déclarer l’état d’urgence.
Trois partis de l’opposition, UDAR, Svoboda et Batkiwschina, ont fait une déclaration collective lors de laquelle ils ont dénoncé des coups de feu tirés sur des citoyens non-armés. Cette déclaration atteste que l’entière responsabilité de cet acte de terreur se trouve dans les mains du ministre de l’Intérieur, Vitaly Zacharchenko.
Ceux qui sont impliqués dans les désordres de masse ne peuvent être considérés comme des manifestants calmes. Ils devront répondre de leurs actes. « En tant que Premier ministre, je déclare officiellement que les organisateurs et certains participants de débordements importants sont responsables de la mort de certains manifestants, qui a malheureusement déjà eu lieu », a déclaré Nikolay Azarov.
Le chef du parti de l’opposition UDAR, Vitaly Klitchko, accuse les autorités de recruter et d’amener des « provocateurs » à Kiev. La plupart d’entre eux sont de jeunes athlètes d’une vingtaine d’années et de sexe masculin. Leur but est de donner une raison au Berkut pour qu’ils puissent s’attaquer aux manifestants. Selon Klitchko, ces provocateurs brûlent des voitures garées dans le centre-ville, s’attaquent aux vitrines des magasins et causent des désordres importants. Le but des autorités est de créer une ambiance de chaos à Kiev afin de déstabiliser la situation pour pouvoir déclarer l’état d’urgence.
Trois partis de l’opposition, UDAR, Svoboda et Batkiwschina, ont fait une déclaration collective lors de laquelle ils ont dénoncé des coups de feu tirés sur des citoyens non-armés. Cette déclaration atteste que l’entière responsabilité de cet acte de terreur se trouve dans les mains du ministre de l’Intérieur, Vitaly Zacharchenko.
Ceux qui sont impliqués dans les désordres de masse ne peuvent être considérés comme des manifestants calmes. Ils devront répondre de leurs actes. « En tant que Premier ministre, je déclare officiellement que les organisateurs et certains participants de débordements importants sont responsables de la mort de certains manifestants, qui a malheureusement déjà eu lieu », a déclaré Nikolay Azarov.
© AFP
Sur le web ukrainien ainsi que sur les réseaux sociaux, règne une certaine hystérie. Certaines personnes suggèrent que des armes devraient être apportées à Maïdan afin de pouvoir riposter contre les tirs de la police. D’autres essayent de contenir et gérer cette idée, d’être plus prudent. Dans le cas où des armes seraient apportées ou utilisées par les manifestants, il ne fait aucun doute que la police ouvrira le feu. « Maïdan pourrait être littéralement couverte de sang et de cadavres », a déclaré un bloggeur. Les gens partagent des vidéos et des photos, et se saluent les uns les autres avec les mots « Slava Ukrayini », qui signifient « Gloire à l’Ukraine ».
Malgré des températures extrêmes (près de -10°C), plusieurs manifestants se sont rassemblés sur la place Maïdan ce mercredi 22 janvier. Et il semble qu’ils ne bougeront pas tant que leur demande ne serait pas entendue par le gouvernement.
Traduit de l'anglais par Sylia Amrarène
Malgré des températures extrêmes (près de -10°C), plusieurs manifestants se sont rassemblés sur la place Maïdan ce mercredi 22 janvier. Et il semble qu’ils ne bougeront pas tant que leur demande ne serait pas entendue par le gouvernement.
Traduit de l'anglais par Sylia Amrarène
© Baptiste Vassy