Le 27 octobre dernier, le tribunal de Tokyo a classé sans suite la plainte pour harcèlement sexuel et licenciement abusif qu'avait déposée Rina Bovrisse, ex-salariée de Prada. En 2010, cette employée du groupe de luxe italien avait accusé son directeur des ressources humaines de lui avoir demandé de perdre du poids et de changer sa coupe de cheveux, pour avoir le « look Prada ». Elle affirmait également avoir été traitée de « laide ».
La plaignante, une Japonaise de 38 ans mariée à un Français, réclamait 58 millions de yens (555 000 euros) pour la détresse émotionnelle causée par l'affaire. En vain. Le Japan Times, principal quotidien japonais de langue anglaise, rapporte que les responsables de Prada ont admis avoir demandé à Rina Bovrisse de perdre du poids et lui avoir dit qu'il était essentiel pour un responsable des ventes en charge d'une quarantaine de boutiques au Japon de rester en forme.
Selon le tribunal, si le directeur des ressources humaines a bien reconnu que Prada souhaitait qu'elle perde quelques centimètres de tour de taille, le commentaire, même s'il était déplacé, ne devrait pas avoir causé de détresse sévère au point qu'une compensation puisse être demandée. Il semble que Prada avait bien le droit de la licencier car son image de marque aurait pu être ternie. Prada a même poursuivi Rina Bovrisse pour diffamation. La plainte n'a pas encore été traitée.
Trop belle pour... travailler
Par ailleurs, on a aussi vu le cas d'un licenciement d'une employée jugée trop belle. Melissa Nelson travaillait depuis une dizaine d’années dans le cabinet dentaire de James Knight et a été renvoyée par ce dernier en décembre dernier. La raison ? La femme du dentiste n’approuvait absolument pas cette collaboration : selon elle, Melissa Nelson portait des vêtements qui mettaient en valeur les formes de son corps et la rendait irrésistible. Pour calmer la situation, James Knight a décidé de lui demander de porter pendant son travail une blouse blanche. Malheureusement, cela n’a pas calmé les plaintes de l'épouse jalouse. Melissa Nelson a été licenciée peu de temps après. D’après lui, elle représentait une réelle menace pour son mariage.
L'assistante a vu en cette décision une forme de discrimination et a décidé de porter plainte contre son ancien patron. Elle s’est défendue devant la Cour en indiquant que les vêtements portés étaient normaux, pas de nature à provoquer le désir du docteur. Or, la Cour Suprême de l’État a décidé de ne pas donner raison à la requérante en rejetant sa demande. L’État de l’Iowa a condamné la discrimination, mais pas la Cour : même si cette situation n’était « pas juste », elle ne représentait pas une « discrimination interdite par la loi », a annoncé la Cour.
Cette histoire fait écho au licenciement d'une jeune femme très belle il y a trois ans. Debrahlee Lorenzana, New-yorkaise de 33 ans aurait été licenciée après plusieurs remarques sur son physique de la part de son patron. Elle avait pour ordre de ne plus porter de talons, de jupe crayon, et encore moins d’afficher son décolleté, car cela « déconcentrait ses collègues masculins ».
Dès lors, la question se pose : un homme ne serait-il jamais placé dans une telle posture ?